Entrevues

Au boulot: rencontre avec Monique Lo

Comptable en devenir et consultante en financement d’entreprises, auteure du blogue fank-u.blogspot.ca, Monique Lo a 49 ans, et est maman de deux garçons de 27 et 25 ans.

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Photo: Louise Savoie

Ce que je fais dans la vie

J’ai commencé un bac en comptabilité en septembre, après avoir œuvré pendant 30 ans dans de grandes entreprises du secteur financier. Mon boulot était devenu trop abstrait à mon goût, trop loin des gens. J’ai maintenant envie de travailler sur le terrain auprès des petits entrepreneurs. De les aider à bâtir leur plan d’affaires, à choisir une stratégie de croissance et à financer leurs projets.

Je souhaite améliorer…

Ma capacité à être en contact avec les gens au-delà de la simple camaraderie. M’attarder à leurs émotions – pas seulement à leur intellect. Et puis, renouer avec l’empathie, qui m’habite mais que j’ai moins pratiquée ces dernières années parce que j’évoluais dans un domaine où tout va vite. Un monde axé sur l’argent et où les sentiments sont exclus.

Pour me changer les idées…

Je rénove. J’aime m’habiller « en sale » pour abattre des murs, assembler des armoires de cuisine, aller à l’écocentre ! J’adore aussi cuisiner. En fait, fabriquer me ramène à mon humanité. Ça me donne l’impression d’être en accord avec la Terre.

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Un mot pour décrire mon style

Classique. Quand j’ai débuté dans le secteur bancaire, j’ai commencé à m’habiller « en madame », suivant le principe d’un ex-patron : « Vous devez vous vêtir comme la personne que vous aspirez à devenir. » Mon look typique : robe et veston.
Je ne suis pas une fan du magasinage. Je déteste même manipuler des vêtements, les plier, les ranger… Ma garde-robe est bordélique !

Des valeurs qui me guident

L’exploration. Dans mon esprit, rien n’est irréversible : j’essaie et, si ça ne marche pas, je passe tout simplement à autre chose. Aussi, je me fais un point d’honneur d’être en apprentissage constant. J’ai toujours suivi un à trois cours par session à l’université, si bien qu’au fil des années j’ai réussi à décrocher un bac en administration et un MBA.

Ce que mes enfants m’ont appris

À retrouver des plaisirs ludiques, comme jouer au parc, aller à La Ronde, à Walt Disney World… Maintenant, ce sont des adultes à part entière, libres et indépendants, avec leurs propres opinions et expertises, et je découvre avec bonheur leurs univers respectifs, très différents du mien.

Ma routine beauté

Je ne me suis jamais maquillée – je ne saurais pas comment faire. Mais je m’enduis de crème hydratante de la tête aux pieds. À part ça, je prends grand soin de mes cheveux, que je lave tous les jours, une habitude qui date de l’époque où je fumais. J’ai eu la même tête toute ma vie. J’admire celles qui changent de coupe, mais je n’ai pas cette audace !

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Je ne sors jamais…

Sans parfum. J’en ai essayé plusieurs avant d’adopter Black Orchid, de Tom Ford. C’est une fragrance musquée, chaleureuse et sensuelle qui me connecte avec ma féminité.

Mon truc conciliation

L’organisation. Outlook est mon meilleur allié : tout y est inscrit, même les moments pour aller courir. Me donner un cadre me permet d’accomplir tout ce qui m’importe, sans m’égarer. Aussi, je me suis concocté un plan de vie par tranches d’âge, dans lequel j’ai précisé divers projets – m’acheter une terre et y construire une maison, par exemple. Je le consulte à l’occasion pour m’assurer que je suis toujours sur le bon chemin et que je fais des choix en fonction de ces objectifs.

Je conseille aux filles…

D’être à l’écoute d’elles-mêmes et d’agir si leur vie ne les satisfait pas. On a la chance de vivre dans une société libre où les possibilités sont multiples : ce serait du gaspillage de ne pas au moins essayer de changer pour être plus heureuse.

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Photo: Louise Savoie

Une personne qui m’inspire

Ma mère. Comme immigrante, elle a exercé cent métiers, toujours avec dignité et sans orgueil mal placé. Un exemple : à 60 ans, elle a décroché un diplôme en enseignement aux États-Unis, où elle habite depuis 1998. Sauf qu’elle a réalisé qu’elle n’aimait pas être titulaire de classe. Alors, même si c’était moins prestigieux, elle est redevenue assistante parce que ça lui permettait d’être plus près des enfants. Leçon : il n’y a pas de honte à revenir en arrière quand on sent qu’on n’est pas à sa place.

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Un livre qui m’a marquée

Le recueil de poèmes Paroles, de Jacques Prévert. J’adore lire – j’achète des bouquins en quantité industrielle. Mais celui-là est mon préféré. Je l’ai lu pour la première fois dans la vingtaine, alors que je venais de quitter le père de mes enfants. Sa poésie absurde et mélancolique me chavirait le cœur. Paroles, ce sont des feuilles d’automne, des psaumes à porter dans son cœur, la littérature dans sa plus grande simplicité.

Mon accessoire fétiche

Un collier de perles, que je porte systématiquement lorsque je rencontre un client. Il résume à lui seul tout ce que je veux projeter comme image : crédibilité, assurance, expérience. C’est coquet sans attirer inutilement l’attention. Ça met la table pour passer rapidement aux choses sérieuses.

J’ai renoncé…

À devenir artiste peintre comme je le souhaitais depuis que j’avais vu la mère d’une amie d’école en pleine création dans son atelier. Plus jeune, je me suis inscrite à la Faculté des beaux-arts de l’Université Concordia, mais je trouvais mes confrères tellement meilleurs que moi que j’ai abandonné au bout d’un an. L’art continue néanmoins de m’accompagner. Je reviendrai sans doute au dessin lorsque je serai à la retraite.

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