Se mettre en forme – comme tout nouveau comportement – peut facilement devenir une habitude et s’intégrer au quotidien, avance le psychologue sportif Jean-Michel Pelletier. «Le cerveau est un peu comme une forêt et chaque geste qu’on accomplit y trace un chemin, dit-il. Plus on l’emprunte souvent, plus un sentier se forme et plus le passage est facile.» Ce «défrichage» cérébral se fait en six mois en moyenne. Et attention de ne pas délaisser trop longtemps notre sentier, parce que la nature effacera toute trace de notre passage!
«Pour ressentir les effets des endorphines, on doit faire de 15 à 45 minutes d’exercice intensif chaque jour, explique le kinésiologue Francis Gilbert. On en vient alors à ressentir un effet addictif qui nous donne envie de recommencer sans que ce soit ardu.»
Le sentiment de bien-être qu’on ressent après l’exercice peut être à lui seul un bon motivateur. Mais il s’estompe vite et on l’a habituellement oublié le lendemain, quand vient le temps d’enfiler à nouveau ses espadrilles…
«Après la naissance de mes enfants, je me sentais coupable lorsque je passais une heure au gym, raconte Marie-Ève Beauchesne. C’est à ce moment-là que j’ai commencé les DVD dans mon salon: 30 minutes intenses pendant la sieste des petites. C’était parfait!»
L’idéal est de s’entraîner sur le chemin du boulot, durant l’heure du dîner ou chez soi. On augmente ainsi ses chances de persévérer.
«Il y a un taux d’abandon beaucoup plus élevé chez ceux qui font un arrêt entre le travail ou l’école et le lieu d’entraînement», affirme Francis Gilbert. La petite escale à la maison pour gérer le souper et les devoirs avant de repartir n’est donc pas recommandée… Car une fois chez soi, on risque d’y rester.
Les progrès ne sautent pas toujours aux yeux au début, mais ils sont bien là. Un jour, on s’aperçoit qu’on se tient plus droite, qu’on est moins essoufflée en montant l’escalier, qu’on a moins de difficulté à se relever après avoir joué aux voitures avec fiston… «C’est une bonne idée de noter ces moments ou de simplement s’arrêter une minute pour les reconnaître», suggère Manon Blondin, coach certifiée et ambassadrice pour la Fédération internationale des coachs (ICF). Pour constater ses progrès, on peut se prendre en photo devant un miroir.
Malgré tout, il arrive que la motivation prenne le bord. Et qu’on commence à remettre son programme d’exercices au lendemain, puis au surlendemain. «Ce n’est pas grave de procrastiner, tant qu’on sait pourquoi on le fait, dit Manon Blondin. Il faut surtout éviter de culpabiliser.» La solution: revenir à l’essence de ce qui nous motivait au début. On progressait plus vite avant? On y met plus d’effort. On a atteint son objectif? On s’en fixe un nouveau. On s’adapte!
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