Témoignages: des femmes et leur ambition
Témoignages: des femmes et leur ambition
France Beaudoin, animatrice et productrice
J’aime les mots mal aimés. Ne serait-ce que pour me demander pourquoi on leur en veut autant…
Le mot ambition fait partie de ceux qu’il vaudrait mieux, semble-t-il, s’avouer en cachette. Particulièrement si vous êtes une femme… Se déclarer ambitieuse n’est pas un coming out toujours bien perçu !
Il me semble qu’on a dépassé l’étape où l’ambition n’était synonyme que de prétention et/ou de possession.
Jamais compris pourquoi l’ambition ne pouvait pas se réaliser en respectant ton éthique de travail et tes valeurs de relations humaines.
Et si c’était, au contraire, un moteur de réalisation qui génère des projets inspirants, et qui, au mieux, donnerait aussi à d’autres le droit de rêver à leurs propres aspirations?
Lise Watier – Fondatrice de Lise Watier Cosmétiques
L’ambition m’a poussée à rêver, à travailler énormément et à vouloir surpasser mes rêves.
La réalisation de mon rêve m’a permis de communiquer et de comprendre les femmes que je côtoyais, de leur offrir ce qu’il y avait de mieux, de les aider à se sentir belles et bien dans leur peau.
Également de donner l’opportunité à des centaines de collaborateurs de s’épanouir au sein de mon entreprise durant plus de 45 ans.
Et aujourd’hui, mon ambition me permet de redonner à celles moins privilégiées, grâce à la Fondation Lise Watier dont la mission est de promouvoir l’autonomie financière des femmes dans le besoin.
L’ambition, pour moi, c’est un moteur qui m’a fait vibrer, et qui m’a fait vivre et partager une passion non mesurable.
Monique Jérôme-Forget, avocate et personnalité politique québécoise
Il est souvent tentant de mépriser l’ambition et d’y voir là un trait de caractère défaillant en particulier chez les femmes. Pour moi, l’ambition est une qualité, et c’est l’ambition qui m’a permis de relever des défis qu’au premier abord j’aurais pu refuser. L’ambition nous fait prendre des risques et nous dépasser. Que ce soit d’accepter la présidence de la CSST ou la présidence de l’Institut de recherche en politique publique (l’IRPP), j’ai la conviction que c’est l’ambition qui m’a permis d’accepter ces postes de commande importants. Et que dire du poste de présidente du Conseil du trésor ou de ministre des Finances. Sans l’ambition, j’aurais joué de façon très prudente sans faire de vagues. Au contraire, parce que j’étais ambitieuse j’ai voulu régler quelques grands dossiers dont l’équité salariale ou le contrôle des dépenses pour maintenir l’équilibre budgétaire jusqu’à la crise financière. Et là, il m’a fallu réagir pour permettre au Québec de traverser cette crise. Pour moi, l’ambition est un atout important qu’il faut cultiver. En particulier chez les filles.
Kristell Tremblay, ingénieure mécanique et présidente de Construction KT inc.
L’ambition, omniprésente dans ma vie, a façonné la personne que je suis devenue. C’est l’ambition qui me fait progresser et propulse mes limites, souvent hors de ma zone de confort. Mon ambition et ma motivation m’ont permis de poursuivre mes études et d’obtenir un diplôme universitaire en génie mécanique. Pour moi qui n’affectionnais pas particulièrement les études, c’est tout un exploit! Une bonne dose d’ambition et de détermination m’a aussi été nécessaire pour abandonner ma sécurité d’emploi et démarrer ma propre entreprise de construction. Je me sens privilégiée d’évoluer en tant que femme dans cette industrie masculine.
Armée de ma précieuse ambition, j’ai également participé à plusieurs concours. Ainsi, mon entreprise a été lauréate locale au Concours québécois en entrepreneuriat en 2014. De plus, j’ai été finaliste au prestigieux prix Femmes d’Affaires du Québec en 2015. L’ambition de contribuer à ma communauté m’a amenée à faire beaucoup de bénévolat. Entre autres, j’ai été élue au conseil d’administration de l’Association patronale des entreprises en construction du Québec (APECQ), une place de choix pour faire la différence dans mon industrie.
