3 jours de sport entre filles
3 jours d’action entre filles
D’abord, il y a eu ce pari fou en 2014 : inviter 200 filles à s’inscrire à une retraite sport et bien-être de trois jours. Une sorte de bootcamp de luxe en formule tout compris, coaché par nulle autre que la patineuse olympique Marianne St-Gelais. Organisé par Oakley Canada et L’Hôtel La Ferme, l’événement In Motion/Inspire le Mouvement a connu un tel succès qu’il a été repris cette année. J’y étais, prête à courir, suer, faire des push-ups à une allure militaire et… me prélasser dans le bassin du spa de l’hôtel. Ben quoi ? Même Rocky, quand il s’entraînait en Sibérie, prenait le temps de relaxer ses muscles endoloris dans un bon bain chaud !
On a déjà vu des décors de bootcamp moins charmants. Celui de l’Hôtel La Ferme, contemporain, raffiné et entièrement meublé par des artisans québécois, est loin d’évoquer les programmes d’entraînement de l’armée américaine...
Nous n’étions pas là juste pour souffrir. Comment mieux le souligner qu’avec un concert privé de Louis-Jean Cormier ? Il devait avoir lieu dehors, autour d’un feu de camp, mais comme il faisait un petit 10 ºC tout humide en ce début de juin charlevoisien, le show a été déplacé à l’intérieur. N’empêche, j’avais presque l’impression d’entendre Louis-Jean chanter dans mon salon. Magique.
Jour 1 : C’est le lendemain que le vrai travail a commencé, par une course dans les bois à 6 h du matin, puis par un entraînement en circuit dans la montagne. Au programme : burpees, squats, push-ups, fentes latérales, sauts à genoux hauts, et déplacements (à pied ou à la course) entre ces différentes stations, dont certaines étaient situées en haut de côtes abruptes. Moments émotifs pour certaines : « Il y a une participante qui m’a dit qu’elle n’arriverait jamais à compléter le circuit, nous a confié plus tard Marie-Philippe Jean, entraîneuse et animatrice d’Inspire le mouvement 2015. Et pourtant, elle est revenue deux fois ! J’en avais les larmes aux yeux. »
Vrai que certaines femmes étaient là pour faire du sport, s’amuser entre amies, profiter de l’hôtel et de la nature… Mais d’autres y étaient pour des raisons plus profondes, et parfois plus douloureuses. « Il y a des participantes qui viennent pour se ressourcer après être passées à travers un divorce ou avoir subi la perte d’un enfant, m’a dit Audrée Duclos-Paré, responsable des relations publiques et du marketing, division femme, d’Oakley Canada. On entend toutes sortes d’histoires touchantes. Chose certaine, tout le monde vit des moments très intenses à Inspire le mouvement ! » En témoigne un grand tableau où les filles ont inscrit les objectifs qu’elles se donnaient, à court ou à long terme. Parmi leurs désirs : suivre un programme d’enseignement de yoga à Bali, retrouver son équilibre, se trouver belle ou juste s’aimer… Touchant.
Parmi les filles venues s’entraîner, on notait quelques bedaines rondes. Ça tombait bien, Sarah Baribeau était là pour les accompagner. La kinésiologue-kinésithérapeute est une spécialiste de l’entraînement pré et post-natal. « Quand vous êtes enceinte, la règle pour faire du sport en toute sécurité, c’est de ne jamais dépasser un niveau d’effort de 16 sur 20. Ça veut dire qu’il faut que vous soyez capable de parler en tout temps ; c’est un signe que vous ne faites pas d’hyperventilation, m’a expliqué la propriétaire de Bougeotte et Placotine, un centre de mise en forme et café de Québec, destiné aux futures et nouvelles mamans. Le danger pour le fœtus, c’est l’hyperthermie : c’est-à-dire qu’il ne faut pas que la température du corps monte trop haut. C’est pour ça qu’on recommande aux femmes enceintes d’éviter le yoga chaud, de ne pas s’entraîner par 40 ºC, de porter des tissus qui respirent… Et de ne pas pratiquer de sports de contact, évidemment, parce que les chutes et les coups pourraient causer un décollement du placenta. »
Prélude à une période de méditation. Agréable surprise : ce n’était pas une séance new age comme je le craignais. Par la suite, j’ai dormi comme un loir. En matière de connexion à mon intériorité, il me reste encore du chemin à faire…
Jour 2 : un jogging matinal dans la forêt, ça réveille ! On se sentait d’ailleurs comme de vraies guerrières, à courir dans la terre boueuse, sous le fin crachin. Le jogging à 25 ºC au grand soleil, c’est pour les mauviettes, pas vrai ? (En tout cas, c’est ce qu’on se disait ce matin-là.) On a terminé avec des intervalles, c’est-à-dire des courses rapides sur de courtes distances. « Le but des intervalles est de parfaire votre technique et de courir à une vitesse un peu inconfortable, que vous ne pourriez pas tenir sur de longues distances, explique Josée-Anne Sarazin-Côté, ex-athlète en triple saut et entraîneuse de course. Quand on fait du jogging, le corps s’habitue très vite à un rythme constant. Les intervalles servent à le bousculer », dit-elle, donc à accroître notre capacité cardiorespiratoire. Bref, à aller plus vite !
Courir le matin à Baie-Saint-Paul, c’est aussi être éblouie par les paysages majestueux, baignés par la brume et balayés par le vent. Pas mal plus inspirant qu’un tapis roulant…
Décor bucolique pour une séance de yoga extérieur : on est à la Ferme Basque, spécialisée dans la production artisanale de canards à foie gras. On goûtera d’ailleurs les fruits de cet élevage un peu plus tard dans un délicieux sandwich.
Pour finir, un vrai dessert nous attendait : une chorégraphie avec corde à danser dans la cour d’une école du village. On s’est trémoussées sans aucune coordination sur des chansons pop, on a raté plein de pas et… on a ri sans arrêt. La conclusion parfaite d’un séjour où l’on s’est prises pour des petites filles en retrouvant avec un immense plaisir le bonheur de bouger. Juste bouger.
Infos : inspirelemouvement.com Tarifs à partir de 449 $ en chambre dortoir de 4 personnes, comprenant les activités, l’hébergement, les repas et les collations. L’édition 2016 de cet événement n’a pas encore été annoncée.
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