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Entrevue avec Philippe Fréchette, super coach du club de course Châtelaine

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Philippe, c’est notre coach adoré et adorable du Club de course Châtelaine. Spécialiste du « grattage » de jambes, de la fanfaronnade à gogo et de l’entraînement dans la joie, il vient d’avoir le prix coup de cœur du jury pour la présentation et la défense de sa thèse en ostéopathie au Collège d’études ostéopathiques de Montréal. Thèse qui portait sur les effets des traitements ostéopathiques sur la perception à l’effort des coureurs à vitesse sous-maximale.

Entrevue avec un passionné de la course… et de la vie!

 

Geneviève Lefebvre et Philippe Fréchette

Geneviève Lefebvre et Philippe Fréchette

Dis-moi, Philippe, as tu toujours été clown comme ça ou est-ce que c’est spécialement pour la gang de Châtelaine?

Haha. J’ai toujours été clown

comme ça! Dans tout ce que je fais et partout où je vais j’essaie d’y mettre une touche d’humour et de «clowneries». Mais je dois avouer qu’avec la gang de

Châtelaine, je me laisse aller pas mal! C’est que l’énergie du groupe est si forte que ça me stimule à sortir une blague, c’est plus fort que moi!!

Comme coureur, tu es du matin ou du soir?

Je suis les deux!! Je vais courir quand mon horaire me le permet et ça peut varier. J’essaie de prendre mon moment d’entraînement en course comme un moment pour moi, un moment de détente, donc pas trop d’entraînement à la presse. Le matin, j’aime sentir la nature qui s’éveille tout doucement au même rythme que moi, c’est très paisible. Par contre, il faut que je me botte le derrière pour arriver à me lever de mon bon lit douillet. Je ne suis pas typiquement du soir. J’aime aller m’entraîner juste après le travail, avant le souper. C’est à ce moment que je suis à mon apogée! Ensuite, il ne reste qu’à profiter du bon souper et relaxer dans la soirée : délectable!

La route ou la trail?

À ce sujet, complètement la trail. J’adore parcourir les sentiers avec les arbres qui passent proche ça me donne l’impression que je vais plus vite! Les sentiers permettent aussi plusieurs virages en courant et je dois avouer que je trouve cela très excitant. J’inspire profondément et je me rempli du bon air oxygéné de la nature.

La route, je l’aime quand j’ai envie de faire quelques sprints. La surface est dure et donne un excellent rebond, c’est plus rapide. Mais, peut-être parce que je suis ostéopathe et que je prône la prévention, je vais privilégier les surfaces de course plus molles.

Courtes ou longues distances?

Je m’intéresse surtout en ce moment à tout ce qui est inférieur au demi-marathon. J’avoue ne pas avoir dans mon collimateur personnel tous les marathons et ultra-marathons. C’est bien trop long! Mais je respecte beaucoup les athlètes qui en font parce que je suis tout-à-fait conscient du volume de l’entraînement nécessaire pour ce type de course ainsi que toute la conciliation travail/famille/entraînement.

Le coach en pleine action! Crédit : Stéphane Brazeau

Le coach en pleine action! Crédit : Stéphane Brazeau

Avec quels autres sports trompes-tu la course? Pourquoi?

Je trompe la course avec plusieurs sports, je suis un touche à tout! J’ai d’abord joué au soccer jusqu’à mes 23 ans. À travers cela, j’ai fait 2 ans de triathlon. Depuis 8 ans, je fais du kayak en eau vive. L’hiver je continue de courir mais je suis un grand adepte de la planche à neige, du ski de fond et du paraski ! De plus, je mets au défi quiconque pour me battre au ping-pong!

Est-ce que tu as des objectifs personnels comme athlète?

Certainement! Cette année, je me prépare pour la course Xtrail du mont Orford, où je ferai la course sur 24 km. Je vise un temps autour de 2h20 pour améliorer mon temps de l’an passé. Mis à part les courses, mon but est de toujours me pousser et travailler toujours de plus en plus fort dans mes entraînements. J’ai beaucoup de plaisir à m’entraîner, je profite du moment présent que représente l’entraînement dans tous les sports que je pratique. J’aime faire une ou deux compétitions par sport et par saison, ça me suffit amplement. Je commence à m’intéresser au duathlon parce que ça me permettrait de pratiquer deux de mes sports préférés dans une seule compétition!

Tu chausses quoi? Es-tu fidèle à tes chaussures ou polygame du running?

En ce moment je chausse les GoMeb de Skechers. Si Meb Keflezighi a gagné un marathon avec ces souliers, ça ne peut pas me ralentir! Mais je suis un polygame du running shoes, j’aime essayer plusieurs modèles dans la catégorie des souliers de transition. Je dois dire que je les aime tous, ils ont leurs avantages dans certaines conditions. Mais je dois avouer aussi ne pas me compliquer la vie : pluie, sentiers, route, neige, glace, je porte souvent la même paire de souliers pour toutes ces conditions!

Tu fais attention à ce que tu manges et à ce que tu bois ou c’est « au diable la dépense »?

