Société

Petit guide du savoir-vivre à vélo

En vélo, on file où bon nous semble. En (presque) toute liberté. Parce qu’il y a tout de même quelques règles à suivre.

Photo: Tourisme Montréal/Fitz and Follwell Co.

Le nez au vent, on est plus de quatre millions au Québec à circuler à vélo régulièrement. C’est un demi-million de plus qu’il y a 25 ans, selon les dernières estimations. Pas étonnant que le niveau de stress ait grimpé d’un cran sur nos pistes cyclables et nos routes… Un sondage réalisé par la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) révèle d’ailleurs que 81 % des Québécois considèrent le manque de courtoisie sur la route comme un problème important. Voici 12 principes pour garder le sourire à bicyclette, sans faire grimacer les autres!

Ne jamais passer inaperçu

Rien de pire qu’un cycliste vêtu de sombre quand la nuit tombe. « Si on tient absolument à porter du noir, il existe des vestes avec des bandes réfléchissantes sur les poignets, ou des manches qui ne brillent que la nuit », suggère Magali Bebronne, de Vélo Québec, un organisme dont l’objectif est de promouvoir l’usage du vélo. On peut aussi apposer des autocollants fluos rigolos sur son casque. Surtout, on s’assure que les phares avant et arrière fonctionnent. Et attention aux balades nocturnes à la campagne. « Sur les petites routes, être visible est encore plus important », souligne Pierre-Olivier Fortin de CAA-Québec.

Être attentif à tout, partout, tout le temps

Les angles morts sont nos plus grands ennemis. Avant de doubler ou de tourner, on prend le temps de regarder si la route est libre pour éviter d’entraver la circulation ou, pire, de foncer sur quelqu’un. Quant aux piétons, ils peuvent être distraits quand ils traversent la rue, alors la vigilance est toujours de mise.

Annoncer ses intentions (et s’assurer d’être compris!)

Le Code de la sécurité routière du Québec oblige les cyclistes à signaler leurs intentions avant d’effectuer un virage. Un code gestuel est d’usage, dans lequel le bras gauche sert d’avertisseur : allongé pour tourner à gauche, en l’air pour virer à droite. « Avec les automobilistes, le bon vieux contact visuel est aussi très efficace », rappelle Pierre-Olivier Fortin. Un petit coup de sonnette pour indiquer qu’on veut doubler est également utile.  On peut aussi chanter ou siffloter, c’est sympathique. Peu importe le moyen, l’idée est d’attirer l’attention. « Par contre, on évite d’utiliser un vrai sifflet, car c’est très agressant », conseille Magali Bebronne. 

Être un bon ambassadeur

En tout lieu et à toute heure, on reste poli et on suit les règles. « À Montréal, les automobilistes sont habitués aux vélos. Mais ailleurs, la masse critique n’est pas suffisante. Il est donc encore plus important de respecter le Code de la route. Quand des cyclistes font n’importe quoi, c’est mauvais pour notre réputation à tous », dit Anabel Cossette Civitella, bénévole à la Fête du vélo de Sherbrooke, un événement destiné à promouvoir les plaisirs et les avantages du cyclisme.

Garder le cap

Sur la chaussée, on oublie les slaloms, y compris pour laisser passer les voitures qui nous suivent. « On ne doit pas se rabattre complètement à droite pour rouler dans les espaces de stationnement vides. Cela peut surprendre les automobilistes chaque fois qu’on revient dans la circulation. Rouler dans sa voie et prendre sa place n’est pas un manque de savoir-vivre, au contraire », explique Magali Bebronne. Même chose aux intersections: on avance tout droit. « Les piétons ne se sentent pas en sécurité quand on zigzague, même si on va lentement », ajoute-t-elle.

Adapter sa vitesse en fonction de l’heure et du lieu

Prudence aux abords d’une école, d’un croisement ou d’un arrêt d’autobus – on roule lentement, prêt à s’immobiliser si nécessaire. Autrement, quand la voie est libre, on file! Pas besoin de s’élancer à perdre haleine, mais on essaie de garder un rythme soutenu, surtout aux heures de pointe quand des dizaines de vélos se partagent la voie. Les pistes cyclables à la sortie des bureaux sont une véritable autoroute. Elles ne sont donc pas le lieu idéal pour initier les enfants. Mieux vaut choisir une ruelle tranquille ou une heure peu achalandée. À l’inverse, si on trouve le trafic trop lent sur la piste cyclable, on roule avec les voitures. 

