L’auberge du Spa Eastman est remplie. Mais les saunas et les bains, déserts. Il faut dire qu’il est 7 h 30. Le thermomètre affiche ‒21 ºC : je laisse tout de même tomber le peignoir. Quelques pas dans la froidure et hop ! dans l’eau chaude du bain à remous. D’abord en proie à un long frisson, mon corps se laisse vite aller dans les bouillons apaisants. La vapeur d’eau masque le timide soleil de janvier. Le temps est suspendu. Je médite. Heu. Suis-je vraiment en train de méditer ?
Où est passée cette fille au bord de la crise de nerfs qui, arrivée trois jours plus tôt, traînait ordi, tablette, portable ? J’étais bien décidée à rédiger un reportage entre une marche anti-stress, une classe d’Essentrics et 15 minutes dans le sauna finlandais. J’étais ici pour une chose : apprendre à méditer. Le Spa Eastman offrait un atelier de méditation animé par Monique Vachon, maître yogi et professeure de biologie au cégep.
Dans la pièce, six tapis de yoga sur lesquels sont posés un petit banc en bois, un coussin et une couverture. Devant, Monique nous invite à pratiquer la « méditation de l’abeille », c’est-à-dire qu’on doit émettre un « m » sonore, la bouche fermée, la langue sur le palais. Puis, c’est le silence. Enfin, à peu près. « Tic tac, tic tac... », fait l’horloge. Entendre la trotteuse grignoter les secondes ? Grrr... Je sais que le temps passe : nul besoin qu’il me nargue à tout moment.
Mon esprit est kidnappé par ce qui m’attend à 115 km d’ici. « Il faudrait que » résonne entre mes deux oreilles. C’est tout moi, ça. Heille, l’amie, pourrais-tu revenir au moment présent ? Voilà que l’estomac prend le relais. Je salive à l’idée du prochain repas. Au spa, les chefs se surpassent avec une créativité sans limites : autruche aux canneberges compotées, pintade aux champignons, cerf rouge des Appalaches à la sauce au panais... Tout est apprêté selon les préceptes de la cuisine hypotoxique – sans produits laitiers ni gluten, cuisson à basse température.
Pourquoi je pense à ça ? Il faut accueillir les idées qui traversent l’esprit. Sans jugement. Comme l’encourage Monique. « On ne parvient pas à l’état méditatif dès la première fois », a-elle averti, la veille.
Et puis, bang ! C’est arrivé sans avertissement. Je lévite. (Même si mon corps ne s’est pas soulevé d’un micromètre.) Je ne suis qu’une respiration. Le vide m’envahit. Non, ce n’est pas tout à fait ça, ni le vide ni l’absence. J’inspire et j’expire comme s’il n’y avait plus quatre murs autour de moi – et encore moins une horloge avec un affreux tic-tac. État de grâce.
Autre exercice, cette fois dehors : la méditation de pleine conscience en marchant. C’est la fin du séjour... Je constate que je suis plus légère qu’à l’habitude – sans avoir perdu un microgramme. La neige crisse sous mes pas. Le froid me mord les joues. Plutôt que de me recroqueviller dans mon manteau, je marche la tête haute, les épaules redressées, le cœur apaisé. Que demander de plus ?
Le prochain atelier d’initiation à la méditation pleine conscience aura lieu du 6 au 8 mai prochain au Spa Eastman, à partir de 508 $.
Enfants et chum ont quitté la maison et je saute du lit. Cette journée de congé en pleine semaine m’appartient : je compte bien en jouir, délestée de toute culpabilité, de toute pression. Et avec zéro technologie.
Après jogging, douche et petit-déjeuner, je paresse avec quelques lectures.
En début d’après-midi, je déroule mon tapis de sol dans un studio de yoga de mon quartier. Encore là, rien pour m’épuiser. Au contraire. Le yoga restaurateur permet d’apaiser l’agitation mentale et de dénouer les tensions physiques. À l’aide de blocs, de traversins, de sangles, on maintient une pose plusieurs minutes – toujours dans le confort. Ces 90 minutes me requinquent !
Retour à la maison. Un peu plus d’une heure avant que les enfants reviennent de l’école. C’est le temps de sortir le coffret Hammam chez soi, acheté sur un coup de tête chez Renaud-Bray. (Vous savez, ces jours où l’on rêve de fuir aux Seychelles mais où la raison dicte plutôt de payer le solde de sa carte de crédit.) Des pieds jusqu’aux oreilles, je me frictionne avec le gant de gommage enduit de savon noir – tous deux inclus dans le kit – comme on le fait dans les hammams du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Le rituel se termine par un plongeon dans un bain chaud... et un jet d’eau froide.
