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Vie pratique

Désordre persistant : plan d'attaque

Si vous n’arrivez pas à faire le ménage de vos placards, tiroirs et armoires qui débordent, rassurez-vous : vous n’êtes pas seul. Voici des conseils d’expertes pour bien relever ce gros défi.
Désordre persistant : plan d'attaque

Photo: Adobe Stock/Zape

« Le désordre, c'est le résultat d’une série de décisions non prises », affirme Daina Benson, organisatrice professionnelle et directrice de la Fondation du trouble de l’accumulation compulsive de l’Alberta (Hoarding Disorder Foundation of Alberta). Les choses s'empilent parce que nous ne savons pas vraiment quoi en faire.» Lorsqu’une myriade de facteurs de stress entraîne déjà une fatigue décisionnelle, il devient de plus en plus difficile de ranger chaque objet à sa place et de statuer sur ce dont il faudrait se débarrasser.

Cohabiter avec une montagne de choses n’est pas seulement déplaisant; cela a aussi une influence sur la santé mentale, en provoquant du découragement, de la culpabilité, de la honte ou un sentiment d'échec. D'après Dre Joti Samra, une psychologue qui a beaucoup travaillé avec des accumulateurs compulsifs dans la région de Vancouver, il y a une corrélation entre les environnements encombrés et les niveaux élevés d'hormones de stress.

L'accumulation compulsive est reconnue comme un trouble mental depuis 2013 et est considérée comme un problème clinique lorsque le comportement a d’importantes conséquences négatives sur la santé et la qualité de vie. Cela dit, le désordre, quel qu'il soit, peut provoquer du stress, mettre à rude épreuve les relations interpersonnelles et entraîner des problèmes de concentration, car l’attention de la personne est alors constamment sollicitée par différentes choses. « La maison est censée être un lieu sûr, explique Daina Benson. Il est difficile de s’y détendre lorsqu'elle est encombrée. »

Pourquoi nous accrochons-nous à tant d’objets ?

En règle générale, nous conservons deux types d’objets : ceux qui ont une valeur sentimentale et ceux que nous regrettons d’avoir achetés, sans vouloir l’admettre. 

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Le remords de l'acheteur est le phénomène le plus facile à rationaliser. « Même si nous ne voulons pas avoir l’impression qu’un objet représente un gaspillage d’argent, c’est bien le cas tant que nous le laissons dans sa boîte. La seule façon de lui donner de la valeur, c'est de l'utiliser », explique Daina Benson. Or, vous pourriez conserver un objet pendant des années « au cas où », puis vous sentir justifié lorsque vous lui trouvez enfin une utilité. « Ce coup de pouce positif peut être très puissant, il peut façonner le comportement », explique Joti Samra. 

Par ailleurs, comme les humains sont naturellement sentimentaux, nous considérons souvent nos biens comme des extensions de nous-mêmes. Il est normal d'accorder de l'importance à certains objets, comme un livre d'enfance, un cadeau reçu d'un être cher ou le premier bijou que l'on s'est acheté. « Mais lorsque tout semble avoir une valeur sentimentale, cela commence à saboter notre capacité à vivre dans un espace sûr et fonctionnel », prévient Daina Benson. 

Elle donne l'exemple de la garde-robe : se débarrasser de vieux vêtements est l'une des tâches les plus difficiles pour ses clients. « Nous gardons souvent des objets nous rappelant notre ancienne apparence, nos anciens sentiments ou un ancien emploi. »

Selon Daina Benson, il est important d'être honnête avec soi-même en ce qui concerne le prix émotionnel à payer pour conserver ces objets, et de se demander si l'on doit laisser de la place dans sa vie à quelque chose qui ne nous rend plus joyeux, ou qui n’a plus de valeur.

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Lorsque leurs clients ont du mal à se décider, les organisateurs professionnels leur conseillent souvent de se demander si l'objet en question est facile à remplacer ou à emprunter. Le cas échéant, il n’y a pas de mal à s’en débarrasser. « Si vous hésitez à vous séparer d'un objet irremplaçable, vous devrez y réfléchir plus longuement », dit Daina Benson.

