Jardin

Semis : comment les préparer et s’assurer d’une belle récolte

Se lancer dans les semis semble ardu. Et pourtant, c’est assez simple. Il suffit de bien s’équiper, d’adopter de bonnes pratiques… et de s’armer de patience avant de voir poindre quelques pousses. Mais quelle satisfaction au moment de la récolte !

Tomate mémé de Beauce, concombre cucamelon, laitue reine de glace, melon de Montréal… Les variétés que l’on peut récolter sont décuplées quand on les cultive à partir des semis, dès le mois de mars.

Bien que faire ses propres semis demeure un exercice fort simple, il exige un minimum de préparation et d’attention, selon l’horticultrice Mélanie Grégoire. « Tout au long de leur croissance, les semis ont besoin d’humidité et de lumière au quotidien. Impossible, donc, de partir une semaine en vacances sans avoir délégué leur entretien à une personne responsable », indique l’autrice du livre Les quatre saisons de votre potager (Éditions Québec/Amérique).

En fait, les semis, c’est comme un animal de compagnie : il faut en prendre soin. C’est sans doute pour cette raison que plus de 80 % des Québécois qui jardinent préfèrent acheter des plants déjà matures, estime Mélanie Grégoire.

Une tendance qui pourrait bientôt changer, croit néanmoins Marthe Laverdière. Passionnée d’horticulture, la colorée conférencière n’en démord pas : la meilleure façon de manger de bons aliments locaux à peu de frais, c’est de réapprendre à cultiver son potager, de A à Z. Une activité qui permet aussi d’économiser, ce qui ne fait pas de tort en ces temps inflationnistes.

Voici ce qu’il faut faire pour bien préparer ses semis.

Calculer l’espace disponible

Avant de semer quoi que ce soit, il faut évaluer la superficie dont on disposera une fois que les plants arriveront à maturité. L’espace requis pour chaque variété figure sur les sachets de semences. « Puisque chaque graine représente un plant, il ne faut pas verser tout le contenu d’un sachet dans un même pot », rappelle Mélanie Grégoire. Une erreur que commettent souvent les débutants. Elle suggère d’ailleurs de conserver les graines inutilisées dans un endroit frais et sec pour les semis de l’année suivante.

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Photo : Mélanie Grégoire

Choisir des plantes résistantes

Peu importe les légumes que l’on choisit, en privilégiant des semences de variétés anciennes produites localement  et dont le taux de germination dépasse les 90 % , on augmente ses chances de réussite. « En plus d’être produites de façon écologique, sans pesticide et sans engrais chimiques, ces semences sont sélectionnées en fonction de leur résistance aux maladies, aux ravageurs ou aux aléas climatiques du Québec », explique Lyne Bellemare, fondatrice de Terre Promise, une entreprise spécialisée dans les semences de plantes potagères patrimoniales.

En collaboration avec les Jardins de l’écoumène, Bernard Lavallée, alias le Nutritionniste urbain, a justement produit un coffret de semences nordiques contenant quatre variétés de plants (dont la tomate Sub-arctic et le pois Cascadia) pouvant convenir aux potagers jusqu’en Côte-Nord.

Semis

Photo : Mélanie Grégoire

Faire ses semis au moment opportun

« En général, la saison des semis débute au mois de mars et se poursuit jusqu’au début du mois de mai, selon les variétés et les régions », indique Bernard Lavallée. À l’exception des graines de poivrons ou d’oignons, qui doivent être semées dès la mi-février.

Inutile, donc, de démarrer ses semis trop tôt ni de planter des variétés qui vont directement au jardin, telles les betteraves et les pommes de terre. Les résultats risquent d’être mitigés, prévient-il.

Pour favoriser la germination, on doit les mettre dans de petits contenants de tourbe ou de plastique – regroupés sur un plateau – que l’on recouvre d’un couvercle en plastique. On les installe dans un endroit chaud et on les asperge régulièrement d’eau pour que le terreau ne s’assèche pas. Une fois les graines germées, on place les semis dans un endroit très ensoleillé – fenêtre plein sud – ou, si on est vraiment mordue, sous des lumières qui favorisent la croissance des végétaux.

Les plantules présentent deux feuilles bien développées ? C’est le moment de repiquer dans des contenants plus grands. Mais attention aux fragiles radicelles !

Semis

Photo : Mélanie Grégoire

Sortir les plants en mai ou juin

Les semis sont devenus des plants au fil des semaines. Tout de suite après le dernier gel, en mai ou juin selon la région où l’on se trouve, on les installe à l’extérieur. « Cette étape est cruciale. Il faut laisser le temps aux semis de s’habituer à la lumière du soleil », souligne Mélanie Grégoire. Sa recette ? Le 3-3-1. C’est-à-dire trois jours à l’ombre totale, trois jours à la mi-ombre et le septième jour, direction jardin. Un conseil : on attend que la température du sol atteigne 18˚C avant d’effectuer l’opération transplantation. Particulièrement pour les plants de tomates.

Bien s’informer

Le web regorge de trucs, de vidéos et même de cours pour réussir ses semis.

L’horticultrice Mélanie Grégoire répond aux questions des jardiniers en herbe sur son site MJardiner.com tous les samedis matin du mois de mars dès 9 h pendant une quinzaine de minutes. Son site fournit également un calendrier de semis selon les régions.

Sur nutritionnisteurbain.ca, Bernard Lavallée partage ses conseils, vidéos à l’appui. Une chouette présentation démontrant combien l’activité peut être facile à réaliser.

Les capsules horticoles de Marthe Laverdière, diffusées sur Facebook et YouTube, sont, elles aussi, riches en astuces. Avec elle, l’initiation aux semis se fait sans chichi ni flafla.

 

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