«La science, ça évolue. Chaque année, de nouvelles découvertes et des milliers d’études sont publiées. C’est tout à fait normal que plusieurs d’entre elles se contredisent», explique Bernard Lavallée, alias le nutritionniste urbain. «Le problème, c’est que ça cause une cacophonie nutritionnelle. Ça se traduit par une quantité phénoménale d’informations opposées qui rendent les choix des consommateurs de plus en plus difficiles. Et ça crée de l’angoisse.»
Pour discerner l’information pertinente parmi toutes celles véhiculées par les médias, l’industrie agroalimentaire et les blogueurs, voici quelques trucs du nutritionniste.
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1. Se fier au gros bon sens
Les médias, doivent créer de la nouvelle, du spectaculaire, avec des titres très accrocheurs comme «Le bleuet: une nouvelle arme anticancer». On est tenté par une nouvelle tendance? Avant de la suivre, on s’assure qu’elle s’appuie sur des faits reconnus par la communauté scientifique. Ce qui correspond bien souvent à des conseils simples et plates, comme manger des aliments frais, boire de l’eau et varier son alimentation. C’est très (trop) simple, donc ça ne fera jamais les manchettes.
2. Se méfier du halo santé
De plus en plus d’emballages mettent de l’avant les vertus «santé» des aliments qu’ils contiennent. «Moins de sucre!», «Plus de fibres!», y lit-on souvent. L’industrie attribue des qualités nutritionnelles à des produits très transformés, souvent bourrés de sucre, de gras et de sodium, pour donner l’impression qu’ils sont meilleurs pour le consommateur. On hésite entre les biscuits auxquels on a ajouté des baies de goji et ceux aux pépites de chocolat? On choisit ceux qui nous font plaisir! Si on veut manger une sucrerie, mieux vaut choisir celle qui nous plaît parce qu’on sera satisfait plus rapidement. Des études démontrent que lorsqu’une gâterie est dite «faible en gras», par exemple, on en mange davantage…
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3. Débusquer les charlatans
Certaines personnes qui «veulent notre bien» ne nous disent pas toute la vérité. En fait, elles décident de prendre ce qu’elles veulent de la science et d’extrapoler par la suite. Pour démasquer le charlatan on peut se poser ces questions: parle-t-il en termes de «bons» et de «mauvais» aliments ou nutriments; vend-il un produit; décrit-il des aliments comme «mortels», «poisons», «toxiques» ou «miraculeux», prétend-il que si quelque chose est très ancien ou très populaire, c’est que ça doit fonctionner? Oui? Alors on est probablement devant un imposteur.
4. Prendre avec un grain de sel les blogueurs, les influenceurs et les vedettes
Il faut toujours savoir qui signe un blogue avant de suivre les conseils qu’on y lit. On s’assure qu’il est tenu par un spécialiste en la matière, comme un nutritionniste membre de l’Ordre professionnel des diététistes du Québec. C’est un bon indice que les informations qu’on y trouve sont justes. Certaines entreprises paient des influenceurs du web et des réseaux sociaux afin qu’ils parlent de leurs produits. Et rien ne réglemente cette pratique. Donc, avant de courir acheter ce nouveau yogourt santé, on essaie aussi de savoir si le blogueur en nutrition reçoit de l’argent pour le promouvoir. Pour ce qui est des vedettes, même si on a souvent l’impression qu’elles veulent notre bien, on doit toujours garder notre œil critique. Dans le doute, on se pose les mêmes questions que pour les charlatans.
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5. Développer son esprit critique envers les modes
Le sans gluten, les superaliments et les détox sont tous présentés comme des régimes miracle qui amélioreraient notre santé et notre bien-être. En réalité, ce ne sont que des modes. En nutrition ces tendances sont toujours passagères, presque aucune n’a duré dans le temps. Si un nouvel aliment est qualifié de révolutionnaire, c’est probablement que c’est trop beau pour être vrai.
N’avalez pas tout ce qu’on vous dit, Bernard Lavallée, Les Éditions La Presse, 248 pages, 26,95 $
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