Photo: La Griffe/Québec Amérique
Le Québec compte environ 1,2 million de chiens domestiques, selon l’Association des médecins vétérinaires du Québec, qui annonçait, fin 2023, que 25 % des foyers en possèdent au moins un. Pour faciliter la vie de leurs maîtres, et informer les personnes qui désirent en adopter un, Dre Lucie Hénault passe en revue, dans un petit ouvrage de 184 pages parsemé de jolies photos, tout ce qu’il faut surveiller pour vous assurer que votre chien va bien et donne des clés pour vous aider à prendre des décisions lorsque des symptômes se manifestent.
Oui, c'est 100 % vrai. Mais même ceux qui ont déjà un chien peuvent avoir de la difficulté à comprendre un diagnostic reçu chez le vétérinaire, par exemple un souffle au cœur. On a une demi-heure en consultation, et ça inclut la recommandation des tests et les explications. Tu peux arriver à la maison et avoir envie de lire là-dessus tranquillement pour prendre tes décisions.
Par contre, dès que tu as un animal, il y a toujours quelqu'un pour te dire quoi faire. C'est un peu comme avec les enfants. Je me souviens d’une visite à l'épicerie avec mon bébé. Je choisissais des légumes et quelqu'un est venu me dire que ça ne ferait pas une bonne purée. Je ne lui avais demandé aucun conseil.
Dès que tu as un chien, c'est la même chose, on t’arrête dans la rue pour te dire que tu n’utilises pas le bon attelage ! Tu vas sur un site de discussion, sur Facebook, et tout le monde se croit expert. À qui peux-tu te fier ? J’ai voulu proposer un ouvrage crédible auquel se référer.
C'est écrit pour que ce soit « le fun » à lire. Tu n'es pas en train de passer ton cours de science, tu es en train de comprendre la santé de ton chien. Je voulais aussi éviter de culpabiliser les gens. C'est un ouvrage qui donne des outils, une compréhension pour que toi, tu fasses ce que tu veux.
En fait, on veut socialiser le chiot, lui faire vivre des expériences positives. Il n’est jamais ni trop tôt ni trop tard, mais la période de socialisation la plus importante pour le chiot, c’est avant quatre mois. Socialiser, ce n'est pas une immersion. L’idée, ce n’est pas de le laisser au milieu du parc canin, au risque qu’il se mette à avoir peur.
Socialiser, c'est lui faire rencontrer différents chiens et différents humains, des messieurs, des dames en manteau, avec une grosse tuque, avec une casquette. Et chaque fois, le chiot vit une expérience positive. Un cours de maternelle, c'est un cours de socialisation.
Ce que tu veux, c'est une relation avec ton chien. Oui, apprendre à la créer. Laisser ton animal sur place pour qu'il se fasse dresser pendant que tu n'es pas là, ça allumerait des lumières rouges pour moi. Tu ne sauras pas ce qui se passe.
Aussi, il y a des expressions à la mode comme « renforcement positif », mais est-ce que c'est du vrai renforcement positif ? Si le dresseur met un choker dans le cou du chien, ce n'est pas positif.
Premièrement, ce n’est pas tout le monde qui garde son chien, tu sais. Puis, deuxièmement, la vieillesse n'est pas une maladie. Nous-mêmes, quand on vieillit, on change et on coûte plus cher au système de santé. Avoir un animal plus âgé, c'est la même chose. Il va avoir besoin de plus de soins.
Il vaut la peine de penser au budget comme il faut quand on prend un animal. Vas-tu vouloir mettre une partie de ton budget « luxe » là-dessus ? Il faut faire une vraie réflexion à ce sujet.
Oui, certainement. Il faut penser aux moyens financiers, au temps dont tu disposes et à ta volonté de t’en occuper. Une des questions de base : est-ce que tu es capable de payer une assurance pour ton chien ? Si oui, ça te donne une tranquillité d'esprit.
Tu pourrais aller faire du bénévolat dans un refuge pour être en contact avec l'animal sans en être responsable.
Ou tu peux faire du gardiennage. Une de mes clientes, qui a pris grand soin de son chien, a décidé de ne pas en adopter d’autres quand il est décédé. Maintenant, elle s’occupe du chien de sa fille. Elle garde, elle aide à payer certaines choses, mais elle n’en est pas responsable.
Je me suis mise, soir après soir, à écrire pour que tout le monde puisse mieux comprendre la santé de leur animal. En me disant que c'est ma meilleure façon de servir les chiens, parce que si les gens comprennent mieux, arrivent [à la clinique] plus éduqués, ils vont jouer plus en équipe avec le médecin vétérinaire. C'est pour ça que j'explique les maladies, les tests, etc. Pour que les gens se sentent plus en confiance.
La médecine vétérinaire ressemble à la pédiatrie parce que j'ai devant moi un patient qui ne peut pas exprimer ce qui se passe et un propriétaire qui est comme un parent. Et avec l'examen et les symptômes qui sont décrits, il faut que je recommande les bons tests pour qu’on trouve ce que le patient a, pour qu'il soit confortable.
Oui, mais les humains aussi. Tu te souviens de l’émission Le temps d’une paix ? Mémère Bouchard faisait sûrement de l’arthrose, mais elle restait assise toute la journée.
Le chien qui ressent de la douleur, il bouge moins. Ça fait que là, les gens vont croire qu'il est rendu paresseux. Il n'est pas paresseux, il a mal. Parfois, les chiens vont s'asseoir et ils vont tendre un genou droit devant eux. Ça fait mal, ce genou-là. D'autres fois, ils vont marcher le dos plus rond. Avec des douleurs chroniques comme celle de l'arthrose, l’adaptation se fait petit à petit, donc c’est difficile de s’en apercevoir.
Ça s'apprend, cette observation-là. Le chien qui a toujours été si content de te voir, il n’y a rien de plus beau que toi dans sa vie. S’il ne se lève plus pour t’accueillir, c’est parce qu’il a fait le calcul: s’il se lève, la douleur sera plus grande que le plaisir.
Si ce livre-là peut nous éveiller en tant que propriétaire ou futur propriétaire de chien, je pense que mon objectif va être atteint.
Je protège mon chien : guide pratique pour mieux comprendre la santé de mon animal, de Dre Lucie Hénault. (La griffe, 2025, 184 p., 32,95 $.)
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Julie est rédactrice en chef de Châtelaine et signe l’infolettre gourmande C’est exquis. Elle baigne dans l’univers du magazine depuis plus de 25 ans, ayant notamment été à l’emploi de Protégez-Vous et de L’actualité. Sa plus grande passion? La cuisine. Elle est même allée jusqu’en Italie pour apprendre à confectionner des pâtes comme les nonnas.
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