Stéphanie Émond, propriétaire-fondatrice de Balnea
Du courage et du guts! Même si parfois, je peux avoir l’air d’avoir la tête dans les nuages et des idées un peu démesurées, l’ambition est comme une étoile qui me guide et qui me donne la confiance en la réalisation de mes rêves. L’ambition permet de passer au-dessus des obstacles et des difficultés et de garder le focus. Toutefois, mon ambition ne naît pas d’un désir égoïste ou individuel, elle vient plutôt combler un désir de rallier des gens et me permet de réaliser ainsi des rêves plus grands, un genre d’œuvre collective. Mon ambition a toujours été animée par le plaisir et non par le désir de réussir à tout prix. Je crois que c’est ma nature innée d’être ambitieuse, mais mes parents ont certainement été le moteur pour l’alimenter, dès ma petite enfance. Aujourd’hui, c’est moi qui répète à mes enfants que tout est possible !
Kim Thomassin, première vice-présidente, Affaires juridiques et Secrétariat, Caisse de dépôt et placement du Québec
L’ambition, pour moi, c’est oser, demander et persévérer. Oser tracer la voie même si on a peur, demander du soutien – on en a tous besoin – et persévérer malgré les embûches et les refus. Quelle que soit notre ambition, c’est en osant, en demandant et en persévérant que notre objectif se concrétise.
Vous savez, l’ambition peut être inclusive. Réaliser des objectifs en équipe me motive beaucoup plus que travailler à des projets dont je serais la seule bénéficiaire.
Ma fille est une source de motivation extraordinaire. Si je me suis investie dans des initiatives ambitieuses à l’intention des femmes, c’est pour un jour cesser de me demander combien de temps ça va prendre avant que nos filles travaillent dans les mêmes conditions que les hommes.
Alors, pour répondre à votre question, le fait d’avoir été ambitieuse m’a permis de surmonter mes peurs, de bien m’entourer et de réaliser des objectifs que je ne croyais pas atteignables, ou du moins pas atteignables aussi rapidement.
Marie-Claude Barrette, animatrice
Je lis la question et je ne me reconnais pas tout de suite. À première vue, je n’ai pas l’impression d’être ambitieuse. Pour moi, à travers ce mot, il y a une connotation négative: au détriment des autres. J’ai longtemps pensé qu’être ambitieuse était synonyme de solitude. Mais si je dépasse cette barrière, je peux dire que j’ai toujours eu beaucoup d’ambition pour les projets que j’endosse. Mon ambition se manifeste quand quelque chose m’allume et que j’y crois. J’en ai très peu en ce qui concerne ma carrière mais plutôt pour mon parcours de vie, qui s’élargit à ma famille et à mes amis.
Le fait d’avoir de l’ambition pour des projets garde une lumière allumée en moi. Je me sens utile quand je crois en quelque chose, quand je pense que je peux apporter un soupçon d’espoir. Je n’y arrive pas seule, j’y arrive en équipe. J’ai fait des rencontres incroyables à travers les nombreux projets que j’ai chapeautés et c’est ce que je retiens de l’ambition, elle m’amène aux autres.
Louise Richer, directrice générale et fondatrice de l’École nationale de l’humour, MBA et membre de l’Ordre du Canada
L’ambition…
Je ne me suis jamais considérée ambitieuse. Je ne sais trop pourquoi. Peut-être confondais-je ce terme avec celui de carriériste, ce que je ne suis définitivement pas. Toutefois, j’ai toujours aspiré à réaliser des choses et à m’impliquer en cohérence avec mes valeurs.
J’ai un engagement ferme envers moi-même: demeurer stimulée et corollairement stimulante. Tout au long de ma vie professionnelle, j’ai cultivé la déstabilisation qui est garante d’évolution. Cela implique de plonger en assumant la prise de risque, de s’octroyer le droit à l’erreur, d’avoir l’humour et l’autodérision comme alliés et d’avancer avec le doute… qui est incontournable si on veut progresser. Le doute amène la nuance et nourrit le discernement. Il nous ralentit peut-être, mais il nous mène plus loin.
Aller plus loin, refuser le statu quo, ne pas cesser d’apprendre, n’être jamais arrivée, se battre passionnément pour ses idées. Finalement, c’est peut-être ça l’ambition!
Aurélie Lanctôt, diplômée en journalisme et en droit, auteure et chroniqueuse
Il ne m’a jamais traversé l’esprit de me définir comme «ambitieuse». Je travaille et j’étudie fort, c’est vrai, mais mes projets ne sont jamais portés d’abord par l’ambition. Je consacre du temps aux choses qui font sens à mes yeux. J’essaie d’être utile. C’est tout. Je crois aussi qu’il faut faire attention avec le discours sur l’ambition féminine. Souvent, il laisse entendre aux femmes qu’elles sont les seules responsables de leur sort et qu’il suffit d’avoir de la volonté. Or ce n’est pas vrai. La réussite de toutes dépend aussi de décisions qu’on prend collectivement. Il faut promouvoir l’ambition chez les femmes, mais surtout cesser de tout faire reposer sur leurs épaules.
