Nutrition

Marilou mange, vit, blogue

Son ton convivial, ses recettes simples (et les sublimes photos qui les accompagnent !) ont fait de Marilou la nouvelle sensation de la blogosphère québécoise.

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Elle est d’abord interprète : à 11 ans, elle se fait remarquer à l’émission spéciale La Fureur de Céline, où elle reprend le succès Ce n’était qu’un rêve. Médusé, René Angélil la prend sous son aile. La suite: duos avec Garou, Gino Quilico, un rôle dans Notre-Dame de Paris dans la Ville lumière et des albums. Si Marilou écrit et chante encore (elle entamera une tournée ce printemps), elle brille aussi dans un tout autre domaine aujourd’hui. Avec son amoureux, le comédien et photographe Alexandre Champagne, elle lançait, il y a à peine un an, Trois fois par jour, un magnifique blogue réunissant leurs passions respectives : l’art de la table et la photo. Entretien avec une foodie pour qui santé rime avant tout avec plaisir.

Trois smoothies de Trois fois par jour, des recettes à consulter ici!

Depuis quand vous intéressez-vous à la cuisine ?

Depuis toujours. À 13 ans, j’économisais mes sous pour aller manger dans de bons restos avec mes amies. Le soir, je m’endormais en lisant des magazines culinaires européens. Mais, à l’époque, je ne faisais que de la musique et toute l’attention était focalisée sur ma carrière. Alors, même mes parents ont été surpris quand ils ont su que j’avais du talent en cuisine !

Pourtant, votre relation à la nourriture n’a pas toujours été saine…

C’était une relation amour-haine. Le milieu où je travaillais était très axé sur l’apparence physique. J’étais déchirée : autant j’aimais manger, autant on me félicitait quand je maigrissais. À 14 ans, on se cherche… J’étais incapable de ne pas tenir compte des chanteuses qui se montraient entre elles comment vomir et des gens qui me disaient que j’avais trois livres en trop. Ç’a été un dur combat.

Dont vous êtes sortie victorieuse…

Les troubles alimentaires, c’est très vaste… Moi, par exemple, je ne me suis jamais fait vomir, mais j’étais obsédée par mon poids, j’y pensais tout le temps. Je me suis rendue assez loin : j’ai cessé d’avoir mes règles pendant deux ans, je perdais mes cheveux, j’ai fait de l’anémie, j’ai parfois recraché ma nourriture. Mais les femmes qui enchaînent les régimes, selon moi, c’est aussi un trouble alimentaire. Avec le blogue, je me rends compte du nombre de personnes qui ont une relation malsaine à la nourriture ; je reçois des centaines de messages de femmes qui ont peur de grossir parce qu’elles mangent des patates ou les trois P-ché-pas-quoi. Plus j’avance dans Trois fois par jour, plus je réalise que je suis libre et que mon corps est plus en santé depuis que je mange davantage et mieux.

Votre philosophie par rapport à la nourriture a dû changer ?

Aujourd’hui, je peux dire que l’alimentation est un peu ma médecine. Mon but, c’est de me sentir bien. Que mon corps, mon véhicule, soit tellement en forme que je puisse faire tout ce dont j’ai envie. Et des projets, j’en ai. Tout est une question d’équilibre. On a le droit de manger du gâteau et d’aimer ça !

Votre blogue provoque des ruptures de stock et fait grimper les ventes d’ingrédients. Le thé matcha de vos muffins par exemple. Vous attendiez-vous à un tel succès ?

Non, vraiment pas ! C’est fou parce que, deux mois après le lancement, on s’est fait approcher par huit maisons d’édition et par tous les producteurs du Québec, qui voulaient qu’on fasse une émission télé. Avec mon chum, on s’est demandé : Pourquoi on a démarré Trois fois par jour ? Pour le plaisir. Alors, on a tout annulé. On veut que ça reste petit. On veut avoir du fun, aider le monde. En septembre, on va lancer un livre de recettes, mais avec un éditeur indépendant, pour conserver une entière liberté. Cela dit, oui, dès que je mentionne un produit sur le blogue, il y a rupture de stock. Les gens savent que si je parle d’un produit, c’est parce que je l’aime vraiment, pas parce que je reçois un chèque.

