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Société

Investir à la Bourse: mode d'emploi

La Bourse, ce n’est pas le territoire exclusif des millionnaires. Avec quelques dollars en poche, on peut investir dans les marchés financiers et faire fructifier ses épargnes, tout en restant dans le confort de son foyer! Voici comment s’y prendre.
Simon Diotte
Investir à la Bourse: mode d'emploi Photo: Rawpixel/Unsplash

Le mot « épargne » est sur toutes les lèvres. Gouvernements, planificateurs financiers et banques tentent plus que jamais de nous convaincre de mettre de l’argent de côté en vue de la retraite et pour faire face aux imprévus. Mais une fois qu’on a taillé dans le superflu, que les dettes sont réglées et que le compte bancaire s’est fait des muscles, que faire de ce pécule? Le laisser mijoter dans un compte d’épargne? Mauvaise idée: les taux d’intérêt y sont faméliques et les frais bancaires avaleront le moindre gain. Pour s’enrichir, il ne suffit pas d’accumuler de l’argent, il faut aussi générer un rendement qui bat le taux d’inflation. Sinon, sa valeur décroît au fil du temps.

La Bourse, pourquoi pas?

Le meilleur moyen de faire gonfler ses économies demeure les marchés boursiers, selon les experts de l’investissement.  « Sur une période de 30 ans, les rendements boursiers ont surclassé, dans 90% des cas, ceux obtenus par les comptes d’épargne et les certificats de placement garanti », dit Richard Guay, professeur de finance à l’École des sciences de la gestion de l’UQÀM. Si le passé est garant de l’avenir, l’investisseur peut espérer réaliser à long terme un rendement de 6 à 7% sur les marchés boursiers, après les frais de gestion. Résultat: en investissant 250 $ par mois – 3 000 $ par année – pendant 30 ans à un taux de rendement de 6%, on aura accumulé à terme 252 634 $. Un bon coussin pour les vieux jours !

La Bourse n’est toutefois pas sans risque. Le capital n’est pas garanti et la valeur des actifs fluctue au cours des années. « Quand il y a une tempête sur les marchés, l’important est de ne pas paniquer et de maintenir le cap. Ça ne donne rien de vendre des titres à perte, sauf si certains sont plombés par un contexte négatif », affirme Ian Sénéchal, président de VotreConseiller.net, un cabinet de services financiers. « La recette du succès en investissement, c’est d’être un épargnant discipliné, qui injecte continuellement de l’argent dans ses comptes. L’investisseur qui devient millionnaire en achetant une start-up représente une infime minorité de gens », souligne Richard Guay.

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La philosophie de Maryse Caron, 50 ans, une travailleuse autonome qui investit depuis 25 ans, est de faire comme si son argent placé ne lui appartenait plus. « On doit s’en détacher émotionnellement. Sinon, on stresse à mort chaque fois que les marchés jouent au yoyo », dit-elle. Malgré l’expression « jouer à la Bourse », l’investissement n’est pas un jeu. « Je l’ai appris à la dure dans le passé en mettant tous mes œufs dans la même entreprise, en spéculant à fond. Je suis devenue millionnaire sur papier, avant la chute spectaculaire de l’action. On ne m’y reprendra plus », témoigne-t-elle. Aujourd’hui, son mantra: diversification, diversification, diversification, en investissant dans plusieurs entreprises solides. Voilà une bonne stratégie. « C’est la meilleure protection contre la volatilité des marchés, dit Richard Guay. Si une industrie tourne au ralenti, comme le secteur bancaire, mais qu’une autre roule à plein régime, comme le secteur énergétique, l’effet sera quasi nul sur le portefeuille. »

Sur la ligne de départ

Prête à passer à l’action? Que faire: acheter des actions d’Apple ou de l’épicier Metro? Woh! pas si vite! Avant de se lancer, il faut prêter attention aux frais de gestion, qui peuvent gruger substantiellement les rendements. « Des frais de 1% sur des placements peuvent paraître insignifiants, mais dans une perspective d’investissement à long terme, leur effet est très néfaste », souligne Julien Brault, fondateur de Hardbacon, une start-up qui a mis au point une application démystifiant l’investissement boursier. À preuve, pour un investissement de 3 000 $ par année pendant 30 ans à un taux de rendement de 6%, les frais s’élèvent à terme à 39 900 $. À 2%, c’est 72 253 $. Aïe! Voilà des milliers de dollars de moins dans ses actifs. Cette question mérite d’être examinée de près. Le site de Hardbacon présente d’ailleurs un tableau comparatif des frais entre les institutions. Un bon début pour faire des recherches.

Placements pour tous

Voici trois options pour tâter de l'investissement à la Bourse.

