Il y a autant de désirs, d’envies, de projets qu’il y a de gens.
Ariane Arpin-Delorme, 35 ans, Montréal
Voyager sa vie
Ariane Arpin-Delorme n’a pas de maison, pas de voiture, possède peu de choses. Et n’a aucun regret. « Ma vie, ma passion, c’est le voyage, dit-elle. J’ai tout mis là-dedans. Et je n’ai jamais senti que je perdais quelque chose. » Des Bahamas au Botswana, de la Bolivie à la Zambie, elle a beaucoup bourlingué, à la dure le plus souvent – ses amies l’appellent la baroudeuse de l’extrême. Trekking, projets humanitaires, voile, plongée, stages de perfectionnement, séjours d’études, elle profite de toutes les occasions pour boucler son sac. On est passionnée ou on ne l’est pas. Elle a étudié en tourisme, a été guide, agente de voyages et a fondé une première agence à 25 ans. Le jour de notre rencontre, elle venait de terminer un baccalauréat en enseignement (car elle est prof de tourisme au collégial) et de mettre la dernière main à son premier bouquin, Le voyage pour les filles qui ont peur de tout. Et elle caresse l’idée de faire de la télé ou du documentaire. Mais l’essentiel de son temps va à Esprit d’Aventure, l’agence qu’elle a lancée il y a deux ans (la première n’a malheureusement pas survécu). Elle y offre des voyages sur mesure, conçus dans un esprit responsable, équitable. « Voyager, ce n’est pas écologique, admet-elle. Mais on peut compenser. Faire affaire avec des entreprises locales, bien payer les gens, parrainer des projets communautaires dans les régions que l’on visite. Pour nous, c’est primordial. » Sa recette pour aller comme ça au bout de ses envies ? « Il faut respecter ses goûts, ses besoins et son énergie, répond-elle. Et ne pas trop réfléchir ! Si l’on essaie de tout prévoir sur cinq ans, on ne fera rien. Je fais des plans sur six mois. Après, on verra bien ! Et si ça ne fonctionne pas, on fera autre chose. »