Vie pratique

Assurance invalidité, plus qu’essentielle : voici pourquoi

Comment faire face à ses obligations lorsqu’on est dans l’incapacité de travailler pendant une longue période ? L’assurance invalidité vient à la rescousse en garantissant un pourcentage de ses revenus. Mode d’emploi.

Dépression, accident vasculaire cérébral, cancer, maladie dégénérative, fracture… Ce genre de malheur n’arrive pas qu’aux autres. Un problème de santé ou un accident peut nous empêcher d’être au boulot pendant une période plus ou moins longue. D’où l’importance d’avoir une protection comme l’assurance invalidité, qui compense la perte de revenus dans de telles situations.

Beaucoup de gens sous-estiment la probabilité de se retrouver en congé de maladie. « Pourtant, on dit qu’au Canada, un travailleur sur trois vivra une période d’invalidité d’au moins 90 jours pendant sa carrière », souligne Lara Nourcy, vice-présidente exécutive et leader, Assurance individuelle et services financiers chez Beneva.

Son importance est facilement chiffrable. Une personne de 45 ans qui touche un revenu net annuel de 60 000 dollars devra biffer 1,2 million de dollars de son portefeuille si elle est soudainement clouée à la maison jusqu’à l’âge de la retraite.

« Notre actif le plus important, c’est notre capacité à générer des revenus. C’est donc un élément primordial dans la gestion de risque des gens », explique William Bonin, conseiller en sécurité financière chez Desjardins.

Pour à peu près toutes et tous

Qui en a besoin ? Presque tout le monde. Les employés qui cotisent à une assurance collective en possèdent automatiquement une. Quant aux salariés qui n’ont pas cette chance et aux travailleurs indépendants, ils ne jouissent d’aucune protection.

Or, de nombreuses personnes pensent, à tort, que les régimes publics peuvent leur venir en aide en cas d’invalidité. C’est faux. « Si on paie des cotisations à l’assurance-emploi, la protection maladie ne dure que 15 semaines. Quant à la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail ou la Société de l’assurance automobile du Québec, elles ne couvrent que les accidents de travail ou de la route », met en garde Julie Gagnon, directrice régionale des ventes, prestations du vivant chez iA Groupe financier.

Si on souffre d’un handicap grave ou permanent, on peut être admissible à une rente de Retraite Québec (ou du Régime de pensions du Canada ailleurs au pays), mais ces programmes ne protègent pas en cas d’invalidité temporaire. « Autre mythe à déconstruire : le conjoint d’un salarié souscrivant à un programme collectif n’est pas pris en charge en cas d’invalidité, bien qu’il profite de l’assurance dentaire et autres protections », explique Julie Gagnon.

Selon nos besoins

L’assurance invalidité se magasine auprès d’un courtier en sécurité financière indépendant ou d’un courtier agissant pour une compagnie d’assurance. Impossible de l’acheter en ligne en raison des nombreux facteurs à prendre en considération. « Les gens doivent être guidés par un conseiller pour bien comprendre les tenants et aboutissants du produit », affirme Lara Nourcy, de Beneva.

Il faut déterminer ses besoins en fonction de ses revenus nets et de son mode de vie. « C’est en faisant un budget qu’on établit le montant des prestations nécessaires. Le but est de pouvoir continuer à régler ses comptes pendant une période d’invalidité », dit William Bonin, de Desjardins.

À combien peuvent s’élever les primes mensuelles d’une assurance invalidité ? En donner une approximation est irréaliste tellement il y a de paramètres qui entrent en jeu dans leur calcul : salaire, âge, antécédents, délai de carence (période pendant laquelle la personne invalide n’est pas indemnisée), etc. « Assurez-vous ! C’est un produit relativement abordable, dont le coût varie en fonction des revenus. Plus on est riche, plus elle est coûteuse, mais plus on a les moyens de la payer », précise William Bonin.

Il est possible d’ajouter à sa protection une clause sur le remboursement de la prime. Celle-ci permet à l’assuré de récupérer une partie des sommes, en général 50 %, qu’il aura versées pendant ses années de cotisation sans réclamation. « C’est une façon de transformer cette dépense en instrument d’épargne, ce qui la rend plus attractive », explique Julie Gagnon. Cette clause augmente toutefois la prime et l’argent mis de côté ne procure aucun rendement. C’est un pensez-y-bien.

L’assurance collective, insuffisante ?

Les assurances collectives comprennent un volet invalidité, mais celui-ci ne suffit peut-être pas pour respecter toutes ses obligations financières pendant un arrêt de travail prolongé. « Dans les régimes collectifs, l’assurance invalidité verse un pourcentage défini du revenu annuel de base, sans tenir compte des heures supplémentaires. Ainsi, une infirmière qui passe de très longues journées au boulot et qui a adapté son budget en conséquence risque de manquer d’argent en période d’invalidité », prévient William Bonin.

Avis aux hauts salariés : les régimes collectifs ne compensent pas les salaires au-delà de 85 000 dollars. Il importe donc de bien vérifier si l’assurance collective permet de faire face à tous ses besoins. « Dans le cas contraire, on se pourvoit d’une protection invalidité complémentaire ou d’une assurance créance en vue d’une dépense particulière, comme l’hypothèque, en cas d’incapacité », dit Julie Gagnon.

On perd son job ? On a un nouvel employeur ? L’assurance collective ne s’applique plus. Certains assureurs permettent à l’assuré de passer d’un régime collectif à un régime individuel, habituellement dans un délai de 90 jours. Le principal avantage de ce transfert est qu’il se fait sans examen médical.

À noter qu’un travailleur indépendant ou un salarié sans assurance collective qui achète lui-même une assurance invalidité n’aura pas à payer d’impôts sur les prestations qu’il reçoit. Toutefois, si l’employeur, le syndicat ou une association a pris en charge une partie de cette assurance, les prestations deviennent imposables.

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