« Ces textes n’avaient pas pour vocation de résister au passage du temps, le journalisme étant par essence un regard sur l’instant, et de parution en parution j’ai traité, comme mes collègues, de tant et tant de sujets. Mais des affaires du jour qu’il fallait décortiquer, il se dégage une trame qu’une cinquantaine d’éditoriaux, ceux présentés ici, arrivent à dessiner de ce Québec cher à mon coeur, ce Québec qui mérite bien un moment de suspension dans le brouhaha du quotidien. Ce que j’ai déjà appelé Nos lenteurs : " Ce serait tellement mieux de voir ce qui nous appartient en propre et le préserver avant qu’il soit trop tard. " »
Avec le recul. Éditoriaux (2003-2016) et regards d’aujourd’hui, Josée Boileau, Éditions Somme toute, Montréal, 2017, 320 pagesÀ lire aussi: Les chroniques À bien y penser de Josée Boileau pour Châtelaine
« La prostitution n’est ni un travail, ni une aspiration. Pas une fillette, pas une adolescente ne rêve de devenir prostituée. C’est une exploitation que l’on peut supporter, mais que l’on tente surtout d’oublier en empochant l’argent versé. »
Pas à vendre, 15 décembre 2006, p. 305.
« Dire que, quand j’étais petite, le train qui traversait Mégantic faisait ma joie: son sifflement dans la nuit, l’amusante congestion qu’il créait, bloquant la seule voie de passage entre le haut et le bas de la ville… Et puis, à l’époque, il y avait encore des trains de passagers, on pouvait leur envoyer la main. Transformés en seuls convois de marchandises, les trains se sont faits de plus en plus longs, leur passage est devenu interminable. Agaçant. Mais jamais je n’aurais cru que « ma » ville en serait menacée. »
Ma ville en deuil, 14 juillet 2013, p. 109.
« Pourquoi, quand le mot « Noir » est remplacé par « femme », la discrimination devient-elle excusable? »
Inégales, 13 octobre 2009, p. 256
« Il y a environ dix ans, toute la télé n’en avait que pour la « passion ». Aujourd’hui, l’heure est à la « confidence » et au « commentaire personnalisé »… C’est un genre qui se défend. (…) Le problème, c’est qu’on y adjoint une condition: moins l’invité en aura à dire, plus souvent on le verra et plus long- temps on l’entendra! Avec un peu de chance, on pensera même à lui confier une émission. »
La sous-télévision, 25 août 2005, p. 97.
« Barack Obama, président américain sortant, expliquait en janvier 2017 au New York Times à quel point les livres l’ont aidé à diriger son pays. »
Présentation du chapitre L’éducation, p. 22.
« Le survol de vingt ans de lecture au Québec laisse place à un constat troublant : avant, lecture et scolarité allaient de pair. Plus maintenant. Il est a affligeant de lire dans le document (État des lieux du livre et des bibliothèques) des phrases comme : « L’habitude de lire des livres se perd chez les étudiants, comme si la lecture de livres était devenue de moins en moins nécessaire pour réussir ses études. »
Lira-t-on demain?, 4 octobre 2004, p. 40-41.
« Aux États-Unis, on voit de jeunes musulmanes se priver du bal de graduation et célébrer entre elles la fin de leurs études pour ne pas dan- ser devant des garçons. À Montréal, la semaine dernière, seuls des hommes participaient à une séance publique pour défendre une mosquée. En Ontario, des militants réclament un tribunal o ciel pour appliquer la charia. »
Se dévoiler, 22 décembre 2003, p. 249.
« Il est absolument « dérangeant », pour reprendre l’expression du ministre de l’Éducation Jean-Marc Fournier, de constater la baisse fulgurante du taux de réussite, en français, des élèves de sixième année issus de la première cohorte de la réforme en 2005 par rapport aux élèves en 2000. »
À corriger, 28 août 2006, p. 49.
« Il y a désormais les centres de la petite enfance de Pauline Marois comme il y a eu la carte d’assurance-maladie de Claude Castonguay, la loi 101 de Camille Laurin, le zonage agricole de Jean Garon, la loi du statut de l’artiste de Lise Bacon… »
Mission accomplie, 21 mars 2006, p. 292.
« Ainsi de ces entreprises qui ne veulent pas de Noirs, pour ne pas risquer d’être accusées de racisme en cas d’incident. Ou celles qui ne veulent plus « de telle croyance religieuse parce que ça fait des problèmes dans les toilettes », comme le racontait l’organisme de formation Québec Multi-Plus. »
Brasser la cage, 15 mars 2004, p. 224.
« On brise la carrière du chanteur, dit-on. Non. Il a brisé une vie, sa carrière est maintenant en suspens. »
Un choix tragique, 7 avril 2011, p. 311.
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