LaSalle, un dimanche matin froid et ensoleillé. C’est la première vraie course officielle de la saison, la 36ème édition de cette classique du printemps.
Il y a des enfants partout, des coureurs fébriles qui s’apprêtent à courir, d’autres qui viennent de finir et qui ont le sourire fendu jusqu’aux oreilles. Oubliez les bars « in », la meilleure ambiance au monde, c’est sur un site de course qu’on la trouve.
La trompette de départ du 10km sonne. C’est parti !
Au détour de la première boucle de ma course, juste au moment où ça commence à faire mal, je repère deux des filles que je vois régulièrement à l’entrainement « sur la track à Dorys ».
Deux belles blondes à queue de cheval, endorphinées au max (elles viennent de courir le 5km). Les bras en l’air, elles me crient « go, go, go » !
Boost instantané, joie dans les jambes, j’oublie l’effort.
Parce que deux filles que je connais à peine m’ont crié « go, go, go » ?!
Oui.
C’est ça, la fraternité des coureurs. On s’est vus suer, forcer, donner tout ce qu’on a pour finir ce satané 5ème intervalle qui dure, qui dure, qui n’en finit plus de ne pas finir. On sait de quoi l’effort de l’autre est fait, on le reconnaît, et on l’apprécie à sa juste valeur.
Prendre la mesure de l’effort de l’autre (pas que dans la course d’ailleurs), c’est un pas vers l’empathie, la compréhension de sa réalité, une bienveillance pour ce qu’il est en train de vivre.
On est avec l’autre. Cheerleader de son équipe. Et on crie à pleins poumons.
De retour à l’entraînement sur piste, je revois mes deux blondes, et à la fin de nos intervalles, une fois qu’on a récupéré un minimum de souffle, on se demande « comment ç’a été, dimanche ».
« Bien, bien, et toi ? 22 minutes, 45 secondes ! 3ème de ta catégorie ! Wow ! Félicitations » !
Je trouvais déjà le moment chouette. C’est alors que la belle petite « narfée » qui s’appelle Karine en rajoute une couche.
« C’est toi qui écris pour Châtelaine, hein ? Je voulais juste te dire que j’imprime tes chroniques, je les mets dans un cahier avec d’autres textes que j’aime, et je les relis la veille d’une course pour m’inspirer ».
« … »
Par chance, j’étais déjà rouge comme une tomate. J’ai dit « merci ». Cramoisie et le cœur plein.
Mon salaire de blogueuse, c’est vous. Vos commentaires, vos partages, vos coups d’émotion, vos histoires de course et de vie (c’est pareil), drôles (ou pas), vos défaites et vos exploits, vos découragements et vos victoires, votre humour, toujours, votre générosité envers ceux et celles qui en ont besoin, et surtout votre appétit pour tout ce qui grandit la vie.
C’est précieux, sachez-le.
Vous lire est un bonheur, et vous rencontrer en personne, avant, pendant ou après une course, c’est magique.
Bon, ça suffit la minute « emo », go, go, go !
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