Ma parole!

Je suis contrôlante et je m’énerve

« Je le sais, moi aussi je me trouve fatigante. Et, bien honnêtement, si mon cher et tendre époux me soumettait à un tel questionnaire, je l’enverrais paître. » Geneviève Pettersen est contrôlante et elle le sait.

 

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Je suis un brin contrôlante. Quand je dis ça, je veux dire que j’aime beaucoup que les choses soient faites à ma manière et au moment où je le décide. Vous le savez, je ne suis pas du tout du genre à repasser mes débarbouillettes ou à laver le plancher de la salle de bain avec une brosse à dents. Mon désir de contrôle se manifeste dans d’autres sphères de l’existence.

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Je vous donne un exemple. Disons que je ne suis pas à la maison. Disons que je suis en réunion quelque part au centre-ville et que mon chum s’occupe des enfants en mon absence. Eh ben, je ne peux pas m’empêcher, un peu avant l’heure du dîner, de lui écrire sur Facebook pour lui rappeler qu’il doit faire manger les enfants. Après, je lui ordonne subtilement d’inclure des légumes et des fruits à leur repas.

Photo: iStock

Après le repas, j’exige qu’il me soumette un genre de rapport. Est-ce que mon bébé a terminé ses brocolis? A-t-il ingurgité assez de protéines? Lui a-t-on donné de l’eau ou du lait 3,25% – pas 1%? Est-ce que les filles ont mangé juste UN popsicle pour dessert? Je le sais, moi aussi je me trouve fatigante. Et, bien honnêtement, si mon cher et tendre époux me soumettait à un tel questionnaire, je l’enverrais paître. Mais mon mari, en homme merveilleux qu’il est, ne prend même pas la peine de souligner qu’il n’est pas stupide et qu’il se doute bien que des enfants, faut que ça mange.

Il sait pertinemment que leur donner autre chose que des chips et du baloney est une bonne chose. Il ne dit rien parce qu’il est au fait que ça me rassure de savoir que tout va bien à la maison et que les enfants mangent à leur faim. Il comprend très bien que je ne suis pas capable de mettre la switch maman à off et que j’ai une peur irrationnelle que ma progéniture meure de faim parce qu’il a oublié de leur préparer un Kraft Dinner et d’ajouter des concombres à côté. J’exagère à peine.

Je sais que mes textos sont inutiles et que mon chum est parfaitement capable de s’occuper d’une colonie de vacances au complet pendant 14 jours d’affilés. C’est un super papa. Malgré ça, je ne peux pas m’empêcher de lui envoyer un petit maudit texto pour activer ce qu’il nomme affectueusement mon «contrôle à distance».

Réalisant mon comportement, je me suis donné comme défi d’arrêter de m’enquérir de ce qui se passe chez moi quand je n’y suis pas. Bon, je vais peut-être rentrer à la maison et constater que mon fils a eu du jambon en guise de protéines et que la plus vieille a eu droit à deux sandwichs à la crème glacée dans l’avant-midi, mais je vais respirer par le nez et me dire que la seule personne que ça dérange, c’est moi.

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Pour écrire à Geneviève Pettersen: genevieve.pettersen@rci.rogers.com
Pour réagir sur Twitter: @genpettersen
Geneviève Pettersen est l’auteure de La déesse des mouches à feu (Le Quartanier)

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