Dire merci

En auto, pour remercier, on fait un petit signe de la main. En vélo, ça marche aussi. « Les automobilistes aiment que les cyclistes soient courtois. Ça contribue aux bons rapports entre tous les utilisateurs de la route », fait observer Pierre-Olivier Fortin. 

Attacher son vélo au bon endroit

« Les cyclistes qui cadenassent leur vélo à un arbre ne se rendent pas compte qu’ils peuvent le blesser. Sans compter qu’un voleur mal intentionné n’hésitera pas à l’abîmer encore davantage », note Magali Bebronne. Autres très mauvais endroits pour accrocher sa monture: les bancs et les poteaux des arrêts d’autobus (personne n’a envie de se prendre les jambes dans un vélo). Le mobilier urbain, de manière générale, est à proscrire. On fera aussi preuve de politesse (et de solidarité!) en ne monopolisant pas toute la place dans les stationnements autorisés.

Respirer par le nez

On croise de tout sur les pistes cyclables: des personnes à mobilité réduite en véhicule électrique, des adeptes du patin à roues alignées ou des enfants à la trajectoire hésitante… « On n’a pas le choix d’être tolérant », fait valoir Magali Bebronne. Et puis, c’est l’été, on relaxe!

Photo: Tourisme Montréal/Fitz and Follwell Co.

Se balader en groupe

Sur les routes de campagne, la Sûreté du Québec conseille de former des petits groupes de cyclistes qui roulent à la même vitesse plutôt qu’une longue file, qui sera plus difficile à dépasser pour les automobilistes. Et même si on est censé circuler à la queue leu leu, rouler deux de front est parfois plus sécuritaire, selon Magali Bebronne. « Le groupe devient alors deux fois moins long. Même si on prend plus de place, ça ne gêne pas vraiment plus les voitures, qui doivent de toute façon changer de voie pour nous doubler », explique-t-elle.

Laisser tomber les courses contre l’autobus

Pas drôle d’être coincé derrière un bus… On le rattrape dès qu’il s’arrête et on peut être tenté de le dépasser. Mais mieux vaut y regarder à deux fois. L’autobus peut à son tour nous rejoindre et, chaque fois qu’il repartira après avoir embarqué des passagers, on se retrouvera dans son angle mort. C’est donc une source de stress supplémentaire pour le conducteur et un danger pour soi.

Marcher, au besoin

Nids-de-poule et travaux sur la voie et le trottoir, embouteillages, feux de circulation défectueux… Quand c’est trop chaotique, pourquoi ne pas y mettre du sien? « Descendre de vélo pour franchir l’obstacle à pied est souvent la meilleure manière d’être en sécurité sans ajouter au stress ambiant », signale Pierre-Olivier Fortin. 

Pas cool!

Parfois, on manque d’égard envers les autres cyclistes sans même s’en rendre compte. Voici quelques comportements qui font grincer des dents.

  • Remonter une file de cyclistes arrêtés à un feu de circulation pour se placer devant tout le monde.
  • Négliger les arrêts obligatoires et en profiter pour doubler.
  • Rouler deux de front en placotant sur les pistes cyclables.
  • Frôler les autres lorsqu’on les dépasse ou qu’on les croise.
  • S’arrêter brusquement parce qu’on a trouvé une place de stationnement.
  • Déboucher d’une ruelle à toute vitesse.
  • Jouer à la police des pistes cyclables en faisant la morale (ou les gros yeux!) aux cyclistes qui commettent des étourderies.

Ce que dit la loi

  • Six réflecteurs en bon état et deux phares fonctionnels (blanc à l’avant, rouge à l’arrière) sont obligatoires la nuit.
  • Les arrêts ne sont pas optionnels.
  • Les sens uniques doivent être respectés.
  • Les piétons sont prioritaires. Toujours.
  • Sauf indication contraire, on oublie les trottoirs.
  • Ni texto, ni téléphone, ni écouteurs en roulant (et non, pas de photos non plus).
  • Un bus scolaire en vue? S’il est à l’arrêt avec ses clignotants, on s’immobilise, même quand on est sur une piste cyclable.

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