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Société

Il n’y a pas de limites à mon ambition

«Je suis ambitieuse. Et je n’ai pas peur de le dire.» Geneviève Pettersen trouve important de revendiquer sa nature fonceuse.  
Ma_parole

Je fais partie de cette génération de filles qui ont été élevées à se faire dire que, pour elles, tout était possible. Je voulais être gardienne de but dans la Ligue nationale de hockey? Pas de problème, ma mère courait à la librairie acheter la biographie de Manon Rhéaume. Je rêvais d’être astronaute? «Sky is the limit», me répétait mon père, «mais il faut que tu augmentes ta moyenne en math», ajoutait-il.

Il n’y a pas de limites à mon ambition Photo: iStock

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J’ai toujours été ambitieuse. Et j’ai aussi voulu être astronaute, vétérinaire, star du rock, neurochirurgienne, femme d’affaire, génie de la pub, correspondante à l’étranger, millionnaire, gardienne de zoo, architecte, avocate, première ministre et écrivaine.

Ma mère m’a répété tout le long de mon adolescence que je pouvais être et devenir ce que je voulais. Je vous dis que j’ai fait un moyen saut quand je me suis rendue compte que ce n’était pas vrai pantoute. Je ne serais jamais gardienne de but, vétérinaire, star du rock, neurochirurgienne, femme d’affaire, génie de la pub, correspondante à l’étranger, millionnaire, gardienne de zoo, architecte, avocate ou première ministre. J’allais me «contenter» d’être une écrivaine. Mes rêves d’adolescentes ont pris fin abruptement quand j’ai réalisé ça, mais l’ambition et l’intuition que rien ne peut m’arrêter, elle, est toujours là.

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Je trouve ça très important de revendiquer ma nature ambitieuse. Souvent, une femme qui dit ouvertement désirer gravir les échelons, gagner beaucoup d’argent ou avoir du pouvoir est mal perçue par son entourage. Je vous entends déjà me dire que ce n’est pas vrai et que vous n’avez aucun problème avec les femmes qui réussissent. Tut tut tut. Ne faites pas vos hypocrites. Oh… sur papier on aime les femmes ambitieuses. On les célèbre, même. Mais, dans la vie, on préfère s’en tenir loin. On les traite de garçons manqués, on remet en question leurs valeurs et on les dit même dénaturées. Une femme est à sa place dans ses fonctions maternelles et doit absolument adopter une attitude douce, enveloppante et modérée sous peine de se voir affublée de qualitatifs peu enviables.

Je suis ambitieuse donc. Et je n’ai pas peur de le dire. Il y a quelques années, après une douloureuse prise de conscience, j’ai décidé de laisser un emploi très bien rémunéré pour me lancer dans le vide. Ce jour-là, j’ai fait le pari de réussir à vivre de mon écriture. Beaucoup de personnes étaient sceptiques, plein de gens ont essayé de me décourager en me répétant ad nauseam que c’était quasiment impossible de réussir ça au Québec. Je les en remercie par ailleurs, car ceux-ci m’ont tellement tapé sur le gros nerf que j’ai décidé de foncer encore plus. J’ai une tête de cochon et j’adore prouver aux autres qu’ils ont tort. À ces gens, je désire annoncer officiellement que je vis de ma plume. Je ne croule pas sous les dollars, mais je m’en tire assez bien. Et ce n’est que le commencement. Sky is the limit, c'est même pas vrai. On va dans l'espace, astheure.

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Pour écrire à Geneviève Pettersen: genevieve.pettersen@rci.rogers.com
Pour réagir sur Twitter: @genpettersen
Geneviève Pettersen est l’auteure de La déesse des mouches à feu (Le Quartanier)

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Autrice, animatrice et chroniqueuse, Geneviève Pettersen a écrit La déesse des mouches à feu, roman récompensé et adapté pour le théâtre et pour le cinéma. Elle a également co-scénarisé le film Fabuleuses. Elle a notamment prêté sa voix et sa plume à Châtelaine, La Presse, Qub et le Journal de Montréal.

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