Pour les personnes qui ont connu des difficultés financières ou un traumatisme, comme le fait d'immigrer dans un nouveau pays avec peu de choses, il peut être particulièrement difficile de vendre, de donner ou de jeter ses biens. Dans ces cas-là, il est important de se montrer bienveillant envers soi – ou envers la personne que l'on aide – et d'aborder la situation avec compassion et sans porter de jugement, explique Joti Samra. 

Daina Benson aide souvent les familles en deuil à régler les successions. Dans ces situations souvent éprouvantes et hautement émotionnelles, elle recommande de prendre le plus de temps possible pour désencombrer et de se donner la permission de conserver tout ce que l'on veut – dans un premier temps. « Honorer l'être cher ne signifie pas qu'il faille tout garder », explique Daina Benson, qui souligne que le fait de donner certains objets à des personnes qui les apprécieront autant que le proche décédé peut être libérateur.

Je me sens submergé par le désordre. Par où commencer ?

Cacher des choses peut apporter un soulagement momentané, mais tout finira par s'écrouler, au sens figuré comme au sens propre. « La quantité d'objets que nous possédons doit respecter l'espace dont nous disposons », dit Daina Benson. 

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Élaborer un plan

La première chose que Daina Benson demande à ses clients de déterminer est leur objectif. « Pensez à ce que vous voulez ressentir lorsque vous entrerez dans la pièce, et écrivez-le. » Lorsque vous sentirez que votre progression s’arrête, vous pourrez relire cette feuille et vous demander si les objets dont vous avez de la difficulté à vous défaire correspondent à votre vision de départ.

Il est également conseillé de faire une pause lorsque vous commencez à vous sentir dépassé. « Cela va arriver, et vous ne serez alors pas en mesure de prendre de bonnes décisions », dit Daina Benson. Il suffit de régler une minuterie pour vous assurer de revenir à la tâche interrompue.

Décomposer un gros travail en plusieurs étapes

Daina Benson conseille de ne pas sortir d'un seul coup tous les objets d'un espace encombré. Travaillez plutôt section par section, tiroir par tiroir, boîte par boîte. De cette façon, vous n'aurez pas besoin de tout faire en même temps, vous saurez toujours exactement où vous vous étiez arrêté et il sera plus facile de vous remettre à la tâche. « Peut-être n'avez-vous pas trois heures, mais 10 minutes. Que pourriez-vous faire en 10 minutes ? Cela aide à faire avancer le projet. »

Commencez par la pièce la plus neutre

Certaines pièces provoquent des émotions plus fortes que d'autres. Commencez par un endroit neutre, comme la cuisine, plutôt que de sortir des cartons d'albums photos du sous-sol. Considérez le désencombrement comme un muscle que vous développez : plus vous vous exercez, plus cela devient facile. « Ces choses prennent leur propre élan - une fois que quelqu'un commence à lâcher prise, il peut devenir très objectif à propos de ses biens. »

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Élaborer une stratégie de sortie

Une partie importante du désencombrement consiste à s'occuper des objets dont vous ne voulez plus ou que vous n'utilisez plus, que ce soit en les donnant, en les vendant, en les faisant réparer ou, dans le cas des vêtements, en les faisant ajuster. Ne gardez pas trop longtemps des boîtes contenant des objets dont vous ne voulez plus. Ces objets ont tendance à revenir dans votre maison, annulant ainsi vos efforts.

Récompensez-vous 

« Il est très important de vous récompenser lorsque vous terminez une pièce ou un projet de désencombrement », déclare Daina Benson. Il n'est pas nécessaire de ramener plus de choses à la maison ou de dépenser beaucoup d'argent : offrez-vous un bon café, sortez avec un ami ou installez-vous confortablement à la maison pour regarder le film que vous avez gardé pour une occasion spéciale. 


La version originale (en anglais) de cet article a été traduite par l’équipe de Châtelaine en mars 2025.

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Andréanne Dion est journaliste pour les section style et beauté de Châtelaine.

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