Quelle est votre inspiration pour vos recettes ?

Je discute avec mes amis, je leur demande ce qu’ils cuisinent, c’est quoi la recette à succès dans leur famille. Ils me la décrivent, puis je l’adapte à ma façon. Aussi, je consulte des banques d’images sur Internet et je regarde des photos de recettes. Je n’ai pas les descriptions qui vont avec, mais ça me donne des idées de couleurs, de textures. C’est donc beaucoup avec mes yeux et en discutant avec les gens que je crée mes recettes. Nos photos et les histoires qui les accompagnent, on dirait que c’est ça qui attire les gens.

Plusieurs des recettes ont un côté santé. Avez-vous toujours ce souci en tête ?

C’est un réflexe. J’aimerais qu’on en vienne à croire que bien s’alimenter, c’est réellement bon et satisfaisant. Quand j’ai rencontré mon chum, il mangeait une rangée de biscuits Oreo pour dîner et du St-Hubert le soir. Aujourd’hui, c’est lui qui réclame de la salade pour souper ! Pour moi, c’est plus un mode de vie qu’un souci.

Jamais de poutine, donc ? 

Ah, ça m’arrive ! Récemment, avec ma mère et des amis, on s’est commandé à minuit des mets chinois avec du riz frit et tout. C’est bien, une fois de temps en temps !

Vous aimez prendre un smoothie en guise de petit-déjeuner. Comment arrivez-vous à tenir jusqu’au dîner ?

J’y ajoute souvent du tofu soyeux, mais j’avoue que je tiens bien avec des smoothies. Par contre, avant le dîner, je mange aussi des noix ou des « boules d’énergie » [collation à base de noix et de fruits séchés – recette sur le blogue]. En fait, je mange souvent, mais peu à la fois. C’est mon truc pour me sentir toujours pleine d’énergie.

Trois smoothies de Trois fois par jour, des recettes à consulter ici!

Quels sont vos trucs pour avoir une saine alimentation ?

Écouter son corps. J’ai appris à faire la différence entre une faim émotive et une vraie faim. Avant, je mangeais souvent parce que ça m’occupait, que j’avais un vide à combler… Je m’ennuyais, donc je m’empiffrais. Maintenant, je me demande si j’ai réellement faim. S’il y a une émotion en jeu, je m’en occupe, j’y fais face au lieu de manger. Aussi, on a l’impression qu’il faut mettre beaucoup de beurre, de gras, de sel pour que ça goûte bon, alors qu’il y a tant à découvrir du côté des épices et des herbes ! Du jus de citron et une bonne huile d’olive peuvent donner autant de goût à un plat que des corps très gras.

Et il faut prendre son temps. C’est long avant que le cerveau reçoive le signal de satiété. Lorsqu’on mange vite, on se rend compte qu’on n’a plus faim alors qu’on a déjà trop mangé. Donc, j’essaie de toujours prendre mes repas à table avec mon chum, pas devant la télé. J’ai tendance à manger plus quand je fais autre chose en même temps. J’aime discuter, vivre pleinement le moment.

Que conseiller à ceux qui pensent que cuisiner, c’est trop dur ?

J’écris beaucoup mes recettes en fonction de ces personnes et je les écris comme je parle. Il faut se faire confiance. Tout le monde peut cuisiner. Je reçois plein de messages de gens qui ne cuisinaient pas et qui s’y sont mis grâce au blogue.

Regardez notre séance photo avec Marilou!

smoothie-vert-marilou-400La chaîne d’alimentation Metro a donné carte blanche à Marilou pour réaliser un projet qui lui tient à cœur. Résultat : des vidéos où on la voit cuisiner pour des étudiants et pour différents organismes qui recevront du même coup des bons d’achat échangeables chez Metro.

À suivre en mars sur Trois fois par jour et en avril sur metro.ca.

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