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Investir à la Bourse: mode d'emploi

250 $ on se met sur le pilote automatique

Les robots qui font le ménage n’existent pas encore, mais ceux qui gèrent les finances, oui ! Depuis leur apparition, les robots-conseillers révolutionnent l’industrie du placement. Le concept : la personne investit, en quelques clics, dans des fonds gérés par des robots, qui placent l’argent en fonction de son profil d’investissement et de ses objectifs. « Malgré l’appellation de robot-conseiller, ne cherchez pas un droïde comme C-3PO. Ce sont des algorithmes qui font le travail », précise Julien Brault. Pour investir ainsi, quelques dollars suffisent. Les robots placent le tout dans des fonds négociés en Bourse (FNB), des paniers d’actions et d’obligations qui copient les indices boursiers. « Le but des FNB n’est pas de battre le marché, mais de calquer ses performances », ajoute-t-il. Donc, si la Bourse canadienne grimpe de 5 %, le capital confié s’accroîtra du même pourcentage. Ce sont par conséquent des placements assez sûrs.

Le principal avantage des robots, ce sont leurs frais minimes, basés sur un pourcentage des actifs sous gestion. Sous la barre des 100 000 $, on paie en général 0,5 %, soit 25 $ pour un capital de 5 000 $. Il n’y a aucuns frais de transaction et on peut déposer et retirer son argent à sa guise, comme dans un compte bancaire. « Investir par l’entremise d’un robot ne demande aucune connaissance financière », souligne Julien Brault. Parfait pour les néophytes.

Le leader canadien des placements automatisés, c’est Wealthsimple, une entreprise soutenue par la Financière Power. Il existe aussi des robots télécommandés par de grandes banques canadiennes, comme le Portefeuille Futé BMO, ou InvestCube, géré par la Banque Nationale. Toutes les sociétés offrant ce type de service doivent être inscrites à l’Autorité des marchés financiers (AMF) et ont les mêmes obligations légales que les vrais conseillers. On vérifie leur conformité en consultant le Registre des entreprises et des individus autorisés à exercer sur le site de l’AMF.

Investir à la Bourse: mode d'emploi

500 $ on demande conseil

Les robots-conseillers ont beau avoir la cote, ils ne répondent pas à nos questions. Devrait-on ouvrir un REER, un CELI, un REEE ? Comment définir ses objectifs à court, moyen et long terme ? Avec un conseiller en chair et en os, on a de l’aide pour investir dans des fonds communs de placement, et un guide pour naviguer dans l’univers de la finance. Les fonds communs de placement sont des paniers de titres financiers comprenant un mélange d’actions et d’obligations, très similaires aux FNB. Par contre, leur ADN diffère en deux points fondamentaux. D’abord, ils sont vendus par des courtiers et non directement à la Bourse. Ensuite, ils sont gérés par des gestionnaires de portefeuille dont le travail est de maximiser les rendements, et non par des algorithmes complexes. 

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Il n’y a pas de frais de transaction à l’achat, mais les frais de gestion sont plus élevés de 1 à 3 %. « Ces frais comprennent toutefois les honoraires du conseiller financier, qui offre une multitude de services en finances personnelles », précise Ian Sénéchal. Si on ne connaît que dalle à la finance, l’achat de fonds communs s’avère une solution à considérer. « Un conseiller financier peut aussi agir comme psy, en contrôlant vos impulsions de tout vendre parce qu’on annonce une baisse », explique Julien Brault. « Il peut vous aider à mieux épargner », dit Philippe Pratte, président de Pratte Gestion de portefeuilles. Dans la majorité des cas, le montant minimum exigé pour acquérir un fonds commun est de 500 $. « Avec cette petite somme, vous pouvez investir dans les mêmes fonds que mes clients millionnaires », affirme Ian Sénéchal.

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1 000 $ et plus, on ose investir soi-même

Quand le patrimoine prend du coffre et que les connaissances en investissement s’approfondissent, on peut devenir soi-même gestionnaire de ses épargnes. Comment ? En ouvrant un compte de courtage en ligne, qui permet d’acheter des actions ou des fonds négociés en Bourse sans intermédiaire. « C’est la manière la plus économique d’investir », soutient Julien Brault. 

Un compte REER ou CELI dans un compte de courtage à escompte coûte environ 50 $ par année. À ces frais récurrents s’ajoutent 10 $ par transaction. Puisque l’on n’a pas de robot ni de conseiller à payer, il n’y a pas de frais de gestion sur les placements, une économie de 0,5 à 3 %, très payante à long terme. Par contre, on est seul maître à bord. Sans radar, on est plus à risque de heurter des écueils, comme acheter des actions d’une entreprise à la mode qui plongera aussi vite qu’elle s’est envolée vers la stratosphère. BlackBerry, c’était quand, déjà? « Le petit investisseur pense souvent à tort qu’il est capable de battre le marché. Mais dites-vous qu’il y a des experts qui travaillent à temps plein en investissement et qui n’arrivent même pas à le faire », met en garde le professeur Richard Guay. « C’est inévitable. Vous ferez des erreurs », dit par expérience Maryse Caron. Il faut être forte pour en assumer les conséquences.

Plus on place d’argent, plus on économise. Les sites de courtage à escompte effacent les frais annuels lorsque les actifs franchissent un certain cap, par exemple 50 000 $. Une somme qui paraît énorme au début, mais qu’on atteint rapidement avec une bonne discipline d’épargne. Il suffit de commencer dès maintenant. 

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