Société

Étudier et travailler: viser l’équilibre!

Concilier études et travail peut parfois devenir un casse-tête. Des trucs pour éviter les écueils.

À 16 ans, Françoyse Bernatchez a voulu prendre un emploi à temps partiel pour acquérir un peu d’autonomie financière. Mais sa mère, Lucie Boulianne, a imposé ses conditions. « Je n’étais pas contre l’idée, mais je lui ai clairement dit que sa priorité devait rester les études », explique-t-elle.

Pour cette raison, Lucie voyait d’un mauvais œil que sa fille, en cinquième secondaire, consacre plus de 15 heures par semaine à un boulot. Mais Françoyse, elle, ne l’entendait pas ainsi – elle voulait bosser plus pour avoir plus de sous. Toutefois, l’adolescente a vite déchanté lorsqu’elle s’est mise à travailler quatre jours par semaine. « C’était trop, admet-elle. Je n’avais plus de temps pour moi et j’étais hyper stressée pour l’école. Aujourd’hui, je fais deux jours par semaine et je trouve que c’est bien assez. »

Du travail, mais pas trop

La conciliation études-travail est un enjeu de plus en plus important dans notre société. Avec un taux de 37,3 %, le Québec est la province canadienne où l’on enregistre la plus forte proportion d’étudiants à temps plein de 15 à 19 ans occupant un emploi. Ce nombre a doublé en 30 ans. La proportion de jeunes qui travaillent plus de 15 heures par semaine est aussi en constante augmentation, selon l’Institut de la statistique du Québec. Une situation préoccupante, dans un contexte où notre taux de décrochage scolaire est l’un des plus élevés au pays.

Mais tout n’est pas noir, bien au contraire. « Les recherches démontrent que ceux qui passent moins de 15 heures par semaine au boulot réussissent mieux à l’école que ceux qui n’ont pas d’emploi, rapporte Benoît Landry, agent de liaison et de développement au Réseau réussite Montréal, un organisme qui lutte contre le décrochage scolaire. Par contre, elles indiquent aussi que les étudiants qui dépassent ce seuil de 15 heures par semaine obtiennent de moins bons résultats scolaires. »

Travailler comporte plusieurs avantages. Cela permet de se responsabiliser, de se familiariser avec le marché de l’emploi, de développer des compétences et de valoriser un autre domaine que les études. Mais il y a des risques : fatigue, stress, désengagement scolaire, retard et absentéisme.

Bien évaluer ses priorités

La clé du succès est donc de trouver un équilibre entre études, emploi et loisirs. Et pour y parvenir, tout le monde a un rôle à jouer – l’étudiant, les parents et l’employeur.

Avant de se mettre en quête d’un emploi, le jeune doit se questionner sur le nombre d’heures qu’il est en mesure d’y consacrer. « Il peut demander à son futur employeur s’il offre un horaire flexible ou allégé en période d’examens », conseille Benoît Landry. Il doit réfléchir à la gestion de son temps. « Un étudiant qui coupe dans ses heures de sommeil pour sa job, c’est mauvais signe. Il doit alors repenser son horaire et revoir ses priorités », explique Josiane Bergeron, coordonnatrice du Projet Partenaires pour la réussite éducative en Estrie.

Quant aux parents, ils doivent rester à l’affût des signes de fatigue ou de désengagement scolaire et aider leur enfant à faire les bons choix. Par exemple, si le jeune souhaite gagner plus d’argent, il peut être utile de regarder son budget. « S’il accepte de renoncer à certains gadgets, ces heures supplémentaires ne seront peut-être pas nécessaires », dit Josiane Bergeron.

Les employeurs doivent aussi être conscients des répercussions du travail sur le succès scolaire. « Ils peuvent offrir un horaire plus adapté aux besoins des étudiants, par exemple en leur évitant les quarts de travail après 22 h en semaine », précise Benoît Landry.

Pour y voir plus clair, le site jeconcilie.com propose une réflexion au sujet de la conciliation études-travail. On y trouve un questionnaire qui permettra au jeune de faire le portrait de sa situation. En une vingtaine de minutes, il recevra un diagnostic, ainsi que des recommandations et stratégies adaptées à son profil, afin de maximiser ses chances de réussir ses études.

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