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Société

En amour, trop de possibilités, c’est comme pas assez

Aujourd’hui, on a Tinder, Grindr et 43 000 autres sites de rencontre pour trouver l’amour, écrit Geneviève Pettersen. Pour le meilleur?
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En 2017, trouver quelqu’un avec qui entamer une relation amoureuse n’est pas chose simple. L’éventail des possibilités s’est beaucoup élargi depuis l’époque de ma grand-mère, où l’on se « contentait » du gentil garçon du rang 2. Il fallait se considérer bénie des dieux si, par bonheur, le jeune homme en question était doté d’un physique agréable.

Aujourd’hui, on a Tinder, Grindr, 43 000 sites de rencontre et autant d’applications mobiles qui ont pour seul objectif d’offrir le maximum de prétendants possible. Mais le gars du rang 2 est plus seul que jamais et, faute de s’inscrire à L’amour est dans le pré, n’a pas grand chance de rencontrer l’élue de son cœur, sauf s’il se crée une fiche sur Agri­ren­contre.com.

En amour, trop de possibilités, c’est comme pas assez Photo: Leon Neal/Getty Images

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Vous me direz que je suis vieux jeu et que le bon vieux temps n’était pas si bon que ça. Avoir le choix, c’est plaisant. Mais avoir trop de choix, c’est comme ne pas en avoir du tout. J’ai arrêté de compter le nombre de fois où des amis m’ont confié leur difficulté à entrer sérieusement en relation. Oh, c’est facile en février, quand le thermomètre menace d’exploser tellement il fait frette, de « swapper » à l’infini des profils Tinder pour dénicher un partenaire avec qui passer la soirée à se réchauffer.

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On dirait que cet excès de promiscuité, cette facilité déconcertante avec laquelle on passe désormais des bras de l’un à ceux de l’autre, a tué ce qu’il nous restait de désir d’entrer en relation. Je ne fais pas allusion ici aux plaisirs charnels. C’est facile de passer la nuit avec quelqu’un. Ce l’est moins de partager le quotidien et le compte conjoint. Dans une relation, une vraie, on part véritablement à la rencontre de l’autre, on s’y intéresse et on a l’intention de le connaître au-delà de sa fiche, pour le meilleur et, surtout, pour le pire.

On évolue à l’époque du « jetez après usage » et, au chapitre des relations amoureuses tout comme dans les autres sphères de l’exis­tence, on a terriblement peur de se tromper. Cette peur-là prend beaucoup de place. Les anglophones la nomment fomo (fear of missing out) : c’est la difficulté à arrêter son choix, de crainte de rater la personne qui serait « encore mieux ». Donc, on continue à « dater » frénétiquement, dans l’espoir de tomber sur celui ou celle qui nous con­tenterait entièrement.

Tout ceci est pernicieux puisque, pour découvrir cette perle rare, il faut se placer dans un état d’esprit propice à l’engagement amoureux. Ce n’est pas en passant d’un profil à l’autre – ni en continuant à échanger avec des candidats potentiels pendant qu’on soupe aux chandelles avec un prétendant – que l’on trouvera l’âme sœur avec qui bâtir un avenir. Pour qu’une relation amoureuse puisse s’amorcer et se déployer, il faudrait peut-être se calmer le piton un petit peu et aller faire un tour dans le rang 2, où il n’y a ni Wi-Fi ni réseau 4G.

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Autrice, animatrice et chroniqueuse, Geneviève Pettersen a écrit La déesse des mouches à feu, roman récompensé et adapté pour le théâtre et pour le cinéma. Elle a également co-scénarisé le film Fabuleuses. Elle a notamment prêté sa voix et sa plume à Châtelaine, La Presse, Qub et le Journal de Montréal.

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