Société

Les leçons à tirer de C2MTL

La conférence C2MTL est un gros brassage déconcertant de matières grises visant à faire évoluer les entreprises, en compagnie de personnalités parmi les plus innovantes de la planète. Nos journalistes se sont promenées pendant trois jours dans les labyrinthes de l’Arsenal, à Griffintown, glanant des idées susceptibles d’inspirer les lectrices. Voici ce qu’elles ont retenu.

CM2-Mtl

Photo: Jimmy Hamelin

Parler à un bel inconnu…

Ça demande un peu de courage, mais ça rapporte. C’est que jaser avec une personne appartenant à un cercle professionnel différent du sien aide à voir les problèmes sous un autre angle et fait jaillir de nouvelles idées. Pour forcer ces rencontres, C2MTL a fait construire un nid – un vrai nid en paille – où on ne pouvait grimper qu’avec un inconnu. Pieds nus, en plus! On pouvait aussi s’organiser une « brain date » en hauteur dans la grande roue installée à l’extérieur. L’an passé, des contrats totalisant 105 millions de dollars ont été signés entre les participants à l’issue de la conférence.

Candy Crush peut sauver le monde

La planète compte maintenant un milliard d’adeptes de jeux vidéo – dont 40 % de femmes. Et c’est une excellente nouvelle, a affirmé la conceptrice de jeu Jane McGonigal en conférence. Ce passe-temps est loin d’être futile, estime celle qui a consacré son doctorat aux comportements des gamers. Être concentré sur Farmville ou Call of Duty fait naître une multitude d’émotions positives, tels la résilience, la fierté, l’optimisme et la curiosité, émotions qui peuvent ensuite être mises à profit pour résoudre des problèmes dans la vraie vie. La jeune Américaine souhaite que chaque grand concepteur crée au moins un jeu qui inciterait ses adeptes à faire des gestes concrets pour améliorer la société.

Les grillons à la rescousse des fermiers 

La Californie traverse la pire sécheresse de son histoire. Et c’est d’autant plus inquiétant pour l’industrie agricole, qui consomme à elle seule 80 % de l’eau de l’État. Pour Sean McDonald, président de Bitwater Farms, il existe une solution de rechange aux cultures fourragères : les grillons. Ces insectes bourrés de protéines nécessitent très peu d’eau et se nourrissent de déchets organiques. Son entreprise établie à Sacramento en fait l’élevage dans de petits habitats modulaires qu’elle revend ensuite aux fermiers. Ceux-ci les élèvent à leur tour pour nourrir poissons et volailles. Pour nous, les humains, la compagnie EXO a développé des barres protéinées à base de farine de grillon, délicieuses aux dires de l’épouse enceinte du Californien !

Jouer avec la bouffe, ça fait réfléchir

Si on cessait de prendre la nourriture au premier degré (du carburant pour le corps), mais qu’on s’amusait avec, on aurait pas mal plus de fun à manger ! C’est ce que croit Marije Vogelzang, première « eating designer » au monde. Depuis 20 ans, la belle Néerlandaise déconstruit l’acte de manger pour mieux le mettre en scène de façon ludique ou émouvante. Un repas de Noël ? Pour elle, ça se passe avec 40 convives qui ne se connaissent pas et dont on ne voit que le visage (le reste du corps est caché derrière un rideau). Obligation de partager son assiette avec la personne d’en face. Socialisation assurée ! Les Roms sont honnis en Hongrie ? Elle a demandé à des Tsiganes de nourrir des gens à la petite cuillère, encore une fois derrière un rideau, en leur racontant la discrimination qu’ils subissaient. « La nourriture réconcilie », dit-elle en citant Kant : une fois qu’on a mangé avec quelqu’un, on ne pense plus à lui tordre le cou.

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