Société

Les femmes qui nourrissent le Québec : Maria-José et Zoya de Frias

Les restauratrices Maria-José et Zoya de Frias mettent la gastronomie africaine à la portée des gens d’ici avec un esprit de convivialité inégalable.

Le duo est bien rodé. Maria-José de Frias, la mère, s’active aux fourneaux. Zoya, sa fille, est aux petits soins avec les clients attablés dans la salle à manger. Plus qu’un air de famille, mère et fille partagent l’art de recevoir au Virunga, le restaurant qu’elles ont ouvert en 2016 au cœur du Plateau-Mont-Royal, à Montréal. On y déguste une cuisine gastronomique panafricaine inspirée des mets traditionnels de leur pays d’origine, la République démocratique du Congo, de même que des États qui jouxtent le parc national des Virunga, soit l’Ouganda et le Rwanda. « Je voulais faire découvrir les saveurs qui ont bercé mon enfance et montrer que la cuisine africaine est raffinée », dit Maria-José.

C’est au tournant des années 2000 que cette dernière a fui l’insécurité de son pays natal avec ses deux enfants. Direction : la Belgique, où Maria-José fait carrière comme styliste de mode pendant 15 ans. Puis, en 2015, mère et filles mettent le cap sur Montréal pour un nouveau départ.

La quarantaine bien entamée, Maria-José suit une formation en cuisine au collège LaSalle, ce qui lui permet de perfectionner sa technique. Sa cadette, Zoya, quant à elle, termine sans grand enthousiasme des études en mathématiques et informatique quand sa mère lui propose d’ouvrir avec elle un restaurant de haute cuisine africaine. Sans hésiter, elle plonge dans l’aventure.

« Au début, ça a été difficile de faire accepter notre concept, car les gens s’attendaient à manger des grillades ou de la friture, clichés des mets africains. On s’est accrochées pour leur faire goûter des choses qu’ils ne connaissaient pas », se souvient la jeune femme de 31 ans.

L’audace a été récompensée : les clients ont fini par être séduits par la richesse des saveurs, et par les ingrédients frais provenant de petits producteurs québécois. « L’alimentation locale et durable est à la mode, mais d’où je viens, il va de soi de se fournir auprès des éleveurs et maraîchers du coin et de rentabiliser chaque produit au maximum. J’ai toujours fonctionné ainsi », explique Maria-José.

Mère et fille espèrent continuer de faire découvrir encore longtemps la gastronomie dont elles sont si fières. Les soirs où Le Virunga affiche complet, il n’est pas rare de voir le duo de restauratrices s’échanger le regard complice de celles qui ont accompli leur mission.

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