On entre dans ce livre intrigué. D’abord, par ce titre accrocheur, qui ouvre sur tous les possibles, tant que dure la vie. Jean-François Vézina est psychologue, auteur, conférencier et musicien. Tout au long de l’ouvrage, il navigue sur la métaphore du phare – sorte d’avatar qu’il propose au lecteur et qui représente l’unicité de chacun dans le vaste Univers. Il nous convie à éveiller ensemble notre sens du jeu, celui que nous avions enfant. L’enfance, dit-il d’ailleurs, ce n’est pas une époque, c’est un espace, quelque part entre les mondes visible et invisible. Le texte est plaisamment émaillé de dessins, de graphiques fantaisistes, de mots déconstruits – le Je-U, la peur, vapeur du désir, l’Île Faut –, autant de pistes ludiques qui démultiplient les sens. Cela nous dispose à sortir de nos ornières comportementales : se donner du jeu (plutôt que du jugement) et en donner à l’autre ; trouver où placer son phare ; discerner entre jouer et être joué par ses émotions, comme la peur ou le désir d’être parfait. On aborde le hasard et la synchronicité, concept du psychanalyste Carl Jung, le jeu de l’amour, le sens de l’ennui, le monde du virtuel et notre besoin de connexion. On sillonne toutes les facettes de la vie. Dans un océan de générosité.
Extrait :
« Qu’est-ce que vous apportera ce livre une fois que vous l’aurez refermé ? Si vous vous demandez : “Qu’est-ce que j’ai apporté à ce que j’ai lu ou barbouillé dans ce livre ?”, c’est déjà un grand pas. Un livre n’apporte rien à quelqu’un qui n’est pas d’abord curieux et pleinement vivant. Ce livre est une porte, une porte que vous déciderez de franchir comme Alice au pays des merveilles. »
par Jean-François Vézina, Les Éditions de l’Homme, 24,95 $
