Pour une femme, plonger dans un film de Monia Chokri équivaut à se sentir enfin comprise. La cinéaste derrière La femme de mon frère (2019) et Babysitter (2022) ne laisse rien au hasard dans sa manière de filmer les corps, le désir et les multiples façons des femmes d’évoluer. « Ça fait partie de mon ADN, ce besoin de raconter les femmes dans une nouvelle perspective », dit-elle.
Sa nouvelle offrande, Simple comme Sylvain, ne fait pas exception à la règle. Et avec son scénario ciselé et intelligent, ses plans sublimes, auréolés de tendresse et d’intimité, et ses acteurs au sommet de leur art, le film séduit dès les premières minutes.
Professeure de philosophie, Sophia est en couple depuis plus d’une décennie avec un intellectuel dont elle partage les vues d’esprit, à défaut de la chambre à coucher. Elle voit son univers basculer lorsqu’elle tombe sous le charme de l’ouvrier qui effectue des travaux à son chalet. Elle sautera à pieds joints dans cette relation passionnelle, qui soulève des réflexions autour du couple, des classes sociales et de la sexualité.
Monia Chokri a pu compter sur l’actrice Magalie Lépine-Blondeau, sa grande amie, pour forger une héroïne plus grande que nature, vibrante de sensualité. « On se connaît très intimement Magalie et moi. Je l’ai sentie très engagée dans ce projet, j’ai l’impression que c’était presque un geste politique pour elle de défendre le personnage de Sophia. Tout était tellement fluide sur le plateau. Souvent, je n’avais qu’à m’avancer vers elle pour qu’elle comprenne et réajuste son jeu. On a eu 40 ans toutes les deux cette année, et on considère ce projet comme notre cadeau. On a vécu quelque chose d’exceptionnel », souligne-t-elle, visiblement heureuse.
À lire aussi : Solo, le nouveau film de Sophie Dupuis en salle