La porte d’entrée s’ouvre avec fracas au moment où je m’éponge avec un drap de bain. « M’maaaaaaaan, c’est moi ! Qu’est-ce qu’on mange pour souper ? »
Yoga restaurateur, Moksha Yoga NDG, 40 $ pour 30 jours de yoga illimité. Aussi dans d’autres studios de yoga.
Hammam chez soi, kit pour découvrir le meilleur des soins à l’orientale, comprenant un livre, un savon noir, un gant kessa pour le gommage et une pierre ponce, Éditions Marabout, 29,95 $
J’adore la forêt, les feux de foyer, la raquette. Alors, quand on m’a offert de passer un week-end aux Chalets d’Émélie, dans Lanaudière, j’ai dit : « Oh oui ! » Mes amis et moi, on s’est donc retrouvés au chalet Les Bruyères, qui, comme les cinq autres de ce petit domaine privé, est tout équipé : literie, vaisselle, accessoires pour cuisiner (il y a même un poêlon à fondue !), lave-vaisselle, etc. À peine débarqués, on est partis explorer les sentiers de raquette. Au milieu des arbres, on a aperçu un anneau de glace pour les patineurs. Pour Ryoko, ma copine japonaise qui habite ici depuis trois ans, c’était tout à fait exotique de marcher avec des raquettes aux pieds – une première pour elle. En rentrant, gros programme : feu de foyer, souper divin et bon vin. Le lendemain s’est ajoutée une marche autour du lac gelé. Grand air, bouffe, farniente... Un cocktail non seulement reposant mais énergisant, auquel je me promets de regoûter !
Chalets d’Émélie, à Saint-Alphonse-Rodriguez, à partir de 205 $ pour une nuit (1 chambre) ou 585 $ pour deux nuits (3 chambres) en haute saison.
Une bédé pour décrocher, c’est pas sérieux ? Ce l’est. Voici une nouveauté tordante : Devenir zen pour les nuls. Le personnage principal, qualifié de « stressée de base » – l’auteure elle-même –, explore la psychologie positive, les techniques de relaxation, la méditation... Rigolo et instructif. À lire sans se hâter.
Devenir zen pour les nuls, par Leslie Plée, Delcourt/First Editions, 24,95 $
En yoga, la posture de la montagne est l’une des plus simples : debout, les pieds écartés, les bras le long du corps. La variation avec le front appuyé contre un mur permet de libérer les tensions dans les mâchoires, les épaules et le haut du dos. Elle peut même aider à se débarrasser d’un mal de tête. Voici comment faire, selon les yogis Claire Armange et Julie Banville.
« Poser le front contre le mur en gardant les épaules au-dessus des hanches – les pieds doivent donc être à seulement quelques centimètres du mur. Une fois bien placé, détendre tout le corps et laisser aller son poids dans les pieds et le front. Fermer les yeux et, à chaque expiration, continuer à détendre le corps de plus en plus en concentrant son attention sur les pieds et leur enracinement dans le sol », écrivent-elles dans leur ouvrage superbement illustré.
Yoga sur mesure – Maîtrisez votre stress en toute situation !, par Claire Armange et Julie Banville, Larousse, 21,95 $
Cou tendu ? Épaules douloureuses ? Mains ankylosées ? Comment se sentir mieux ? En se massant. Dans la médecine ayurvédique, issue de la tradition indienne, l’automassage est d’ailleurs très valorisé. « Cela stimule la vitalité du corps et aide à déloger les impuretés qui se trouvent dans les tissus graisseux », explique Krystine St-Laurent, une infirmière formée à cette pratique. Sur sa terre de Saint-Charles-de-Bellechasse, elle crée d’efficaces huiles de massage à partir de plantes médicinales qu’elle cultive et qu’elle fait macérer dans 10 huiles végétales. « J’adapte l’approche ayurvédique à notre contexte en utilisant les merveilleuses plantes qu’on a au Québec », dit-elle. Ses conseils : le soir, à l’aide de mouvements doux, apaiser les zones sensibles, y compris le visage, le cuir chevelu et les pieds, avec les huiles Vata (lavande, mélisse et bourrache) ou Pitta (calendula, hysope et menthe). Le matin, après la douche, se frictionner avec l’huile Kapha (tournesol, romarin et eucalyptus), un coup de fouet pour l’organisme.
Huiles infusées pour automassage Inspirata Nature, Vata, Pitta ou Kapha, 120 ml, 35 $.
