C’est peut-être parce que novembre est le mois des morts. Je ne sais trop. Mais le sujet me tourne autour. La mort, l’héritage que nous laissons derrière nous – pas les avoirs, mais toutes ces choses intangibles qui nous façonnent.
C’est la faute à David Suzuki. Le généticien et écologiste vient de publier Lettres à mes petits-enfants, dont des passages m’ont bouleversée. Et je n’exagère pas. « Lorsque, sur notre lit de mort, nous réfléchirons à ce qui nous aura rendus fiers et heureux, je suis certain que ce ne sera pas le pouvoir, les biens matériels ou la célébrité ; ce seront plutôt les gens, le monde et les valeurs que nous laisserons derrière nous », écrit-il.
Nous savons tous cela. Mais comment se fait-il que nous l’oublions ? Sommes-nous à ce point étourdis par notre rythme de vie effréné ? Nous fonçons à vive allure sur l’autoroute (de l’existence) en négligeant tous ces chemins de traverse plus sinueux, mais plus beaux aussi. Et c’est peut-être là le plus terrible appauvrissement qui nous guette. « Mais quand trouverons-nous le temps de nous consacrer aux autres, d’aller dehors, de vivre tout simplement, ou encore de réfléchir, d’être heureux ? », demande l’animateur de The Nature of Things à CBC.
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Ces questions traversent les lettres que le grand-père de 79 ans destine à Tamo, Midori, Jonathan, Ganhlaans, Tiisaan et Ryo, aux origines riches et diverses. Ni moralisateur ni donneur de leçons, l’humaniste qu’est Suzuki leur prodigue quelques sages conseils. L’un d’eux me touche parce qu’il fait écho à mes convictions intimes. « Peu importe ce que vous faites, faites-le de votre mieux et assurez-vous de toujours être en accord avec vos valeurs les plus profondes. »
Je compte bien transmettre ça à mes héritiers.
Lettres à mes petits-enfants, par David Suzuki, Boréal, 24,95 $