Chloé Robichaud, cinéaste
Avant d’être ambitieuse, je suis d’abord une grande rêveuse. Je me suis toujours sentie propulsée par mes rêves, et ceux-ci travaillent dans le sens de mon bonheur et de mon épanouissement personnel. Je suis une passionnée de cinéma, qui n’a toujours eu comme objectif que de raconter des histoires au public. Cette ambition, ces rêves de toujours, me permettent aujourd’hui de pratiquer mon métier et d’aller à la rencontre des gens, grâce à la force des mots et des images.
Claudine Roy, fondatrice de La Grande Traversée de la Gaspésie et créatrice du bistro Brise-Bise
L’ambition que j’ai n’est pas uniquement pour moi, mais bien pour l’avancement de ma Gaspésie natale, mon pays. Tout ce que j’ai réalisé dans ma vie, je l’ai toujours fait avec le même objectif: animer mon coin de pays, le faire aimer, le développer. Chaque entreprise ou organisation que j’ai mise au monde, je l’ai fait parce qu’elle répondait à un besoin pour faire avancer ma région. C’est cette motivation qui est plus forte que tout, et qui nourrit mon ambition.
Bien sûr, le fait d’avoir de l’ambition de façon innée m’a portée tout au long de ma vie, de ma tendre enfance à aujourd’hui!
Venant d’une famille pauvre, j’ai toujours voulu avoir une certaine indépendance. Alors le travail fut pour moi la clé: de ramasseuse de bouteilles à quatre ans, de cueilleuse de petits fruits, de pêcheuse de morue avec mon grand-père, j’ai toujours travaillé du plus loin que je me rappelle.
J’ai dû quitter ma Gaspésie pour faire mes études universitaires à Ottawa, mais je m’y suis établie dès la fin de mes études, bac en poche, avec un seul but en tête: m’investir complètement pour faire aimer cette magnifique Gaspésie, mon pays. C’est ce but qui continue de m’animer encore aujourd’hui, avec mes 60 ans bien sonnés!
Cette énergie qu’apporte l’ambition m’a permis d’ouvrir le Brise-Bise, le premier bistro de la région, il y a plus de 30 ans, d’y avoir présenté des milliers de spectacles et d’avoir réussi à transférer cette entreprise à un jeune Gaspésien pour assurer sa pérennité. Et je suis son ange financier pour qu’il puisse se concentrer entièrement sur le développement de l’entreprise.
Autre exemple, je me suis investie dans les événements Traversées de la Gaspésie en ski de fond, que j’ai fondés avec deux amis et complices pour faire aimer nos hivers. Depuis 15 ans on développe le tout, présentant maintenant un pendant automnal en randonnée pédestre pour prolonger la saison touristique.
Cette ambition pour ma région m’a amenée à participer, aider et soutenir une multitude d’activités telles que des levées de fonds pour l’éducation, pour le sport, etc.
Je suis même retournée aux études à la fin de la cinquantaine pour suivre un cours d’administrateur de sociétés certifié afin de parfaire mes connaissances et être meilleure sur les CA auxquels je siège.
Enfin, cette ambition m’a poussée à reprendre une auberge qui était fermée au centre-ville de Gaspé et à la faire revivre, parce que je ne pouvais pas accepter que ce joyau demeure inoccupé. Mon ambition avec cet établissement est d’apporter du bonheur, de l’amour et de la joie de vivre aux beaux humains de cette planète. Et de toujours, toujours faire aimer mon pays, la Gaspésie.
Déborah Cherenfant, entrepreneure, fondatrice de Atelier Coloré Design
L’ambition me permet de repousser mes limites. Quand je travaille à mes projets, mon ambition me donne confiance en moi et m’incite à sortir de ma zone de confort afin d’imaginer quelque chose de plus grand, en me disant «pourquoi pas?».
L’ambition m’aide à créer et à saisir des opportunités, pour aller plus loin, plus vite. L’ambition me pousse à faire plus et mieux afin que mon travail soit reconnu et que je sois également fière du chemin parcouru. Mon ambition est mon moteur et je n’ai pas peur de ce mot; au contraire j’essaie de l’utiliser le plus souvent possible. J’en ai besoin pour avancer.
