Blogue La course et la vie

La résolution en marche

Quand ça commence par « il faudrait », ça ne tient pas la route.

Geneviève Lefebvre

Geneviève Lefebvre

Avant toute chose, je vous souhaite à toutes et à tous, une foisonnante, heureuse et vivifiante année 2014, et à tous les coureurs, des centaines de kilomètres joyeux sur les routes et dans les champs.

Ceci dit, cette première chronique de l’année ne s’adresse pas aux coureurs.

Elle s’adresse à ceux et celles qui, dans un bel élan de détermination, ont pris des résolutions qui commençent par « il faudrait ».

Comme dans « il faudrait bien que je perde du poids, que je pense à ma santé, que je fasse plus d’exercice »?

Ceux-là.

Oui, vous. Qui avez pris la résolution de faire tout ce qui sera bon pour vous, parce qu’il le faut bien.

C’est ici que ça se corse.

D’après mon expérience, toute personnelle et néanmoins scientifique, quand ça commence par « il faudrait », ça ne tient pas la route. La résolution tousse, hoquète, s’étiole et finit par mourir dans le bac à recyclage (avec la carte d’abonnement au gym et le sac de chips au vinaigre, vide, il va sans dire).

Alors quoi? Quelle résolution faut-il prendre pour faire du sport, manger mieux et se monter un système immunitaire en béton?

Aucune.

Il ne « faut » surtout pas.

Au lieu de vous flageller à grands coups de culpabilisation inutile, lacez vos chaussures, enfilez votre manteau, et allez marcher. Tout seul, sans musique, sans téléphone, sans but.

Même pas courir. Juste marcher.

Une heure, deux heures, ça prendra le temps que ça prendra pour faire la vidange des obligations, des idées noires, et des pensées toutes faites.

Ne pensez à rien, soyez seulement attentif aux sensations de vos pas dans la neige durcie, crouch crouch, aux images de ces enfants emmitouflés dans leurs habits de neige, colorés comme des bonbons, ou à l’humour de cet employé de la ville qui trouve drôle de diffuser de la musique mexicaine à la patinoire par – 20 °C…

Éventuellement, le corps en marche se sera occupé de faire un beau ménage et il y aura – enfin – le vide.

Une page blanche.

Sur laquelle, sans forcer, viendront se poser des désirs, comme des moineaux curieux.

Vos désirs.

C’est à ça que ça sert de se dépenser physiquement. À mettre le corps dans un tel état de détente et de bien être qu’il évacue les « il faut » pour permettre au désir de prendre sa place.

Et c’est en se disant « j’ai envie de » qu’on se retrouve à faire du sport, manger mieux et prendre soin de soi, tout naturellement, et sans avoir pris la moindre petite résolution.

C’est la grâce que je vous souhaite en 2014.

Photo : Istockphoto

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