Nous sommes informées comme jamais – peut-être trop, jusqu’à l’infobésité. Les quatre groupes alimentaires, les bienfaits des fruits et légumes et les résultats de la dernière étude sur le concombre de mer n’ont plus de secrets pour nous.
Les connaissances scientifiques s’enrichissent et, toutes, nous en profitons. Nous voilà mieux armées pour arpenter les allées des supermarchés. Vraiment ? Je ne crois pas, surtout quand je me retrouve face à mes propres choix – eh oui, j’achète des cochonneries innommables – et à mes doutes.
Lait de vache ou boisson d’amande ? Légumes frais (même en hiver) ou surgelés ? Margarine ou beurre ? Il règne une confusion, un tel caquetage en matière nutritionnelle que nous avons du mal à suivre. Et cela sans compter tous ces aliments transformés dont les étiquettes vantent les supposées vertus : sans cholestérol, sans sucre, riches en fibres. Chaque année, plus de 17 000 nouveaux produits débarqueraient dans nos épiceries. De quoi embrouiller davantage notre jugement.
Cette prétendue variété appauvrit notre régime. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est Michael Pollan, journaliste et auteur américain.
« L’étonnante variété des aliments proposés dans les supermarchés occulte le fait que le nombre réel d’espèces dans l’alimentation moderne est en baisse. Aujourd’hui, seulement quatre cultures représentent les deux tiers des calories que nous ingérons. Les humains sont des omnivores, nécessitant entre 50 et 100 composés et éléments chimiques différents pour être en bonne santé. Il est difficile de croire que nous pouvons obtenir tout ce dont nous avons besoin d’un régime largement composé de maïs, de soya, de blé et de riz transformés », écrit-il sur son blogue.
Je pense davantage à la diversité alimentaire qu’à la santé quand je remplis mon panier d’épicerie. Et souvent, le menu familial voit apparaître une nouvelle céréale ou un légume méconnu. Bien sûr, il arrive que les enfants chialent. Mais, règle générale, c’est le bonheur de la découverte qui l’emporte – les bienfaits viennent en prime.
À nous, le sarrasin, le chanvre et la mâche !