Chère Léa,
On dirait bien que la campagne #BringBackOurGirls qui enflamme le monde contribuera à faire libérer les centaines d'écolières nigérianes kidnappées par des terroristes. Ça redonne espoir dans l'humanité.
Et voici que, presque la même semaine, la GRC publie enfin un rapport confirmant que, au Canada, une femme assassinée sur 4 est autochtone ! (1 181 Canadiennes d'origine autochtone ont été assassinées ou portées disparues au cours des 30 dernières années). Une statistique ahurissante quand on sait que seulement 4 Canadiennes sur 100 sont autochtones !
Mais (corrige-moi si, par bonheur, je suis dans les patates) cette nouvelle horrifiante n'a pas beaucoup de chance de susciter le moindre début du bout de la queue d'une campagne populaire.
Pourquoi ? «Ce n'est pas pareil», relativise ma nouvelle amie Emmanuelle Walter. «Les 300 Nigérianes ont été kidnappées le même jour. Le carnage canadien, lui, s'étire sur des décennies.»
Emmanuelle ne cherche pas à minimiser l'affaire. Au contraire. Elle travaille depuis plus de deux ans à débusquer ce qui se cache sous cette effroyable statistique. Elle venait tout juste de s'installer au Québec, et avait décidé de quitter le journalisme. Puis elle est tombée sur un rapport de l'ONU (l'ONU!) qui demandait au gouvernement canadien de se pencher sur la question. Dans l'indifférence générale. Alors, Emmanuelle a bousculé ses projets et s'est mise sur le cas. Nous devrions lire le résultat de son travail au mois de novembre (sous le titre Les soeurs volées, Lux éditeur, je t'en reparle à ce moment-là).
Mais en attendant, je veux faire quelque chose. Parce que j'ai honte.
Louise
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