Que faire lorsqu’on tombe amoureux d’une personne atteinte d’une maladie dégénérative ? Fuir ? Rester et la regarder souffrir, s’éteindre ? Geneviève Jannelle aborde cette question de manière frontale à travers les personnages d’Éden et d’Anaïs, deux jeunes professionnels qui ont tout pour eux, sauf l’avenir. Un livre bien ficelé qui se lit d’un souffle.
Prendre son souffle, Geneviève Jannelle, Québec Amérique, 144 p.
Liv Maria est née sur une île, quelque part en Europe. Une tentative d’agression sexuelle la force à quitter le seul monde qu’elle connaît pour aller vivre à Berlin. Dans cette ville très différente du village où elle a grandi, elle fait une rencontre qui chamboulera le cours de son existence, mais ça, elle l’ignore encore. Femme libre jusqu’au bout des orteils, Liv Maria s’envolera ensuite vers l’Amérique du Sud puis l’Amérique centrale. Là-bas, son passé viendra la hanter. Doit-elle rester et divulguer son secret, ou fuir à nouveau? Un roman fort intrigant qui nous convainc que toute vérité n’est pas bonne à dire.
Liv Maria, Julia Kerninon, Gallimard, 234 p.
Ce roman primé par la critique des deux côtés de l’Océan raconte l’histoire de Tarek, un jeune médecin égyptien qui vit un amour interdit avec Ali, son assistant. Coincé entre ses désirs et ses responsabilités communautaires et familiales, il optera pour l’exil. Quelque part dans les années 2000, quelqu’un a besoin de rapiécer l'existence de Tarek pour le comprendre et se comprendre lui-même. L’écriture à la fois poétique et précise d’Éric Chacour est une belle découverte. Un des romans incontournables de 2023.
Ce que je sais de toi, Éric Chacour, Alto, 296 p.
Ce livre lauréat du Prix des libraires du Québec 2022 dans la catégorie «Romans étrangers» raconte l’histoire de Juan, un père tourmenté atteint d’une maladie grave. Il fera tout pour que son fils, médium comme lui, reste loin des griffes de l’obscurité. Et ce, même s’il faut tourner le dos à sa famille. Une saga familiale surnaturelle sur un fond de crise politique. Enlevant.
Notre part de nuit, Mariana Enriquez, Alto, 816 p.
Première œuvre de l’autrice Marie-Sarah Bouchard, ce recueil de nouvelles explore la fuite sous de multiples angles. La force de l’écriture, d’une sobriété étincelante, se situe dans la construction fort réaliste des personnages. On y rencontre Simone qui part vers Bucarest pour se remplir ou Émile qui fuit un amour confortable pour le mirage d’une passion. Chacun d’eux est une possibilité pour nous, lecteurs, de trouver un écho.
Pas besoin de dire adieu, Marie-Sarah Bouchard, Boréal, 160p.
Tom et sa meilleure amie Sacha partagent tout. Ensemble, ils fuient Montréal pour atterrir par hasard dans la ville de Dawson au Yukon. Là-bas, ils trouvent leur nouveau départ et se bâtissent une vie à leur image. Mais une série d'événements amènera la communauté Dawsonaise à rejeter Sacha. Ce livre est sa version des faits. Un premier roman magistral qui conjugue écriture rythmée et émotions fortes.
La version qui n'intéresse personne, Emmanuelle Pierrot, Le Quartanier, 240 p.
Avec la plume incisive qui ravit ses admirateurs depuis la publication de In-Between, Marie Demers se livre comme un personnage romanesque. Attachante avec ses défauts et ses réflexions modernes, elle explore ses failles en se donnant un devoir de vérité envers elle-même, mais aussi envers les autres. Relations amoureuses toxiques, dynamiques familiales compliquées: elle se raconte tout en assumant la possibilité d’écorcher ceux qui liront ses pages. Une autofiction rythmée qui nous rappelle que c’est souvent lorsqu’on ose l’intime qu’on touche l’universel.
Les détournements, Marie Demers, Hurtubise, 256 p.
Parfois, si l’on n’a pas d’enfant, ce n’est pas par choix ni pour des raisons médicales. C’est la vie qui décide pour nous. Cet album ose aborder l’épineux sujet de la non-maternité. Parents et non-parents seront touchés par cette histoire qui aurait pu être celle de n’importe qui.
Je pense que j'en aurai pas, Catherine Gauthier, XYZ, 136 p.
Incapable de rester dans l’impuissance à la suite de la mort de son amie Julie, Marylin décide de devenir tueuse à gages pour la venger en assassinant ceux qui l’ont agressée. Le jour, elle étudie la littérature et mène une vie normale. La nuit, elle s’attaque qu’aux gens ayant commis des crimes sexuels. Superhéroïne ou meurtrière? Va-t-elle étancher sa soif de vengeance avant de se faire prendre? Un roman original et foncièrement féministe qui marque l’imaginaire.
Furie, Myriam Vincent, Poètes de brousse, 386 p.
En septembre 2022, le meurtre de Mahsa Amini par la police des mœurs en Iran cause un soulèvement populaire national. Le slogan « Femmes, vie, liberté! » est scandé partout sur la planète et sur les réseaux sociaux. L’artiste multidisciplinaire iranienne Marjane Satrapi s’entoure d’auteurs et de dessinateurs de grand talent pour raconter cet événement tragique en images et en mots. Cette œuvre réalisée avec finesse nous fait réfléchir à la fragilité des droits des femmes et à celles à qui l'on doit nos libertés.
Femme, vie, liberté !, Marjane Satrapi & Al (2023), Les Éditions de l’Homme, 280 p.
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