Lili-Anna Pereša, présidente et directrice générale de Centraide du Grand Montréal
L’ambition, pour moi, c’est l’engagement d’accomplir ce que l’on s’est fixé comme objectif, comme mission. On devient responsable de cette mission! Et c’est cet engagement qui permet de surmonter les obstacles et les défis, car il motive la détermination, la persévérance, la compassion, l’humanité et l’humilité. Cette noble et belle humilité permet de reconnaître que c’est avec les autres, et grâce à eux, qu’on arrivera à atteindre son but. Lorsque notre objectif et notre mission rassemblent les membres de notre famille, nos collègues de travail, nos voisin(e)s et nos concitoyen(ne)s, c’est l’effort collectif qui nous porte et nous allume. C’est alors que ce rêve ambitieux peut devenir réalité.
Marianne Prairie, auteure, chroniqueuse et blogueuse
Pour moi, ambition est synonyme de mission. C’est la capacité de voir le but à atteindre au-delà des obstacles, c’est la motivation qui fait battre mon cœur et me botte les fesses. Déjà, on peut dire que ça m’apporte beaucoup, au jour le jour.
Mais si on veut parler de réalisations, je dois dire que mon ambition m’a fait faire pas mal de trucs le fun. Voyez-vous, ma mission à moi, c’est le féminisme. La prise de parole des femmes, j’en fais une affaire personnelle… et professionnelle. C’est ce qui m’a fait monter sur les planches avec les Moquettes Coquettes et qui m’a menée sur la scène de la Place des Arts pour un soir et au petit écran pour une saison de télévision. C’est aussi ce qui m’a incitée à cofonder le blogue collaboratif Je suis féministe et qui m’a amenée à écrire des livres et des centaines de chroniques (pour Châtelaine, notamment).
Le fait que cette ambition ne soit pas directement liée à mon nombril m’a fait connaître un vaste réseau de femmes fortes et fabuleuses. Elle m’a aussi donné l’occasion de travailler à des projets qui peuvent faire une différence dans cette quête inachevée qu’est l’égalité entre les sexes.
Suzanne Fortier, professeure, rectrice et vice-chancelière de l’Université McGill
L’ambition? Est-ce que j’étais ambitieuse? J’étais sûrement passionnée et enthousiaste à l’idée de poursuivre des études en sciences à l’Université McGill et de mener une carrière scientifique. J’étais aussi habitée par le désir de réussir et de me confronter à des défis. L’ambition peut être un moteur, mais l’ambition seule ne suffit pas. J’ai eu la chance d’avoir eu sur ma route des gens dont le parcours m’a inspirée, non seulement par leurs accomplissements mais aussi par leur engagement profond envers des valeurs importantes. Finalement, peut-être que ce que l’ambition m’a donné, c’est la capacité d’ouvrir grand les yeux et de saisir non seulement les occasions mais aussi le soutien qu’on m’offrait. J’ai toujours de grandes ambitions, pour McGill, Montréal, le Québec et le Canada!
Marie Saint Pierre, designer de mode et femme d’affaires
En ayant de l’ambition, j’ai eu la chance de vivre de grands moments d’émerveillement, d’adrénaline et de fierté. J’ai organisé des défilés grandioses avec des budgets minuscules. J’ai fait des séances photos dans des lieux interdits à force de ruse. J’ai vécu des fous rires incontrôlables après des nuits entières passées à l’atelier pour terminer des collections. Ces instants-là n’ont pas de prix.
Être ambitieuse m’a également amenée à faire des rencontres formidables et à viser haut! Cela veut dire m’entourer de talents, tant pour m’aider à atteindre mes rêves que pour m’inspirer et me mettre au défi.
Finalement, l’ambition m’a souvent permis de susciter le changement plutôt que d’y être confrontée. Un bon exemple de cela est le commerce en ligne. Le site web de la Maison Marie Saint Pierre en est à sa troisième mouture, alors que certains géants de l’industrie du luxe sont encore à en évaluer la pertinence.
Caroline Néron, présidente et fondatrice des bijoux Caroline Néron
L’ambition provient tout d’abord d’un désir puissant d’atteindre un objectif que l’on s’est fixé et qui nous tient particulièrement à cœur. Cette quête, propulsée par un juste mélange de passion et de détermination, m’a toujours poussée à dépasser mes limites tout en me permettant de grandir après chaque obstacle que j’ai pu rencontrer tant sur le plan personnel que professionnel.
Julie Lavoie, Leader principal Transformation, Banque Nationale du Canada
Il faut comprendre d’où vient notre ambition pour savoir où elle nous amène. Dans mon cas, elle est venue de la curiosité, du goût de sortir de ma zone de confort pour explorer constamment d’autres terrains. Pas besoin qu’ils soient grands, en autant qu’ils soient différents! L’ambition, elle, s’est bâtie au cours du chemin. J’ai pu repousser mes limites et celles des autres. Les convaincre de me faire confiance en faisait évidemment partie et s’est avéré gagnant à chaque nouveau défi: j’ai développé mon jugement d’affaires, et ces expériences m’ont permis de contribuer davantage à la croissance de l’entreprise. L’ambition, c’est donc un chemin qu’on emprunte avec respect, où on sait dire merci à ceux qu’on croise, où on en aide d’autres à mettre la barre haute pour se dépasser. Mais c’est peut-être aussi… le plaisir de choisir la direction où on va!
