Maison

Déco : une superbe maison urbaine aux allures de fermette

Construite par ses propriétaires, cette maison intègre leurs goûts et leurs valeurs avec sensibilité. Un peu de Japon, d’Italie et de Scandinavie y cohabitent dans une atmosphère apaisante.

Rien ne peut empêcher Alexandra Corriveau et Andrew Decristoforo de construire des maisons. Ni la pénurie de matériaux ni les retards engendrés par la crise sanitaire de la COVID. Le couple d’entrepreneurs, propriétaire de la firme Art & Stone Group, en a bâti sept en 18 mois. Dont la sienne. Qu’une résidence qui dégage autant de sérénité et de calme ait pu être achevée en si peu de temps dans un contexte aussi peu favorable tient presque du miracle.

« Nous avons voulu inventer quelque chose de différent, de rarement vu à Ottawa », affirme Alexandra Corriveau, directrice de l’exploitation de l’entreprise. « Nous l’avons baptisée “la maison wabi sabi ” », précise-t-elle. Le wabi sabi est un concept japonais selon lequel la beauté se trouve dans la simplicité et l’imperfection. Pour Alexandra et Andrew, cela signifie choisir des objets naturels qui s’embellissent avec le temps, et qui acquièrent ainsi un nouveau charme.

Maison fermette

Un poêle à bois, une plante, un jeté sur le canapé : de belles touches fort agréables. (Photo : Kevin Bélanger)

Luxe discret

Située dans la capitale nationale, dans le quartier Westboro, la demeure évoque une ferme contemporaine, avec ses lignes pures, son toit en pente et son parement aux tons terreux. Ses propriétaires ont privilégié un style minimaliste, aux influences scandinaves.

Les choix de design réfléchis et la finition de haute qualité sautent aux yeux. À l’intérieur, la palette de couleurs neutres – du vert sauge ici, du gris là, mais surtout du blanc – est parsemée d’accents naturels. Les planchers et les hautes portes en chêne, de même que les raccords de plomberie en cuivre vieilli, prendront une jolie patine avec les années. Des portes sur mesure en acier et en verre, sillonnées de meneaux irréguliers, mènent au bureau d’Andrew, où un meuble de rangement en chêne blanc et un autre en teck attirent le regard.

L’esthétique de la maison est dépouillée, mais elle fait aussi place à quelques parenthèses étonnantes. Dans la salle d’eau, des petites plantes succulentes sont accrochées à un luminaire fantaisiste de la marque Bocci, de Vancouver. À l’étage, un mur est orné de cartes postales encadrées représentant des chiens dans des situations comiques. « Lors d’un séjour à Londres, nous avons été surpris par toute une pluie torrentielle, raconte Alexandra, et nous nous sommes réfugiés dans la boutique la plus proche, une animalerie. Comme nous ne possédons pas d’animal de compagnie, c’était un peu malaisant de traîner dans la boutique… alors, nous avons décidé d’acheter ces cartes ! »

Cuisine maison fermette

La cuisine ouverte s’ancre autour de l’îlot et de la table qui peuvent faire office de bar au cours des réceptions. (Photo : Kevin Bélanger)

Des coins refuges

Le couple a opté pour une cuisine et un salon à aire ouverte. « Nous adorons recevoir. La cuisine est vraiment notre pièce préférée. C’est là que nous passons le plus de temps, avec la famille et les amis », indique Alexandra. L’îlot en cascade – dont le quartz recouvre trois faces – se prolonge par une grande table en chêne blanc européen. Il est à la fois fonctionnel et convivial en tout temps.

Outre la cuisine, une autre zone plaît particulièrement à la femme d’affaire : le petit coin lecture, bien garni de livres de recettes, en haut de l’escalier. « Je constate à quel point cet espace est douillet, malgré les hauts plafonds. J’y passe des heures à lire et à imaginer les prochains repas. »

Niché dans un angle du salon, un poêle à bois écologique Stûv crée une ambiance de chalet. Lors des soirées froides, les amoureux s’installent au coin du feu devant un gueuleton et un verre de vin. À quelques mètres, un ficus déploie son magnifique feuillage. Le couple l’a baptisé Ben. « Il a déménagé quatre fois au cours des trois dernières années. En général, ces plantes tolèrent mal les déplacements, mais Ben semble bien aller », note Alexandra.

