Chère Louise,
Pour une fois, je me permets de me répondre à moi-même. Tu te rappelles mon billet sur la publicité Trivago? Mon titre était pour le moins provocateur : Jouer l’agace à Venise. J’ai reçu une multitude de commentaires dont une majorité qui éprouvait un malaise avec mon ton réprobateur. J’ai envie de dire mea culpa.
Je t’avoue que je suis plutôt d’accord avec nos lectrices et lecteurs. Je suis allée trop loin dans ma critique. Il aurait fallu que je la formule autrement. Certes, elle n’est pas agace cette fille, mais elle renforce un stéréotype sexuel qui m’apparaît redondant. Je ressens toujours un malaise face à cette publicité qui place les femmes dans une position de séduction. Encore une fois. La publicité n’est pas réputée pour attribuer une image valorisante de l’individu.
Mais, il faut nuancer. Tomber dans l’insulte, c’est facile et cliché. J’ai réalisé que ça sonnait « féministe frustrée », mon affaire et que ça n’aidait pas mon argumentaire.
J’aurais dû peser mes mots, car en la traitant d’agace, je n’aide pas la cause féministe tout court. Bien au contraire. Je reproche aux filles de s’assumer pleinement. La protagoniste que je vois dans cette publicité est bien dans sa peau et, on l’imagine, sexuellement épanouie. Qu’est-ce qu’il y a de mal là-dedans?
Bref, il y a aussi peut-être du bon à ce message même si une remise en question me semble tout de même légitime. Après tout, ne culpabilise-t-on pas assez les femmes ainsi?