Christine Black, mairesse de Montréal-Nord
Pour moi, avoir de l’ambition, c’est savoir utiliser mes forces et mes talents pour réussir. C’est ne pas avoir peur d’oser se lancer, de sortir de ma zone de confort et d’affronter de nouveaux défis et ce, sans perdre mes repères et mes valeurs profondes. À travers les années, ce trait de caractère m’a permis d’accéder à des postes de direction, de me donner confiance dans mes compétences et d’agrandir mon réseau de contacts. L’ambition est également synonyme de dépassement de soi tout en y trouvant un sain équilibre. Que ce soit comme mairesse, comme directrice générale ou comme administratrice d’organismes, je suis toujours animée par le travail bien accompli où toutes les énergies consacrées doivent permettre un avancement positif de notre collectivité. Oui, je suis ambitieuse et j’en suis fière!
Francine Brûlé, propriétaire Les Enfants Terribles
L’ambition m’a donné la passion, et la passion est devenue mon ambition.
Ayant grandi dans un milieu plutôt défavorisé, j’ai privilégié très tôt l’entrepreneuriat pour quelques raisons qui me semblaient évidentes: je ne tenais pas en place sur les bancs d’école, j’étais impatiente d’entrer dans la vie active et j’avais une personnalité de meneuse. Si ma première volonté était certes de me sortir de la pauvreté et, surtout, d’assurer une sécurité financière à ma famille, je me suis rapidement passionnée pour tout ce que j’ai entrepris et pour les personnes avec qui j’ai eu la chance de collaborer.
En travaillant avec une rigueur toujours enthousiaste à l’accomplissement de mes projets, j’ai appris qu’il n’y a pas de limite à l’innovation dans la manière d’entreprendre, peu importe l’origine culturelle ou sociale, ou l’âge, que ce soit une première ou une deuxième carrière.
Si à 53 ans, après 30 années à la tête d’entreprises fructueuses dans le milieu de la mode, j’ai décidé de me lancer dans l’inconnu en restauration (Les Enfants Terribles, Soubois), c’est certainement par passion, et par désir de grandir avec ceux et celles qui m’entourent, en premier lieu mon partenaire et mes fils – avec qui j’ai autant de plaisir à leur apprendre qu’à découvrir.
Geneviève Pettersen, auteure et chroniqueuse
Tout. J’ai été à l’école chez les sœurs et, malheureusement, l’ambition féminine n’y était pas tellement encouragée. On nous dressait à être discrètes, à ne pas avoir de trop grandes ambitions pour soi-même et, surtout, à rentrer dans le moule. Très tôt dans mon enfance, j’ai compris que le moule convenait mieux aux gâteaux que préparait ma mère le samedi après-midi qu’à moi. Et, fort heureusement, maman m’a toujours enseigné que je pouvais devenir qui je voulais.
J’ai toujours été très ambitieuse. Je ne m’en cache pas et je ne ressens aucune honte à le dire publiquement. J’essaie beaucoup de me détacher de cet héritage judéo-chrétien qui tente de faire passer l’ambition pour quelque chose de mal. Mon ambition, je la chéris. C’est elle qui me guide et qui me pousse à atteindre mes objectifs. Elle est comme un phare. Quand je ne vois plus rien, je m’accroche à elle et je me rappelle que je peux être qui je veux. Il n’en tient qu’à moi.
Sophie Durocher, chroniqueuse au Journal de Montréal
Être ambitieuse ? Ça m’a apporté une part d’ennuis (parce que trop souvent une femme ambitieuse est perçue comme une «chienne» arriviste qui manigance pour arriver à ses fins) et une part de grand bonheur (sans cette ambition je n’aurais jamais accompli le tiers de ce que je voulais faire quand j’avais 18 ans).
Sans ambition, je n’aurais jamais négocié fort pour avoir un salaire décent, une promotion, un emploi de rêve, un contrat alléchant. Sans ambition je n’aurais jamais fait une maîtrise dans la meilleure école de journalisme au monde et je n’aurais pas exigé d’avoir le même salaire que mes collègues masculins.
Je suis ambitieuse et fière de l’être, mais j’aimerais tellement que plus de femmes revendiquent ce terme et se l’approprient.
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