Je suis un cordonnier bien chaussé. Je mange très bien et je fais attention dans la très grande majorité des cas. Je suis suivi en naturopathie pour m’assurer d’avoir une alimentation saine et équilibré qui correspond à mes besoins énergétiques. Mais, juste entre nous deux Geneviève, une bonne poutine avec une grosse bière, quoi de mieux pour récupérer d’un bon demi-marathon de trails?

Qu’est-ce que « coacher » du monde a changé dans ta vision de la course?

Avant de devenir thérapeute et coach, j’étais moins dans la communauté et je n’avais pas la chance d’avoir un regard interne sur l’engouement de la course à pied. Maintenant, je me rends compte que plusieurs personnes utilisent la course à pied comme un prétexte pour prendre leur santé en main. Je rencontre des gens qui s’initient et d’autres qui sont bien confirmés et ils sont unanimes quant à leur motivation. La course est donc le prétexte qu’ils ont choisi pour se remettre en mouvement ou se garder en mouvement. Je trouve ça inspirant et motivant.

Comment vois-tu ton rôle de coach dans la motivation d’un coureur?

Je crois que les coureurs qui viennent au club de course ont déjà l’envie et la passion grandissante pour courir. Mon rôle serait donc de leur enseigner comment arriver à courir le mieux possible. S’ils courent de la bonne manière, je suis d’avis que ces coureurs trouveront plus de plaisir à courir et pourront le faire toute leur vie.

Lors d'un entraînement du Club de de course Châtelaine. Crédit : Stéphane Brazeau

Philippe Fréchette, lors d’un entraînement du Club de de course Châtelaine. Crédit : Stéphane Brazeau

En quoi est-ce un atout pour le coach d’être ostéopathe en plus?

Ça me permet d’avoir l’œil du tigre!

Je trouve cela extraordinaire parce que je peux conseiller les gens sur plusieurs niveaux pour leur course à pied. Les coureurs viennent me demander conseils sur leur entraînement, sur leur technique de course et sur leurs douleurs. Je trouve que ça me permet d’offrir un service de coach des plus complet et c’est très gratifiant. L’œil du tigre parce que ça me permet en un clin-d’œil d’ajuster un petit paramètre sur la technique de course d’un coureur pendant qu’il est en train de courir!

Quelles sont les blessures les plus courantes?

Tout ce qui touche les membres inférieurs assurément. Les fasciites plantaires, tendinopathies du tendon d’Achille, contractures des mollets, syndromes de la bandelette ilio-tibiale et les douleurs péri-rotuliennes sont assurément les plus courantes chez les coureurs.

Les blessures les plus faciles à éviter?

Parmi les blessures les plus courantes, les plus faciles à éviter sont les fasciites plantaires, les tendinopathies du tendon d’Achille et les contractures de mollets. Cela peut paraître paradoxal parce que ces blessures sont très fréquentes chez bon nombre de coureurs. Bien souvent le corps exprime des signes annonciateurs qui ne sont pas pris au sérieux. Par exemple, une tension sous le pied en début de course qui semble disparaître plus l’entraînement progresse. Il s’agit d’une douleur de type inflammatoire : un premier signe qu’une légère inflammation habite le fascia plantaire. Alors que le corps s’échauffe, l’inflammation se met à circuler davantage dans le corps, ce qui fait temporairement disparaître la douleur sous le pied. En réalité, ce coureur est en train de provoquer encore plus de micro-déchirures dans son fascia plantaire et lorsque son corps sera en train de refroidir la douleur refera surface, et elle peut même être pire.

Bref, mon conseil le plus précieux pour éviter les blessures les plus courantes serait de respecter les signes annonciateurs que notre corps envoie et faire des exercices pour entretenir cette atteinte. Au besoin, aller rencontrer un thérapeute pour se faire évaluer.

Qu’est-ce que tu dis à quelqu’un qui en arrache pendant un entrainement?

Je lui raconte que pour espérer améliorer ses performances, il faut perturber l’équilibre interne du corps. Il faut déranger ce que l’on appelle l’homéostasie afin que le corps soit contraint à s’adapter favorablement. Cette adaptation est indéniablement nécessaire pour améliorer nos performances parce que le corps va se reconstruire plus fort encore.

Parfois aussi je me contente simplement de lui crier : «allez, allez, allez»!!

Qu’est-ce qui te touche le plus chez un coureur?

Tous les témoignages de persévérance pour atteindre leur but, quel qu’il soit. Ça me touche quand je constate le progrès réalisé par le coureur, du début de la saison jusqu’à la fin.

Quels sont tes objectifs comme coach pour le Club de Course Châtelaine?

Arriver à ce que tout le monde trouve ou retrouve le plaisir de bien courir. Ce club de Course a été créé afin que tout le monde, sans exception, trouve sa motivation pour prendre sa santé en main. Je veux être l’instrument que ces coureurs et coureuses vont utiliser pour se développer comme athlète.

 

Merci Phil! À mardi!

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