Couple et sexualité

8 vérités sur le sexe

On en parle beaucoup, partout, depuis toujours. Pourtant, il reste encore plein de choses à apprendre au sujet de la sexualité féminine.

Si le sexe a encore des mystères à livrer, c’est qu’il est drôlement complexe. Quelle chance pour les scientifiques ! Il ne se passe pas une semaine sans qu’ils annoncent de nouvelles découvertes ou d’importantes précisions. En voici quelques-unes qui devraient intéresser les femmes… et les hommes qui les aiment.

Une (très) légère odeur de transpiration est plus sexy que le plus coûteux des parfums.
Tous les êtres vivants sécrètent des phéromones, des substances chimiques qui servent à la fois d’aphrodisiaque et de moyen de communication. Ils les émettent et les perçoivent sans s’en rendre compte. Grâce à ces signaux, des papillons mâles peuvent détecter la présence d’une femelle à 10 kilomètres de distance. Les humains en sécrètent également, sous les aisselles, autour des organes génitaux et sur les paumes. Le nez contient des récepteurs conçus exprès pour les capter. Les phéromones jouent un rôle dans l’attraction sexuelle : voilà pourquoi les gyms et les pistes de danse – deux endroits où l’on transpire – sont si favorables aux rencontres. Mais, disent les experts, notre obsession pour les parfums, savons et désodorisants court-circuite leur effet aphrodisiaque.

Pour vérifier cette vérité scientifique tout en divertissant ses auditeurs, la station de télé américaine ABC a mis au point un test original. On a demandé à des jumelles identiques de s’installer dans un bar branché de New York et d’attendre que les hommes fassent les premiers pas. Celle qui portait un parfum à base de phéromones humains a été courtisée par une trentaine d’hommes. L’autre, qui s’était aspergée d’un parfum commercial, a été abordée par une dizaine seulement. « Si on a pour objectif de trouver un partenaire, on devrait y aller mollo avec les parfums et les désodorisants », conclut la sexologue Diane Brouillette.

On peut devenir enceinte sans pénétration.
Même si le risque est infime, c’est vrai. Lors des préliminaires ou de jeux sexuels, il peut arriver que du sperme se dépose sur les petites lèvres de la vulve. « La probabilité qu’un spermatozoïde soit suffisamment vigoureux pour faire tout le trajet de la vulve jusqu’à l’ovule est peu probable mais pas impossible, explique la sexologue Diane Brouillette. Une telle mésaventure est arrivée à l’une de mes patientes, qui est devenue enceinte à la suite d’une éjaculation sur la vulve. »

Ce genre d’incident peut aussi se produire lorsqu’on utilise le coït interrompu comme méthode de contraception. Dans ces cas-là, il y a pénétration, mais le partenaire masculin doit se retirer avant d’éjaculer. Toutefois – et c’est bien là le problème –, il est difficile pour l’homme de prévoir le moment de son éjaculation et de se retirer à temps. C’est pourquoi il y a souvent un écoulement de sperme à l’intérieur ou à proximité du vagin. L’idéal, c’est d’adopter une méthode contraceptive plus sûre.

Le clitoris possède deux fois plus de terminaisons nerveuses que le gland du pénis.
Le clitoris est la seule partie du corps humain qui ait pour unique fonction de procurer du plaisir. Ce petit organe de trois centimètres, dont la majeure partie est située à l’intérieur du corps, contient 8 000 terminaisons nerveuses, ce qui est deux fois plus que le gland du pénis. Freud et sa fameuse théorie sur l’envie du pénis peuvent donc aller se rhabiller.

En fait, le clitoris est si sensible que, lorsque l’orgasme est imminent, il se cache sous un capuchon pour se protéger d’un contact direct qui deviendrait désagréable ou douloureux. C’est pourquoi bien des femmes n’apprécient pas les caresses trop appuyées sur cette partie de leur anatomie. Pendant la pénétration, le frottement du pénis dans le vagin fait bouger les petites lèvres de la vulve et c’est cette stimulation indirecte sur le clitoris qui permet de parvenir à l’orgasme.

Avaler du sperme comporte des risques sérieux.
Que contient le sperme ? Les spermatozoïdes ne représentent que 1 % de son volume total, le reste étant composé d’acides aminés et de fructose, une source d’énergie qui les garde en forme. Donc, rien de dangereux pour la santé !