Broyer dans le récipient d’un mélangeur des morceaux de pastèque, des bleuets, une banane, une poignée de chou frisé (j’aime le mélange de choux frisés Choix du Président), du jus de canneberge pur (de marque Anti+Superfruit), du basilic frais et une pincée de poudre de lucuma ou un trait de sirop d’érable.
Je m’évaderais bien aujourd’hui. Pas loin, pas longtemps non plus. À Espace Nomad, j’ai trouvé ce dont j’avais besoin : un soin des pieds à la thaïlandaise. Dans ce spa du Mile-End, à Montréal, l’atmosphère est relax, conviviale, joyeuse. À l’entrée, un bar à jus frais et des balançoires mettent dans l’ambiance.
Laurence, l’une des esthéticiennes, me prend en main : coupe des ongles, exfoliation des callosités et enveloppement au miel bio et aux fleurs de rose et de jasmin. Je glisse ensuite mes petons dans des bottes chauffantes. La chaleur remonte le long de mes jambes et je ferme les yeux. Puis, c’est le massage des pieds et l’application de vernis – de la gamme végane SpaRitual sans composés toxiques. Je regarde mes ongles peints en rouge. Ça me fait sourire. Voilà une heure de bonheur qui perdurera...
Soin des pieds thaïlandais, Espace Nomad, à Montréal, 65 $.
Tous les muscles de mon corps s’abandonnent – jusqu’à la sensation d’un frémissement à la racine des cheveux. Des pieds sont en train de me pétrir le dos ? Vraiment ? Les mouvements sont lents et doux : le relâchement musculaire se fait tout en profondeur.
Formée en médecine traditionnelle chinoise en Chine et aux États-Unis, Xiao Yuan Guo est une virtuose de la massothérapie. Et elle s’exécute avec les pieds. Comment peut-elle être aussi précise ? Avec délicatesse, elle touche à un point d’acupuncture lié au nerf sciatique, mon point sensible. Elle y met un peu plus de pression – épaules, fesses, jambes peuvent en prendre – et je sens ischio-jambier et fessier gauches lâcher du lest.
Les mains accrochées à une structure de bois qui surplombe la table de massage, Xiao Yuan, toute menue, se déplace comme une acrobate du Cirque du Soleil. L’ashiatsu apporte la détente, mais peut aussi traiter les douleurs chroniques. « Je travaille les méridiens avec mes pieds, et plus précisément les points d’acupuncture avec mes talons. C’est relaxant, mais en même temps ça traite les problèmes de dos, de jambes... », précise la trentenaire originaire du sud-est de la Chine et établie au Québec depuis trois ans. Et on voudrait qu’elle reste ici encore longtemps parce qu’elle est la seule thérapeute au pays à offrir un tel massage – le plus extraordinaire que j’ai reçu dans ma vie.
Xiao Yuan Guo est massothérapeute à Zen Ashiatsu, à Saint-Bruno-de-Montarville. Massage de 60 minutes, 90 $, de 90 minutes, 130 $, de 120 minutes, 175 $.
On vaporise cette combinaison de 12 huiles essentielles, dont celles de bois de rose, de camomille romaine et de mandarine, et le calme s’installe. Efficace pour mettre le cerveau à off au moment de se glisser au lit. Ou dans la journée quand rien ne va plus.
Spray aérien Sommeil détente, de Puressentiel, 75 ml, 19,99 $, en pharmacie
La façon la plus simple (et la moins coûteuse) de se détendre : respiiiiirer ! Mais pas n’importe comment. On vise 6 respirations par minute – durant un minimum de 5 minutes – pour atteindre ce qu’on appelle la « cohérence cardiaque ». Ce qui se traduit par une réduction de la fréquence du pouls, de la tension artérielle et du taux de cortisol, l’hormone du stress. Les bienfaits s’enclenchent après 3 ou 4 minutes de respirations profondes et se poursuivent jusqu’à 6 heures durant.
Pour obtenir des effets à long terme, on pratique la cohérence cardiaque au moins 3 fois par jour. Besoin d’aide ? On trouve dans Internet, notamment sur YouTube, des animations pour garder la cadence de 6 respirations par minute. Des applications pour téléphone intelligent et tablette sont aussi proposées. Coup de cœur pour l’application gratuite RespiRelax, mise au point par les Thermes d’Allevard dans les Alpes françaises : on inspire par le nez quand sur l’écran une goutte d’eau monte, puis on expire à sa descente. Fort utile pour se discipliner.
Inscrivez-vous aux infolettres de Châtelaine