Société

Elle élève ses enfants seule: Samantha Roy

Samantha Roy est la maman de Charlie, 20 mois et Dakota, 8 mois. Elle est séparée, a 22 ans, est aux études et vit à Sherbrooke.

Photo: Kelly Jacob

Photo: Kelly Jacob

Samantha Roy
Maman de Charlie, 20 mois, et Dakota, 8 mois, séparée, 22 ans, aux études, vit à Sherbrooke.

La petite histoire : Samantha avait 19 ans lorsqu’elle s’est retrouvée enceinte. « On voulait des enfants, mais pas si vite ! » s’exclame-t-elle. Elle songe à se faire avorter, puis se ravise. « On a décidé de se lancer ! » Fini la drogue, elle reprend sa vie en main. Deux mois après l’accouchement, un accident d’auto l’immobilise plusieurs semaines, les jambes dans le plâtre. Qu’importe, elle conçoit un autre enfant. « Cette fois, c’était prévu, précise-t-elle. On les voulait rapprochés. » Son retour sur les bancs d’école était aussi dans les plans. Ce qui n’y figurait pas, c’était sa séparation en cours de route.

Les anges gardiens : Elle passe sa grossesse à étudier et à bosser comme commis d’épicerie. « J’avais un horaire chargé, reconnaît-elle. Je voulais mettre de l’argent de côté. » Au centre de formation générale pour adultes Saint-Michel, à Sherbrooke, une prof lui parle de la Villa Marie-Claire, un établissement dans le quartier Vieux-Nord, où les jeunes mères peuvent terminer leur secondaire. Le ventre à peine arrondi, elle en franchit la porte par un bel après-midi. « J’ai trouvé ça petit », rigole­-t-elle. La première impression passée, elle constate que l’endroit est chaleureux et la gang, accueillante. Partout, jouets, chaises hautes et tables à langer rappellent la présence des enfants dans la halte-garderie. L’ange de Samantha s’appellera Vanessa, une enseignante qui a elle-même été maman à 14 ans.

Les défis : Aujourd’hui, ses matins sont mouvementés. Son aînée fréquente la garderie et sa cadette, la halte-garderie.Elle les y dépose, puis elle entame sa journée en classe. « Je dois être très organisée. Je n’ai personne ici pour m’aider à emmener les filles. Ma famille habite loin. » Séparée depuis un an, elle écope de toutes les tâches. Parfois, le papa passe à l’heure du souper pour donner un coup de main. Elle appréhende le retour au boulot. « Je ne veux pas me retrouver à l’aide sociale, même si c’était juste pour un répit, le temps que je finisse mes cours. »

Surtout, elle n’a pas envie de donner raison aux mauvaises langues qui disent que les jeunes mamans célibataires sont « des cas à problèmes ». « Moi, je pense que je réussis ma vie. Je me sens bien dans mon corps et dans ma tête. »

Les fiertés : Tous les jours avant d’aller en classe, elle s’entraîne au gym, question de maintenir un équilibre. Ses enfants ne manquent de rien, elle a un logement coquet et elle en est fière. « Je paie mes comptes, je n’ai pas de dettes, je ne prends plus de drogue, c’est déjà pas mal ! »

Les aspirations : Bientôt, Samantha aura terminé tous les cours de 4e et 5e secondaire. Quand on lui demande ce qu’elle aimerait faire plus tard, elle hésite. Évaluatrice en bâtiment ? Camionneuse ? « Je songe à un métier non traditionnel. » Elle rêve de mener une vie normale, avec un travail, une maison, une famille… Mais pas d’amoureux pour le moment !

À LIRE: Entrevues: 4 mamans qui élèvent leurs enfant seules

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