Éviter de mélanger glucides et lipides dans un même repas, ne jamais manger de viande avec un féculent, consommer des fruits seulement lorsqu’on est à jeun... Ces grands principes à la base de l’approche par combinaisons alimentaires, jadis très à la mode, regagnent en popularité. On leur confère des vertus pour perdre du poids ou traiter certaines maladies. Mais doit-on vraiment dire adieu au smoothie aux fraises protéiné et au duo steak-patates pour être en santé?
Selon les mécanismes allégués par cette méthode – mise de l’avant par l’hygiéniste américain Herbert Shelton en 1920 –, notre corps serait incapable de digérer simultanément les glucides, les protéines et les lipides. Ces nutriments seraient métabolisés à des rythmes différents et nécessiteraient des milieux acides ou alcalins bien distincts. En conséquence, la nourriture resterait trop longtemps dans notre estomac et y fermenterait, ce qui engendrerait une prise de poids ou l’apparition de certaines maladies.
Plusieurs auteurs ont popularisé des diètes inspirées largement ou en partie de ces concepts. On n’a qu’à penser à Fit for Life, ou encore à la méthode Montignac, en vogue dans les années 1990.
Bien que cette logique puisse sembler séduisante pour certains, les principes derrière les combinaisons alimentaires sont loin d’être soutenus par la science. Les études cliniques sur le sujet sont unanimes: ces combinaisons n’ont aucun impact sur la perte de quelques kilos ou sur notre état de santé. Tout ce que cette approche peut nous promettre, c’est que manger deviendra bien compliqué…
Annie Ferland est nutritionniste et docteure en pharmacie. Elle a créé sciencefourchette.com.
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