Toujours à la dernière minute, je suis. Mais cette année, c’est encore pire que d’habitude. Plus que quelques dizaines d’heures avant Noël, et la maison n’est toujours pas décorée. On n’a pas acheté de sapin non plus. Les filles protestent, mais on leur a dit que cette année, le montage du sapin devrait attendre au jour de Noël. C’est à cause de leur petit frère. Il a commencé à marcher à quatre pattes et à se promener partout dans la maison en se tenant après les meubles. Il explore le premier étage, tentant désespérément d’avaler tous les petits morceaux qui se trouvent sur son passage. Il essaie très fort de s’électrocuter en rentrant ses petits doigts dans les prises électriques (je sais qu’il existe des protège-prises, mais on ne les a pas encore posés). Imaginez si on ajoutait un sapin à l’équation.
À LIRE: Une famille nombreuse, ce n’est pas toujours rose
Je ne suis pas prête pour Noël, donc. Je l’ai dit, aucune décoration extérieure n’orne notre cottage rosemontois. On avait décidé d’attendre la neige. M’est d’avis qu’on devra se résigner à exhumer du sous-sol et à installer sous la pluie battante la couronne en faux sapin et les grosses boucles rouges achetées au Dollorama.
Je n’ai pas encore décidé ce qu’on mangerait pour le réveillon ni fait la cuisine. Oh, j’ai bien préparé quelques sablés que ma plus vieille pourra offrir en cadeau. J’ai aussi concocté un gâteau aux carottes pour une amie et bricolé un gâteau de fête pour la benjamine qui a eu le malheur de naître le jour du Boxing Day. Mais je n’ai rien préparé de sérieux encore. Je me suis dit que c’était à cause de la grippe qui a élu domicile chez moi la semaine dernière. J’allais me reprendre cette semaine, mais le four est demeuré éteint.
À LIRE: Une liste de Noël… pour les grands-parents
Les lutins sont pourtant bien là et ils nous jouent des tours depuis la mi-décembre. Ce sont les seuls à être dans l’esprit des fêtes. Je ne sais pas pourquoi, mais on dirait que cette année Noël me fait l’effet d’une douche froide. Je me trouve toutes sortes d’excuses pour ne pas enclencher le mode temps des fêtes. Je suis fatiguée et ça ne me tente pas pantoute, comme dirait l’autre. Je n’ai pas envie de gérer les attentes et les déceptions de la famille et des amis-e-s. Pas le goût de voir mes filles déballer des présents à la chaîne sans même réaliser leur chance. J’aimerais dire non à toutes les invitations, fuir les soupers obligés et les mononcles chaudailles qui parlent à tort et à travers.
Cette année, j’ai juste envie de m’enrouler dans une grosse couverte avec mon mari et mes enfants pour attendre la neige. Si on fait ça au lieu de virer fous avec tous les préparatifs et les obligations familiales, je promets de cuisiner de délicieuses tourtières et de décorer ma maison le sourire aux lèvres.
À LIRE: Lectures du temps des fêtes
Pour écrire à Geneviève Pettersen: genevieve.pettersen@rci.rogers.com
Pour réagir sur Twitter: @genpettersen
Geneviève Pettersen est l’auteure de La déesse des mouches à feu (Le Quartanier)