Pressées comme des citrons
Les temps sont durs pour les salariés québécois. Un sur quatre vit de la détresse psychologique, tandis que 6 % souffrent de dépression et 4 %, d’épuisement professionnel, selon des travaux de l’École de relations industrielles et de l’Institut de recherche en santé publique (Université de Montréal). Les femmes sont un peu plus touchées que les hommes. La dépression est également plus fréquente chez le personnel de bureau et les employés non qualifiés que chez les cadres supérieurs et intermédiaires. Comme bien-être professionnel et qualification sont liés, les chercheurs entrevoient des solutions du côté de la formation pour revaloriser les travailleurs et stimuler leur motivation.
Source : Université de Montréal
Mieux dépister la dépression post-partum
Aux États-Unis, un groupe d’experts recommande le dépistage systématique de la dépression chez les femmes enceintes et celles qui viennent d’accoucher. Santé Canada fera de même sous peu, selon la Dre Marie-Josée Poulin, psychiatre spécialisée en périnatalité à l’Institut universitaire en santé mentale de Québec. « Et il était temps ! lance-t-elle. Les soins obstétricaux physiques se sont beaucoup améliorés depuis 70 ans, et on décèle et traite rapidement les complications. Mais personne ne s’est occupé de la santé mentale. » Résultat : la dépression chez les futures et nouvelles mamans demeure sous-diagnostiquée. Or, elle touche une femme sur cinq. « Dans une certaine mesure, c’est pire aujourd’hui qu’avant. Il y a une telle pression pour exulter pendant la grossesse et la maternité que les femmes ont un sentiment d’échec par rapport à l’accouchement, à l’allaitement, à l’incapacité d’incarner la mère parfaite. » Selon elle, il faudrait procéder à un dépistage dès le premier rendez-vous de suivi de grossesse. En présence de symptômes ou de facteurs de risque importants (isolement, anxiété, faible estime de soi, problèmes chroniques de sommeil, etc.), on doit envisager un traitement – antidépresseurs ou psychothérapie, ou les deux. Malheureusement, l’accès à des spécialistes en santé mentale périnatale est limité. « Il va falloir arrêter de se mettre la tête dans le sable. On parle d’une femme sur cinq. Soit pas mal plus que dans le cas du diabète de grossesse ! »