La palette de gris, crème et vert sauge de l’immense salle de bains principale évoque un matin brumeux au bord de la mer. De la mousse d’Espagne pousse sur le rebord de la douche. Le meuble de rangement en teck et les accessoires de plomberie en laiton s’harmonisent en toute élégance avec la baignoire en forme d’ellipse signée Wetstyle, fabricant de mobilier de salles de bains de Saint-Bruno-de-Montarville.

Maison fermette

L’Italie n’est jamais loin dans ce décor. (Photo : Kevin Bélanger)

Le patrimoine familial mis en valeur

Un grand tableau représentant un paysage de Toscane, créé par l’artiste montréalaise Megan Fitzgerald, égaie la salle à manger. L’œuvre évoque la passion du couple pour les voyages et les origines d’Andrew. Une cruche à vin géante posée près du ficus souligne l’attachement aux aïeux italiens, tout comme l’antique malle de voyage, qui porte encore les étiquettes de la traversée Naples-New York, effectuée en bateau par l’arrière grand-père d’Andrew en 1967.

Chez les Decristoforo, on en est à la troisième génération de bâtisseurs. « J’ai toujours baigné dans le milieu de la construction. J’ai acquis mon expertise en travaillant avec mes proches. Je sais ce qui doit être fait et comment le faire », précise l’entrepreneur, également titulaire d’une maîtrise en économie et ancien joueur de hockey professionnel. Cela pourrait expliquer comment le duo a réussi à bâtir son nid en seulement sept mois !

Une exécution rapide, certes, mais sans jamais négliger les détails : l’éclairage doux au niveau du sol et sur les contremarches, les évents encastrés dans les parquets, ou les armoires sans poignées apparentes dans la cuisine et d’autres pièces.

« Nous avons mis l’accent sur la qualité des matériaux, conclut Alexandra. Tout est bien pensé, sans tape-à-l’œil. Nous avons construit ce nid pour y faire grandir une famille. Nous l’aimons vraiment ! »

Maison fermette

Teck, laiton, céramique, mousse : le mélange de matériaux donne à la salle de bains cachet et élégance. (Photo : Kevin Bélanger)

De bonnes idées à retenir

La designer d’intérieur Claudia Bérubé s’est inspirée de cette demeure pour nous offrir quelques astuces.

Penser rangement… autrement Les propriétaires ont imaginé des niches dans les murs pour éviter l’ajout de meubles bibliothèques. Le mur soufflé dans le salon est une trouvaille judicieuse pour organiser les livres et le bois du foyer, selon Claudia Bérubé. La bibliothèque du coin lecture, incorporée dans le garde-corps, se révèle ingénieuse en plus d’être fonctionnelle.

Créer un point de mire dans une pièce Il est primordial d’intégrer des éléments clés qui retiennent le regard. Le ficus est spectaculaire, tout comme la suspension dans la salle d’eau. « Le luminaire est très original et capte l’attention au premier coup d’œil », dit-elle.

Mettre en valeur des souvenirs « Le tableau dépeignant les collines toscanes nous permet d’en connaître un peu plus sur les racines italiennes de l’un des propriétaires », fait valoir la designer. Une autre façon de montrer son attachement à la famille : exposer un objet ayant appartenu à sa mère, son père, ses grands-parents, comme la malle de voyage ou la cruche à vin dans ce cas-ci.

Accueillir la nature Le design biophilique consiste à inviter la nature dans l’aménagement intérieur en introduisant du bois, des plantes, la lumière naturelle, une palette de verts… Une tendance déco qui prend de l’ampleur depuis la fin du confinement. « Ces éléments contribuent grandement au sentiment de bien-être des occupants de la résidence », avance Claudia Bérubé.

 

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