Le sucre étant régulièrement accusé de tous les maux, les «faux sucres» (ou édulcorants) peuvent apparaître comme une option de rechange intéressante. Du plaisir alimentaire à zéro calorie: bonheur réel ou attrape-nigaud?
Aussi connus sous le nom d’édulcorants de synthèse ou de substituts de sucre, les «faux sucres» sont des substances issues de la transformation en laboratoire de différents composés chimiques. Parmi les plus populaires: l’aspartame, le sucralose, la saccharine et l’acésulfame-potassium. On en retrouve dans de nombreux produits, tels que les boissons gazeuses «diète», les yogourts, les céréales, les vinaigrettes, la gomme à mâcher (et dans une foule d’autres aliments).
Les édulcorants ont un effet très recherché: ils possèdent un pouvoir sucrant intense, sans les calories associées à la consommation de sucre. Le pouvoir sucrant, c’est le goût sucré perçu par nos papilles gustatives. Plus le pouvoir sucrant d’un édulcorant est intense, plus le goût sucré l’est. Donc pas besoin d’une très grande quantité de «faux sucre» pour que ça goûte vraiment sucré!
On reproche parfois aux «faux sucres» d’être des produits chimiques. Mais attention, chimique ne veut pas forcément dire toxique. Il faut savoir que tous les édulcorants mis en marché ont d’abord été approuvés par Santé Canada, qui considère que ces derniers sont sans danger pour les consommateurs. Même que les quantités maximales déterminées par les autorités sont quasi impossibles à atteindre en une journée (à moins de boire 16 boissons gazeuses en moins de 24h). Cela dit, les femmes enceintes et les personnes atteintes de phénylcétonurie – une maladie génétique – ne peuvent consommer tous les succédanés de sucre. Consulter un médecin ou un nutritionniste pour plus d’information.
Les édulcorants sont loin de faire l’unanimité au sein de la communauté scientifique. Ses détracteurs les accusent de plus en plus de faire prendre du poids aux gens qui les consomment et d’accroître leurs risques de souffrir de maladies métaboliques comme le diabète ou les maladies coronariennes.
Bien que les études actuelles ne permettent pas de conclure que les «faux sucres» sont nocifs, on les soupçonne tout de même de contribuer à bien d’autres problèmes de santé. Il faudra encore plus d'études pour évaluer leurs effets à long terme chez l’homme.
La vraie question est plutôt: en a-t-on vraiment besoin? Et si la solution consistait simplement à diminuer les sucres ajoutés, naturels comme artificiels, dans notre alimentation. Savourons ceux provenant d’aliments complets, comme une délicieuse mangue bien juteuse!
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Annie Ferland est nutritionniste, docteure en pharmacie et fondatrice de ScienceFourchette.com. Énergique, créative et allumée, elle a créé une plateforme unique qui a comme objectif d’enrichir les connaissances à propos de la nutrition et de simplifier (vraiment beaucoup!) l’alimentation de chacun.
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