
11 façons sympa de décrocher pour s’énergiser
3 jours - sauna, marche et méditation
L’auberge du Spa Eastman est remplie. Mais les saunas et les bains, déserts. Il faut dire qu’il est 7 h 30. Le thermomètre affiche ‒21 ºC : je laisse tout de même tomber le peignoir. Quelques pas dans la froidure et hop ! dans l’eau chaude du bain à remous. D’abord en proie à un long frisson, mon corps se laisse vite aller dans les bouillons apaisants. La vapeur d’eau masque le timide soleil de janvier. Le temps est suspendu. Je médite. Heu. Suis-je vraiment en train de méditer ?
Où est passée cette fille au bord de la crise de nerfs qui, arrivée trois jours plus tôt, traînait ordi, tablette, portable ? J’étais bien décidée à rédiger un reportage entre une marche anti-stress, une classe d’Essentrics et 15 minutes dans le sauna finlandais. J’étais ici pour une chose : apprendre à méditer. Le Spa Eastman offrait un atelier de méditation animé par Monique Vachon, maître yogi et professeure de biologie au cégep.
Dans la pièce, six tapis de yoga sur lesquels sont posés un petit banc en bois, un coussin et une couverture. Devant, Monique nous invite à pratiquer la « méditation de l’abeille », c’est-à-dire qu’on doit émettre un « m » sonore, la bouche fermée, la langue sur le palais. Puis, c’est le silence. Enfin, à peu près. « Tic tac, tic tac... », fait l’horloge. Entendre la trotteuse grignoter les secondes ? Grrr... Je sais que le temps passe : nul besoin qu’il me nargue à tout moment.
Mon esprit est kidnappé par ce qui m’attend à 115 km d’ici. « Il faudrait que » résonne entre mes deux oreilles. C’est tout moi, ça. Heille, l’amie, pourrais-tu revenir au moment présent ? Voilà que l’estomac prend le relais. Je salive à l’idée du prochain repas. Au spa, les chefs se surpassent avec une créativité sans limites : autruche aux canneberges compotées, pintade aux champignons, cerf rouge des Appalaches à la sauce au panais... Tout est apprêté selon les préceptes de la cuisine hypotoxique – sans produits laitiers ni gluten, cuisson à basse température.
Pourquoi je pense à ça ? Il faut accueillir les idées qui traversent l’esprit. Sans jugement. Comme l’encourage Monique. « On ne parvient pas à l’état méditatif dès la première fois », a-elle averti, la veille.
Et puis, bang ! C’est arrivé sans avertissement. Je lévite. (Même si mon corps ne s’est pas soulevé d’un micromètre.) Je ne suis qu’une respiration. Le vide m’envahit. Non, ce n’est pas tout à fait ça, ni le vide ni l’absence. J’inspire et j’expire comme s’il n’y avait plus quatre murs autour de moi – et encore moins une horloge avec un affreux tic-tac. État de grâce.
Autre exercice, cette fois dehors : la méditation de pleine conscience en marchant. C’est la fin du séjour... Je constate que je suis plus légère qu’à l’habitude – sans avoir perdu un microgramme. La neige crisse sous mes pas. Le froid me mord les joues. Plutôt que de me recroqueviller dans mon manteau, je marche la tête haute, les épaules redressées, le cœur apaisé. Que demander de plus ?
Le prochain atelier d’initiation à la méditation pleine conscience aura lieu du 6 au 8 mai prochain au Spa Eastman, à partir de 508 $.