Société

Maman au boulot: rencontre avec Louisa Rayside, designer coloriste

38 ans, maman d’une fillette de 8 ans, Louisa Rayside travaille au sein de la société d’architecture et de développement urbain Rayside Labossière. Son truc pour concilier travail et famille? Ne pas travailler plus de 35 heures par semaine.

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Photo: Louise Savoie

Ce que je fais dans la vie
Je bosse depuis 14 ans au sein de la boîte d’architectes que mon père a fondée… Pas mal pour une fille qui s’était juré de ne jamais travailler pour ses parents ! Je choisis les couleurs des immeubles conçus par mes collègues. Je m’assure que ce qui a été dessiné correspond à la volonté du client. J’organise du contenu visuel. C’est très varié.

Mon style
D’inspiration gitane. J’aime les vêtements confortables et originaux. Féminins, mais pas girlie. J’ose volontiers les pantalons avec des motifs, les bottes orange, les imprimés, notamment de la Maison Scotch.

Ce que ça prend pour faire mon métier
Être à la page dans tous les domaines, car l’architecture se nourrit également de cinéma, de musique, de restauration… Savoir écouter aussi, et même décoder le non-verbal, histoire de bien saisir les besoins des clients.

J’ai fait le choix…
De ne pas travailler plus de 35 heures par semaine. Même quand ma fille est chez son père. Parce que je veux que ma vie soit aussi faite de soupers d’amis, de moments pour entretenir ma maison, de sport – j’ai tellement besoin de bouger ! J’ai vu de près les effets du surmenage et je refuse de me retrouver là.

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Je suis zen quand…
Je dessine. J’essaie de le faire tous les jours. Des formes, des animaux, des ambiances, des motifs qui se répètent… J’ai aussi renoué avec la photo. Créer, c’est mon essence. Ça me fait vibrer, ça m’illumine de l’intérieur.

Mon modèle
Denyse Roy, spécialiste des matériaux textiles à l’Université de Montréal, dont j’ai déjà été l’assistante. Une seconde mère pour moi. Une femme de tête flyée, à l’affût des dernières technologies, qui suscite des remous doux afin de guider les étudiants vers le bon chemin. Je souhaiterais un jour jouer un rôle semblable auprès des plus jeunes.

J’aspire à…
Partir quelques mois avec ma fille pour un voyage d’aide humanitaire. Elle est serviable, elle donne sans compter. Je pense que cette expérience lui permettrait de canaliser sa bonté.

J’ai de la difficulté…
À dompter mes émotions. Je suis extrêmement sensible. Ça me sert dans mon métier, mais pas lors de situations conflictuelles. J’aimerais développer l’art du détachement pour arriver à porter des jugements plus rationnels.

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Photo: Louise Savoie

Ma plus grande leçon
Apprendre à compter sur moi-même. Quand je me suis séparée du père de ma fille, trois personnes m’ont
offert un exemplaire du fameux récit Mange, prie, aime, d’Elizabeth Gilbert ! Et comme l’héroïne, je suis partie en voyage en Italie. Ç’a été extraordinaire de réapprendre à être bien seule. Je m’étais perdue dans mon couple.

Ce que je recherche
Une sorte d’harmonie entre le corps et l’esprit. J’ai toujours été dans l’action. Et là, je me pose. Je me tourne vers des activités sédentaires. Le feu puissant qui se consumait trop rapidement s’est transformé en flamme qui oscille au gré des brises !

Au boulot, je valorise…
Le travail des autres. Je ne rate pas une occasion de mettre leurs forces en lumière. Ça les propulse et ça les incite à collaborer davantage. Une façon plus féminine d’exercer du leadership, peut-être.

Je conseille aux femmes…
De s’aimer assez pour établir leurs limites, de dire non quand ça s’impose et de penser à elles en premier. Paradoxalement, je pense qu’on a plus à donner quand on est dans cette disposition d’esprit.

Un livre qui m’a marquée
L’homme pressé, de Paul Morand. Un des personnages surfe constamment sur une vague de stress et carbure à l’adrénaline, tandis que son ami est dans la lenteur, la contemplation. Leur relation est à l’image de ma propre dualité.

Je suis folle…
Des bijoux. J’ai des périodes : en ce moment, c’est l’or. Des trucs très délicats, sans ostentation, qui tendent vers la pureté.

J’ai découvert…
Les vertus hydratantes des huiles naturelles de sésame, de jojoba, d’argan. J’ai même appris à fabriquer mes crèmes maison auprès d’une herboriste à la boutique l’Alchimiste en herbe, à Montréal. J’entame fièrement ma première production !

Mon astuce beauté
J’ai trouvé un coiffeur qui comprend vraiment mes cheveux ! Il s’appelle Yannick, de chez Bizarde. Une douceur, un artiste. Il travaille de telle sorte que je n’ai rien à faire le matin, ou presque. Un peu d’eau, parfois du fixatif style « effet de mer ».

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Je ne sors pas sans…
Mes sandales à lanières achetées en Italie. Je les porte tous les jours ! Un peu par nostalgie de ce voyage, mais aussi pour leur élégance toute simple. Je les ai trouvées dans une cordonnerie qui fleurait bon le cuir. Et elles sont entièrement faites à la main.

Les réseaux sociaux et moi

Sur Instagram, j’aime suivre…
Captainlizclark, une femme qui voyage seule sur un voilier à travers le monde. Je l’admire d’avoir tout laissé pour vivre en autosuffisance complète.

Sur Facebook, j’aime suivre…
Surtout des musiciens, comme Kate Tempest, Helado Negro, Police des mœurs, Castanets, Johanna Glaza, Son Lux, Her Harbour.

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