À la veille de la semaine de relâche, j’ai envie de vous avouer une chose : je n’aime pas particulièrement jouer avec mes enfants. Je ne suis pas le genre de mère qui s’amuse avec des poupées pendant des heures, qui se ramasse à quatre pattes sur le plancher pour faire semblant d’être un chien ou je ne sais quelle autre créature du règne animal.
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Chaque année, j’appréhende un peu la semaine de relâche. Je sais que je n’aurai pas le choix, à un moment donné, d’obtempérer aux supplications de mes filles. Je devrai les distraire et, finalement, participer à leurs jeux. C’est que chez nous, on n’envoie pas les enfants au camp de jour pendant cette période. On ne planifie pas de voyage dans le Sud non plus. Vient donc inévitablement ce moment où mes enfants sont tannés d’aller glisser, ne veulent plus jouer dehors ou se construire des cabanes de couvertes.
J’en ai un peu marre de la surenchère autour de la semaine de relâche. Partout, les listes d’activités potentielles à expérimenter en famille durant cette semaine de « congé » me rappellent cruellement que je devrai distraire ma marmaille pendant au moins quarante heures. Pire, ces listes me font sentir comme si le seul fait de ne pas envisager de passer chaque instant de cette précieuse semaine avec mes enfants était un péché mortel. Je n’ose même pas imaginer comment les parents qui ne peuvent pas se permettre de prendre congé à cette période de l’année se sentent.
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Depuis quand être parent est-il devenu le synonyme d’ animateur de service de garde ? Ma maison n’est pas un camp de jour et je ne suis pas un G.O. Je vais sonner comme une matante, mais dans mon temps, la semaine de relâche était consacrée aux films en série, aux jeux extérieurs et à l’ennui. Ma mère était loin de se fendre en quatre pour me divertir et je n’en suis pas morte. Même que, lors de ces périodes d’ennui, je me suis inventé des mondes imaginaires qui ont assurément contribué à forger l’auteure que je suis aujourd’hui. Lâchons les enfants, cessons de vouloir à tout prix les occuper 24 heures sur 24. Arrêtons d’angoisser pour cette semaine de relâche qui devrait être, dans le meilleur des cas, un temps de pause. Pas une corvée ni un voyage organisé.
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Geneviève Pettersen est l’auteure de La déesse des mouches à feu (Le Quartanier)