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Culture

Les 4 meilleurs romans à lire au printemps 2025

De douloureuses histoires de familles, un procès bouleversant, un récit dystopique où les personnages évoluent dans un monde sans étoiles... Laissez-vous transporter par les suggestions de notre chroniqueuse, quatre romans passionnants à dévorer dès maintenant !
Les 4 meilleurs romans à lire au printemps 2025
Ta promesse, de Camille Laurens, Gallimard, 357 pages.

Ta promesse

L’exploration des relations toxiques est en vogue cette saison, alors que le nouveau roman de l’écrivaine française Camille Laurens fait écho à celui d’Emmanuelle Dyotte, Le Marais, notre Choix Châtelaine du printemps. Dans ce roman qui entretient un savant suspense, Claire Lancel, une écrivaine qui a tout pour être heureuse, témoigne au tribunal. Entre les lignes se dessine un drame qui implique son amoureux, Gilles, un marionnettiste de renommée internationale. Cet homme ténébreux et lumineux à la fois, aussi intrigant que charmant, l’a séduite peu de temps après leur rencontre, en lui montrant sa grande vulnérabilité et en avouant ses failles si franchement que Claire l’a cru incapable de mentir. Le sentiment amoureux empêche la jeune femme de voir les nombreux drapeaux rouges qui se lèvent, le premier lorsque son amant lui demande de prendre un engagement : « Promets-moi de ne pas écrire sur moi. »

Le récit de Camille Laurens m’a tenue en haleine du début à la fin puisque mon statut de lectrice ne m’avait pas immunisée contre les mensonges et les manipulations de Gilles. Le récit de Claire laisse très bien apparaître ses questionnements : pourquoi agit-il ainsi ? A-t-il réellement pu la tromper de manière aussi flagrante ? Les pistes sont également brouillées par les témoignages de membres de leur entourage. La romancière tend un piège à ses lecteurs en tentant de les troubler comme Gilles trouble son amoureuse.

Les 4 meilleurs romans à lire au printemps 2025
Contours, d’Ann-Élisabeth Pilote, Stanké, 152 pages.

Contours

Dans un futur qui semble tout proche, la noirceur éternelle prend d’assaut le ciel nocturne. Les étoiles ont disparu. Au-dessus des humains trône désormais un vide immense. Éli, une jeune femme tout juste installée dans une maison de campagne léguée par sa grand-mère, s’acclimate mal au nouvel état des choses. Un soir pourtant, un petit point lumineux aperçu non loin de sa demeure la guide jusqu’à sa voisine Margot. Celle-ci deviendra sa grande amie et l’aidera à se détendre pour la première fois depuis la disparition des étoiles. Pour Éli, c’est le début d’un rituel qui lui permettra de faire une série de découvertes sur sa grand-mère et sur elle-même. Elle visitera Margot tous les jours pour la regarder peindre un tableau sur lequel il lui est interdit de poser les yeux avant le dernier coup de pinceau. Toujours portée par l’espoir de comprendre la disparition des étoiles, Éli devient obsédée par cette œuvre d’art mystérieuse. Comme si celle-ci pouvait lui fournir les réponses aux questions qui la tourmentent.

Si le début de l’histoire semble annoncer un roman dystopique, le récit porte plutôt sur le besoin universel d’interactions entre humains. Ann-Élisabeth Pilote signe un premier ouvrage maîtrisé qui se démarque par la délicatesse de sa prose et par le choix de thèmes relativement peu abordés, dont celui des relations intergénérationnelles. La nature de la relation qui se tisse entre ces deux femmes de générations différentes a piqué ma curiosité et leur histoire m’a rappelé qu’il n’y a rien de tel que l’amitié pour contrer la noirceur.

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Les 4 meilleurs romans à lire au printemps 2025
Une histoire silencieuse, d’Alexandra Boilard-Lefebvre, La Peuplade, 256 pages.

Une histoire silencieuse

Alexandra Boilard-Lefebvre fait une entrée remarquée dans la littérature québécoise en revisitant le passé de sa propre famille. Depuis toujours, elle est hantée par l’absence de sa grand-mère, qu’elle sait décédée dans son sommeil, étouffée par ses vomissements. Le mystère plane toutefois sur les circonstances exactes de sa mort. Dans sa quête, l’autrice, détentrice d’une maîtrise en création littéraire, n’hésitera pas à poser des questions diffciles aux membres de sa famille. Qu’est-il réellement arrivé à Thérèse Larin ?

« L’histoire qu’on raconte est brutale, décharnée de toute vie, de tout ce qui pourrait lui donner un peu de dimension. Comme si dans sa mort se trouvait tout ce qu’il y a à savoir, à comprendre de Thérèse. » Avec cet extrait, le ton est donné. Car au fil des témoignages, que l’écrivaine retranscrit sans fioritures de style pour rester fidèle aux mots et expressions de ses interlocuteurs, elle constate l’ampleur de leur ignorance en ce qui concerne la mort de Thérèse. L’originalité de l’œuvre réside donc non seulement dans son propos, mais aussi dans sa forme. Le récit de la vie de Thérèse découle certes de la quête personnelle d’Alexandra, mais il entend aussi témoigner de la condition des femmes dans les années 1960 : les conséquences différentes d’un potentiel divorce pour l’homme et pour la femme, les pressions sociales liées au mariage et à la famille, l’impossibilité de s’épanouir en dehors du cadre familial, la religion, etc. Un livre envoûtant qui invite ses lecteurs à réveiller leurs propres fantômes.

Les 4 meilleurs romans à lire au printemps 2025
Patronyme, de Vanessa Springora, Grasset, 364 pages.

Patronyme

Quelques jours à peine après la parution de son premier livre, Le consentement, Vanessa Springora reçoit un appel qui lui annonce la mort de son père. En vidant l’appartement nauséabond de ce dernier, où s’entassent des souvenirs crasseux, elle tombe sur deux photographies de son grand-père paternel, Joseph, portant une croix gammée et des insignes nazis. Avec horreur, elle commence à prendre la pleine mesure des secrets de sa famille. Elle se lance alors dans une enquête qui l’amène à explorer en profondeur l’histoire de l’Europe tout en découvrant la controverse entourant l’origine de son nom de
famille. En résulte une épopée sur l’exil, le communisme et la violence qui ont déchiré des clans et des pays entiers, et autour desquels des identités se sont construites.

Vanessa Springora a un style unique et la capacité singulière de romancer des événements réels sans jamais trahir leur vérité. Ce qui m’a saisie, au-delà de sa quête de connaissance, c’est l’impudeur avec laquelle elle expose ses états d’âme, comme elle l’avait fait dans son premier roman. Ses souvenirs d’enfance, certains aspects de la vie de son père – comme sa mythomanie et le refoulement de son homosexualité –, tout cela devient la matière brute d’un roman écrit sans retenue. Cette confession a pour thème central la honte de descendre d’une lignée associée aux atrocités de la Seconde Guerre mondiale. Une honte que l’écrivaine n’hésite pas à affronter. Plutôt que de perpétuer le secret, elle l’expose et se libère ainsi de tout ce qui entache son patronyme.

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De jour, Mali Navia est recherchiste pour diverses productions télévisuelles et radiophoniques. Elle prête aussi sa plume aux magazines Châtelaine et Elle Québec. De soir, elle est écrivaine. Son premier roman «La banalité d'un tir», a été finaliste au prix des Libraires 2023. Avide lectrice de littérature québécoise, elle signe la rubrique culturelle de Châtelaine depuis le printemps 2024.

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