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C’est la première question à se poser. Comment le savoir ? En observant la fréquence de ses relations sexuelles et les changements qui s’opèrent en soi. « Une baisse de libido se traduit souvent par un désintérêt pour les petites choses qui nous faisaient tant envie – marcher en forêt, dessiner, chanter… Le désir sexuel renvoie au désir de vivre », souligne le sexologue Alain Gariépy.
En 17 ans de pratique, la sexologue Élise Bourque n’a jamais connu de femmes dénuées d’érotisme. « On a toutes cette pulsion en soi. Mais certaines n’ont pas la chance de l’exprimer. » Dire ce qu’on aime ou pas dans la sexualité – pénétration, cunnilingus, massages, caresses, p’tites vites, sexe anal… – aide à se connecter à soi-même et à l’autre.
Si faire l’amour figure au bas de l’échelle, après l’épicerie et le lavage, pas surprenant que la libido soit au neutre ! « Il faut y accorder du temps et de l’espace, jeter des “ponts vers le désir” – moments en tête à tête, bain, massage, sortie en couple –, bref, en faire une priorité », dit la psychologue Sophie Bergeron.
On est sa pire ennemie. « Parce qu’on se soucie trop de son apparence – on évite telle position pour cacher son bourrelet –, on inhibe le désir. Or aimer son propre corps, se sentir belle et désirable est autoérotique », assure Sophie Bergeron.
Dans une enquête sur la sexualité féminine qu’il a menée auprès d’une centaine de participantes âgées de 20 à 45 ans, Alain Gariépy a découvert que la baisse de libido était notamment liée à l’anxiété. Mettre de côté le travail et les responsabilités. S’arrêter. Faire le vide. Se détendre. Être dans le moment présent. C’est le b. a.-ba pour reprendre le dessus.
Il est gentil, intelligent, drôle, responsable… D’accord. Et la chimie ? Il n’y a pas de pilule pour ça ! La libido varie en fonction du partenaire. « Il y a des gens qu’on ne désire pas, mais qu’on aime, d’autres qu’on désire, mais avec qui on a moins d’affinités. Il y a une part de mystère », affirme Élise Bourque. Si, au départ, il n’y a pas d’attirance, c’est dur d’y remédier.
Ça s’est bien passé cette fois-ci ? Et cette autre fois encore ? On repasse ces images érotiques dans sa tête. On pratique la masturbation sans culpabilité et on développe son imaginaire fantasmatique pour aller vers l’autre dans la félicité.
Mais aussi les lieux, les façons de se courtiser, de s’exciter – les zones érogènes ne se limitent pas au clitoris ! « Miser sur la sensualité et pas seulement sur l’orgasme », propose le sexologue François Renaud.
En raison de leur éducation, les filles sont en général beaucoup plus sages que les gars. Elles ont envie de baiser ? Elles ne sauteront pas nécessairement sur leur chum pour assouvir leur appétit. Autrement dit, elles se gardent une petite gêne. Ce qui contribue à inhiber leur désir, explique Jim Pfaus, psychologue et spécialiste des comportements sexuels à l’Université Concordia. Et si nous nous donnions le droit, nous aussi, d’être voluptueuses ?
La baisse de libido nous pourrit la vie ? On s’en remet à un spécialiste pour passer au travers. « C’est le momenat de s’arrêter, de se poser les vraies questions et de libérer ses émotions », dit Élise Bourque. Il faut compter au minimum 10 séances. Pour trouver un sexologue : Clinique universitaire de psychologie; Ordre professionnel des sexologues du Québec; Association des sexologues du Québec.
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