Montréalaise d'origine marocaine, Manal Drissi a été chroniqueuse pour Châtelaine puis a cheminé vers la radio et la télévision. Elle est intense dans trois langues et demie.
Quand les mots sont sortis de ma bouche, je me suis demandé si j’étais folle: «veux-tu emménager chez moi, le temps que ça se place?». C’est l’amie qui parlait pendant que l’ex-amoureuse sonnait le signal d’alarme.
Que le temps s’arrête dans une mosquée à Québec, dans un club gai en Floride ou dans les rues de Toronto, il ne s’arrête pas par hasard. Les terroristes veulent nous donner l’heure juste.
«Vous vous êtes fait 30 nouveaux amis ce mois-ci», m’annonçait récemment mon gourou virtuel. En réalité, je n’avais jamais eu de contact physique (pas dans ce sens-là, franchement) avec la plupart de mes nouveaux «amis».
«S’il est à la mode de parler des obstacles que l’on a bravement surmontés, il est encore mal vu d’en parler pendant qu’on sacre pour passer au travers, en particulier en ce qui a trait aux maux invisibles», constate Manal Drissi.
Je tiens pour acquis que vous avez lu la bande dessinée de l’artiste Emma sur la charge mentale (sinon, courez-y!). Emma réussit à illustrer le travail invisible et à expliquer, avec une justesse déconcertante, l’inefficacité du «fallait demander».
«En plus de la pression que l’on s’impose, il y a celle de l’entourage, celle des livres, celle des ayatollahs de l’allaitement qui patrouillent les groupes de mères, mais aussi celle des professionnels de la santé.» Manal Drissi se confie sur les difficultés de l'allaitement.
Les bébés sont exigeants; personne ne s’attend à engendrer une plante verte. Mais le jour où j’ai lu la description d’un bébé aux besoins intenses (BABI), mon fils avait huit mois et j’ai pleuré comme un veau.