Santé

Blanchiment des dents : tout ce qu’il faut savoir

Un sourire éclatant, c’est tentant. Mais avant de songer à se faire blanchir les dents, mieux vaut s’informer.

Photo: iStock.com/OlgaMiltsova

Ça y est, c’est décidé : fini le sourire terne, bonjour les dents immaculées ! Qu’on choisisse une méthode de blanchiment offerte en pharmacie ou administrée par un professionnel, une précaution s’impose : on doit d’abord consulter son dentiste.

« Il est important de s’assurer que notre bouche est en santé, sans caries ou abcès. Un nettoyage permettra aussi d’éliminer le tarte et les taches de sorte que le traitement de blanchiment s’opérera sur des dents propres et bien réceptives », explique Annie St-Georges, professeure à la faculté de médecine dentaire de l’Université de Montréal et spécialiste du blanchiment.

Lors du rendez-vous, le dentiste pourra aussi poser un diagnostic sur la cause de la coloration des dents, ce qui influencera le choix du traitement et sa durée « Si la coloration est due à la consommation alimentaire, comme le thé, le café et le vin rouge, le traitement ne dure en général que deux ou trois semaines. Dans le cas d’une personne qui a fumé toute sa vie et qui a les dents très jaunes, on parle plutôt d’un mois ou deux », précise la Dre St-Georges.

Quant à ceux dont les dents présentent une teinte bleue grisâtre en raison de la prise de tétracycline (un médicament) en bas âge, ils devront s’armer de patience : près de six mois pourraient s’écouler avant d’obtenir des résultats satisfaisants.

Comment ça fonctionne ?

Les traitements de blanchiment contiennent du peroxyde, en concentration variable. Cet ingrédient agit sous la surface de la dent, contrairement à certains dentifrices blanchissants qui ne s’attaquent qu’aux taches superficielles par un procédé abrasif.

Puisqu’il pénètre l’émail, le peroxyde peut rendre les dents beaucoup plus sensibles au froid ou à la chaleur. Un effet secondaire temporaire, estime la Dre St-Georges. Mais si on est déjà sujette à ce type de symptôme, le dentiste pourra proposer une pâte à dents désensibilisante ou un autre traitement à base de fluor ou de nitrate de potassium à suivre à la maison quelques jours avant de procéder au blanchiment.

La méthode par gouttières sur mesure fabriquées par le dentiste offre plusieurs avantages. D’abord, le gel blanchissant peut y être placé de façon à cibler certaines zones précises de notre dentition. Ensuite, puisqu’on les utilise pendant plusieurs jours avec une concentration de peroxyde moins élevée, les gouttières risquent moins de provoquer de la sensibilité dentaire. On pourra aussi s’en resservir quelques années plus tard pour un nouveau traitement, si on le souhaite.

Pas emballée à l’idée d’avoir à étaler le processus sur plusieurs jours ? Certains traitements promettent des résultats plus rapides : le dentiste applique le gel à base de peroxyde directement sur les dents, puis il l’active à l’aide d’un laser ou d’une lumière DEL. Toutefois, les études scientifiques n’ont pas prouvé la supériorité de ce procédé au traitement à la maison avec gouttières, selon la Dre St-Georges. « La clé du succès d’un traitement de blanchiment, c’est de laisser le peroxyde agir. Et ça prend du temps. Il est rare qu’un seul rendez-vous d’une heure suffise. »

Dans tous les cas, seuls les dentistes et les hygiénistes dentaires (sous recommandation d’un dentiste) sont autorisés à procéder au blanchiment des dents. Depuis l’automne 2020, il est illégal pour toute autre personne (pensons aux salons d’esthétisme, aux spas…) d’offrir ce service.

Les produits en vente libre

Les bandelettes et gels qu’on trouve sur les étagères des pharmacies blanchissent bel et bien les dents. Ceux qui portent le sceau de l’Association dentaire canadienne ont même été étudiés par des experts indépendants ayant vérifié qu’ils tiennent leurs promesses.

« Quand on a un patient avec des dents bien alignées, qui ne présente pas de problèmes particuliers, et dont le budget est plus serré, on peut le diriger vers les bandelettes en pharmacie », affirme la Dre St-Georges.

Attention, toutefois, aux traitements vendus sur Internet. « Maintenant, les gens peuvent commander des produits d’un peu partout dans le monde. Plusieurs de ces traitements n’ont pas été testés par Santé Canada et pourraient non seulement être inefficaces, mais aussi présenter un risque pour la santé », signale le Dr Aaron Burry de l’Association dentaire canadienne.

Des résultats variables

On n’est pas tous égaux devant le blanchiment des dents. L’épaisseur de l’émail, par exemple, a une influence marquée sur l’efficacité du traitement. Certaines parties de la dent peuvent aussi réagir différemment. Et le peroxyde ne changera pas la couleur du matériau qui compose les couronnes et les facettes. « Il faut prévoir le changement de ces réparations, si on ne veut pas avoir l’air d’un maïs deux couleurs ! » prévient la Dre St-Georges.

Le peroxyde n’agit pas non plus sur la teinte de la dentine, c’est-à-dire l’ivoire des dents normalement protégé par la gencive, mais qui peut se retrouver exposé avec l’usure. Elle est un peu plus jaune que l’émail.

Mais pour la Dre St-Georges, c’est la motivation et la constance du patient qui influencent le plus le résultat final. « Habituellement, on arrive à voir un changement. Il peut être léger ou vraiment très important. C’est un traitement simple, l’un des plus faciles en dentisterie. Et souvent, c’est tout ce que ça prend pour sourire à nouveau », conclut-elle.

 

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