Chère Léa,
Les Miley Cyrus de ce monde qui se ridiculisent, toutes seules comme des grandes. Les fillettes de 6e année qui veulent qu’on passe leur photo de graduation à Photoshop. Les suces sexy pour bébés filles (merci Maude Goyer pour l’info). C’est quoi la prochaine étape? Du gloss intra-utérin? Du colorant rose à paillettes pour liquide amniotique?
N’y a-t-il, chez les jeunes femmes, que celles qui s’affichent féministes qui en ont ras le bol d’être montrées comme des bébelles? Les autres sont-elles parfaitement heureuses de l’image qu’on leur renvoie?
Bien sûr, on peut être une fille brillante ET magasiner chez La Senza, malgré leurs pubs d’un goût douteux (et laides, non?)
Il y a quelques années, tu as eu, avec une amie, l’énergie et le cran d’initier le mouvement qui a donné naissance à la Charte pour une apparence saine et diversifiée. Je vous admire et vous remercie. Et se tenait hier à Laval un premier de quatre forums sur l’hypersexualisation, initiés par Suzanne Proulx, la députée de Sainte-Rose.
Mais une part de moi soupçonne que tout cela n’est pas suffisant.
Que la vraie solution ne peut pas venir de l’État. Qu’il faut qu’elle vienne de la rue, des stars, des médias, de nous. Par exemple, des jeunes parents, qui ne doivent pas tripper de voir leurs enfants, filles ou garçons, bombardés de ces images-là. Comment réagissent-ils? Ont-ils des trucs, des stratégies pour contrer ce raz-de-marée? J’aimerais bien qu’ils nous les fassent connaître.
Je rêve d’une mode anti-sexy qui enverrait la pitoune dans les poubelles de l’histoire.
Est-ce la solution d’après toi? Comment pourrait-on faire ça? À moins que tu me trouves matante dans les patates?
Louise
P.-S. : je n’ai pas oublié tes lesbiennes. Je te reviens à ce sujet. Mais aujourd’hui, j’avais trop besoin de te parler de ça….
