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Société

Mes seins et moi

Nos seins intéressent tout le monde. Mais nous? Quatre femmes racontent comment elles se sont réapproprié leur corps.
Mes seins et moi

Mes seins et moiPhoto: Maude Chauvin

Une fleur à la poitrine

Chantal Moreau, tatouée postmastectomie

La médecine lui a permis de survivre au cancer. Mais lui a enlevé un sein. « Je n’arrivais pas à l’accepter, dit Chantal Moreau. J’ai deux jambes, deux bras, deux yeux. Je voulais deux seins. » Comme la plupart des opérées, elle a opté pour la reconstruction mammaire. Pour le mamelon cependant, il fallait avoir recours au tatouage.

Chantal est donc allée voir une tatoueuse – sa nièce Marie-Ève – avec une idée originale. Plutôt qu’un mamelon, elle voulait un dessin artistique. Aujourd’hui, une fleur de lotus rose et turquoise orne son sein (et, avantage imprévu, couvre les cicatrices !) et Chantal est toujours ravie de sa décision. « J’aime de nouveau mon corps, dit-elle. Je l’ai choisi ; il est beau. C’est moi. »

Mes seins et moiPhoto: Yannick Fornacciari

Mes seins, mes armes

Neda Topaloski, activiste Femen

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Signes distinctifs : pieds bien campés, poing levé, couronne de fleurs sur la tête et, sur sa poitrine nue, des slogans politiques et féministes.

Neda Topaloski a beau gagner sa croûte comme serveuse, elle est, d’abord et avant tout, la figure de proue canadienne de Femen, le mouvement féministe qui a choisi la nudité comme moyen de manifester.

Quand la liberté d’expression est brimée, quand les droits des femmes sont menacés, Neda et ses complices répliquent par une activité « sextrémiste ». L’année dernière, elle a déjoué toute la sécurité de l’Assemblée nationale, à Québec, en se faisant passer pour une journaliste. Arborant le slogan Priorité IVG sur ses seins nus, elle a fait irruption dans la salle où la ministre de la Culture Hélène David donnait une conférence de presse. Objectif : protester contre la réforme de la santé du ministre Barrette qui, craignait-elle, menaçait le droit à l’avortement.

« La société nous voit et nous exploite comme des objets sexuels », dit-elle.

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Au printemps 2015, lors du Grand Prix de Formule 1 de Montréal, Neda, en uniforme Femen, s’est assise sur une flamboyante Ferrari. Pendant qu’on l’expulsait sans ménagement, elle a entendu un membre du personnel de l’événement s’exclamer : « Le char vaut plus qu’elle. » « Avec Femen, conclut l’activiste, je reprends possession de mon corps, je m’affirme comme être social. Mes seins sont politiques. »

Mes seins et moi

La liberté en t-shirt

Laurie Briand, coiffeuse et youtubeuse qui a délaissé le soutif

Ça serre et c’est chaud, quand ça ne t’enfonce pas une broche dans le sternum. Pourquoi on met un soutien-gorge, déjà ? Laurie Briand a décidé un jour qu’elle avait assez de passer ses journées debout sans en plus s’imposer des vêtements inconfortables. Alors elle a troqué le soutif contre la « bralette » ou le petit haut relax. Et mou. « Oui, c’est possible, dit-elle. Même avec des bonnets C comme les miens. Surtout avec des vêtements foncés ou un peu amples. » La vidéo qu’elle a mise en ligne sur ce sujet (Pourquoi je ne porte plus de brassière) a attiré plus de 17 000 spectacteurs (trices probablement), 10 fois plus que les autres. La preuve que ses propos trouvent un écho chez les femmes. Elle a aussi reçu bien des commentaires, souvent désapprobateurs. « Des hommes m’ont écrit pour me dire que c’était disgracieux, relate-t-elle. Mais c’est pas eux qui en portent… »

Mes seins et moiPhoto: Maude Chauvin

Le sein altruiste

Mylène Beaulieu, donneuse de lait

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Ce vendredi-là, Mylène Beaulieu guettait avec impatience la venue des gens d’Héma-Québec. Ils n’étaient pas passés depuis presque deux semaines et son congélateur débordait : 58 bouteilles (100 ml chacune) y attendaient de faire leur chemin jusqu’à la banque de lait maternel gérée par l’organisme.

« Du lait, j’en produis beaucoup, dit-elle. Après la naissance de mon fils, il y a trois ans, j’en jetais très souvent. Ça me faisait énormément de peine, mais rien n’existait encore à cette époque. »

Maman pour la deuxième fois – sa petite Pamélie est née au printemps de l’an dernier –, l’infirmière auxiliaire s’est inscrite au nouveau service de distribution de lait maternel créé à l’intention des poupons prématurés que leur mère ne peut allaiter. Mylène l’admet volontiers, cette bonne action exige de la discipline – saine alimentation, absence d’alcool, par exemple – et pas mal de temps. « Au début, je tirais mon lait quatre fois par jour, raconte-t-elle. La séance du matin prenait environ deux heures et donnait un litre et demi. Mais ça vaut la peine. Je me sens profondément utile. »

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Louise Gendron a été journaliste et chroniqueuse pour Châtelaine pendant près de huit ans. Elle a également collaboré au magazine L'actualité, à Affaires Plus et à Québec Science.

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