Michèle Provencher, créatrice de contenus chez Sid Lee. Sur Facebook «depuis assez longtemps pour que l’adresse utilisée lors de [son] inscription soit un compte Hotmail».
Facebook a eu un impact majeur sur ma vie, puisque c’est là que mon écriture a été remarquée, un peu comme certains chanteurs sont découverts sur YouTube. Ça m’a amenée à changer de métier, passant de gestionnaire de projets en marketing à conceptrice-rédactrice. Depuis, j’ai suivi un cours de scénarisation et je suis en train de terminer mon premier roman.
Par ailleurs, la plateforme est un poste d’observation essentiel pour moi dont le travail est de créer du contenu pour le web. Je vois des tendances se dessiner à travers le comportement des utilisateurs. C’est d’autant plus enrichissant que j’y trouve un bassin de gens aux intérêts très diversifiés, qui ne pensent pas forcément comme moi.
Dans un autre registre, le réseau social m’a permis de me rapprocher de mon père, qui déteste le téléphone, mais adore écrire… On se visite plus souvent maintenant, car nos échanges virtuels ont solidifié nos liens. Aussi, Facebook m’a aidée à soigner davantage mon style d’écriture, en partie à cause de la conscience du regard des autres sur moi. Quand j’étais pigiste, je décrochais presque tous mes contrats par l’entremise du réseau social, alors ça m’a rendue plus sensible à l’impact de mon image. Je ne publie pas n’importe quoi et je lis les articles avant de les partager ou de les commenter.
J’ai horreur que les autres publient des trucs sur mon mur en m’identifiant. C’est à moi de décider ce que je veux bien exposer. Un jour, un ami m’a nommée dans un commentaire qui disait que je détestais tel artiste, mais il s’est trompé de nom – il a plutôt mentionné celui d’une chanteuse que j’aime beaucoup avec qui j’avais déjà travaillé… Heureusement, j’ai pu l’effacer rapidement.
On accuse souvent Facebook de voler trop de notre temps. Cette lecture est selon moi erronée. C’est simplement que certaines de nos activités se sont déplacées sur cette plateforme. Je pense aux heures que je passais au téléphone dans le passé, par exemple, ou à la correspondance écrite que j’entretenais sur papier et plus tard par courriel. C’est vrai, ça ne remplace pas l’oreille attentive d’un ami qu’on rencontre face à face. Mais il faut prendre Facebook pour ce que c’est : un canal où on peut alimenter des discussions sur divers sujets, découvrir de nouveaux trucs et rire.
Des comportements qui m’éneeervent sur Facebook Le trop-plein d’émotions. Il faut se contenir un peu… À force de parler de frissons, d’amour, de bonté, de papillons et de grands sentiments, ça devient un peu artificiel. Et puis les appels à tous pour trouver la meilleure marque de balayeuse, un resto indien ou un B&B en Ouganda… C’est tellement paresseux! Et peu efficace, parce que les avis donnés ne sont pas nécessairement les plus éclairés. Si tu cherches des conseils sur une caméra, pourquoi ne pas écrire en privé à un photographe professionnel? Ou consulter des sites spécialisés qui regroupent des experts.
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