Société

Sylvie Roy : la « mère » de la commission Charbonneau 

Triste nouvelle, la députée indépendante d’Arthabaska, Sylvie Roy, s’est éteinte le 31 juillet 2016, à l’âge de 51 ans. On la connaît entre autres pour avoir mené de front plusieurs combats concernant la justice, la sécurité publique, les violences faites aux femmes et la corruption dans le milieu de la construction. Voici quelques-unes de ses déclarations marquantes et son parcours pour mieux saisir la politicienne qu’elle a été. Sylvie Roy est considérée comme la «mère» de la commission Charbonneau, car elle a été la première à demander au premier ministre de l’époque, Jean Charest, la tenue d’une commission d’enquête sur l’industrie de la construction, dès octobre 2009. Sans relâche, elle s’est obstinée jusqu’à la création de cette commission d’enquête, à l’automne 2011. Chapeau, Madame la députée.

À propos de son parcours…

«Je viens d’une famille d’enseignants et j’ai décidé de ne pas le devenir. Le métier ne m’attirait pas parce qu’il faut toujours répéter. Je pense que j’ai mal choisi (rires). Il y a exactement 930 jours, j’ai réclamé la tenue d’une commission d’enquête et je l’ai répété plus d’une fois. Je trouve que c’est une question importante et je crois qu’il faut continuer à en parler, d’autant plus qu’avec la rénovation de nos infrastructures et l’arrivée du Plan Nord, nous nous apprêtons à investir des milliards de dollars. Mais il est certain que j’aimerais parler d’autres sujets comme l’éducation, par exemple.» (Source : 10+ 1 questions à Sylvie Roy, par Nathalie Collard, La Presse, 22 octobre 2011)

À propos du processus d’attribution des contrats…

«Malgré le projet de loi 76 sur le processus d’attribution des contrats, les recommandations du Vérificateur général du Québec et la création de l’escouade Marteau, les révélations continuent de s’accumuler et le cynisme des Québécois atteint des sommets à l’égard de Jean Charest.» – Sylvie Roy (communiqué de l’Assemblée nationale, 20 janvier 2011).

 

Photo: La Presse Canadienne/Jacques Boissinot

Photo: La Presse Canadienne/Jacques Boissinot

À propos de ses demandes pour une commission d’enquête…

« Jean Charest a créé la commission Bastarache [NDLR commission d’enquête sur la nomination des juges] pour faire diversion et détourner l’attention des Québécois de ce qui les préoccupe vraiment. Est-ce que l’on peut arrêter les mesures dilatoires et déclencher la commission d’enquête publique sur la construction que désirent tant les Québécois ?» – Sylvie Roy (communiqué de l’Assemblée nationale, 20 janvier 2011).

À propos de son départ de la CAQ…

« Je vais prendre les dossiers qui vont m’intéresser, je vais assister aux commissions [parlementaires] qui vont m’intéresser, je vais prendre la parole sur les sujets qui vont m’intéresser. Je n’aurai de permission à demander à personne. » – Sylvie Roy, Ici Radio-Canada, 27 août 2015.

À propos du projet de loi 64…

«Ce n’est pas en mettant une vignette avec un numéro que nous allons prévenir la criminalité, d’offrir plus de sécurité aux policiers ou encore prévenir le destin des gens aux idées noires.» – Sylvie Roy s’opposant au projet de loi 64 sur le registre des armes à feu (La Nouvelle union9 juin 2016).

 

Photo: La Presse Canadienne/Jacques Boissinot

Photo: La Presse Canadienne/Jacques Boissinot

 

Le parcours de Sylvie Roy 

 

1999

L’avocate Sylvie Roy devient la première mairesse de la municipalité de Sainte-Sophie-de-Lévrard, dans le Centre-du-Québec.

 

Avril 2003

Elle fait le saut en politique provinciale et est élue députée de l’Action démocratique du Québec (ADQ) dans la circonscription de Lotbinière. La population lui fera à nouveau confiance en mars 2007, puis en décembre 2008.

 

Février 2009

Sylvie Roy devient chef la chef intérimaire de l’ADQ à la suite du départ de Mario Dumont. Elle occupe cette fonction jusqu’en octobre 2009.

 

Septembre 2012

Elle se joint au rang de la Coalition Avenir Québec (CAQ) – alors que le parti fusionne avec l’ADQ – en tant que députée de la circonscription d’Arthabaska. Elle est réélue en avril 2014.

 

Août 2015

Sylvie Roy claque la porte de la CAQ pour siéger comme députée indépendante à l’Assemblée nationale.

 

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