Mais si le partenaire souffre d’une infection transmissible sexuellement, c’est une autre histoire. Des virus ou des bactéries tels ceux de l’hépatite, de la gonorrhée, de la syphilis et du sida se retrouvent dans les liquides corporels comme le sperme. « Même si on pratique le sexe oral sans que le partenaire éjacule, on peut être infectée par une petite quantité de virus présente dans le liquide prééjaculatoire qui lubrifie l’urètre avant l’éjaculation », dit Nadia Campanelli, de la Direction de la santé publique de Laval. De plus, des virus comme celui de l’herpès ou du cancer du col de l’utérus (le VPH) s’attrapent quand il y a contact de peau à peau, même si aucune lésion n’est visible. Conclusion : le sexe oral n’est pas une pratique sexuelle plus sécuritaire que le sexe génital. « Avec un nouveau partenaire, on devrait utiliser un condom pour pratiquer le sexe oral, conclut la docteure Marie-Ève Morin, de la Clinique 1851, à Montréal. D’ailleurs, les condoms à la fraise ou à la cerise qu’on trouve dans les pharmacies et boutiques spécialisées sont conçus pour cela. »

Le fameux point G serait un prolongement du clitoris.
Le point G a d’abord été localisé par le docteur Ernst Gräfenberg en 1950. Il s’agit d’une zone érogène de la grosseur d’un 25 cents, située sur la paroi antérieure du vagin et qui, lorsqu’elle est stimulée, peut provoquer de puissants orgasmes. Bien que bon nombre de femmes prétendent que le point G existe, aucun organe ne lui correspond à cet endroit du vagin. Une étude, publiée en 2005 dans le très sérieux Journal of Urology américain, élucide peut-être le mystère. Un groupe de chercheurs australiens a découvert que des ramifications du clitoris se prolongent vers cette zone, ce qui pourrait expliquer partiellement les sensations dont on parle.

« Toutefois, cette partie du vagin n’est pas érogène chez toutes les femmes, dit la sexologue et biologiste Diane Brouillette. Et la stimulation de cette zone n’est pas nécessairement agréable. Le point G est situé près du col de la vessie et quand il est stimulé – ce qui prend plusieurs minutes –, les femmes ressentent une sensation comparable à une envie d’uriner. Le point G fait beaucoup parler, mais bien des femmes qui ont tenté d’en tirer du plaisir ont été un peu déçues par l’expérience… »

Les femmes ne mettent pas plus de temps que les hommes à être excitées sexuellement.
À l’Université McGill, à Montréal, on a présenté des films érotiques à un groupe de femmes et d’hommes pendant qu’on mesurait leur niveau d’excitation. Les participants des deux sexes ont commencé à se sentir émoustillés au bout du même laps de temps : 30 secondes. Et les femmes comme les hommes ont atteint leur seuil maximum d’excitation après 10 ou 11 minutes de projection. Voilà qui met fin au mythe selon lequel les femmes sont plus lentes à « s’échauffer » que les hommes.

Certaines régions du cerveau « se débranchent » durant l’orgasme.
Chez les femmes, les zones du cerveau qui contrôlent la peur et le stress, de même que celles gouvernant les émotions, sont désactivées pendant l’orgasme. Ce sont des chercheurs néerlandais qui ont fait cette découverte en radiographiant le cerveau de couples en train de faire l’amour. L’évolution aurait-elle prévu un mécanisme permettant aux mères de famille de décrocher, le temps de perpétuer la race ? On l’ignore. Par contre, sur les radiographies cérébrales des hommes, un seul changement était visible : les zones du plaisir étaient davantage activées.

On a ensuite demandé aux femmes de l’étude de feindre l’orgasme sous l’œil du scanner. Même si certaines pouvaient mimer l’extase sexuelle de façon stupéfiante, leur cerveau ne pouvait mentir. Les régions cérébrales qui gouvernent les actions conscientes étaient bien éveillées, ce qui n’est pas le cas avec un véritable orgasme.

L’orgasme pourrait-il être déclenché sans la participation des organes génitaux ? L’expérience suivante donne à réfléchir. Le docteur Stuart Meloy, un médecin américain spécialisé dans le traitement des maux de dos chroniques, a provoqué, à sa grande surprise, un orgasme chez des patients à qui il appliquait une stimulation électrique dans la colonne vertébrale. Le même phénomène s’est produit chez des paraplégiques qui ne ressentaient pourtant rien en dessous de la taille. C’est à suivre…

L’orgasme augmente les chances de devenir enceinte.
Dans la nature, rien n’est inutile. Au moment de l’orgasme, les muscles qui entourent la vulve se contractent une dizaine de fois de manière saccadée. Ces contractions se prolongent dans l’utérus, ce qui propulse les spermatozoïdes vers les trompes de Fallope, où se trouve l’ovule. Les études montrent qu’une femme qui a atteint l’orgasme expulse moins de spermatozoïdes dans la demi-heure qui suit l’éjaculation, augmentant ainsi ses chances d’être fécondée.

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