Jessica Harnois, 37 ans, est sommelière et maman d’une fille de 8 ans. Elle a fondé Vins au féminin.
Mon conseil aux femmes
Faites-vous confiance ! Allez vous chercher un mentor, quelqu’un qui vous inspire. Les hommes engagent des coachs d’affaires, pourquoi pas nous ? Pour ma part, j’ai une coach personnelle que je vois toutes les deux semaines. Cela permet de faire le point à deux, de se poser les bonnes questions et de définir un plan pour mieux progresser.
Le meilleur conseil qu’on m’ait donné
Avant, il m’arrivait de rentrer fatiguée et stressée à la maison et de faire subir ma mauvaise humeur à mon entourage. Un jour, quelqu’un m’a demandé si je ferais la même chose avec mes clients. Depuis, je choisis mes priorités et je m’arrête avant d’être trop épuisée. Je planifie six semaines de vacances par année et j’éteins mon téléphone après ma journée de travail.
Isabelle Michaud est parfumeuse et fondatrice de Monsillage.
Ma philosophie
Chaque être humain porte en lui tout ce qu’il faut pour son bonheur et son accomplissement. Pourtant, je vois autour de moi beaucoup de femmes et d’hommes aux prises avec des dépendances affectives, ou encore qui mettent leur existence en suspens parce qu’ils sont en quête de quelque chose ou de quelqu’un. La vie, c’est maintenant, et il faut la vivre pleinement.
Ce qui est important pour moi
Garder mon identité et mon indépendance. J’ai fait beaucoup de sacrifices pour les conserver, j’ai dû marcher sur mon orgueil et prendre des petits boulots peu rémunérateurs le temps que mon entreprise vole de ses propres ailes. Mais je me suis accrochée parce que je me disais que c’était temporaire. On doit faire confiance à la vie.
Hélène Boyer, âgée de 54 ans, est médecin de famille et mère d’une fille de 17 ans et de deux garçons de 19 et 22 ans.
Une leçon que j’ai apprise
Il y a plus d’un an, j’ai reçu un diagnostic de cancer du sein. J’ai subi des opérations, plusieurs mois de chimiothérapie puis de radiothérapie… Depuis, je m’efforce de ne plus repousser mes projets personnels. Ainsi, l’été dernier, j’ai voyagé un mois en Malaisie avec mon mari et ma fille. J’essaie de me gâter, de m’occuper de moi.
Ma philosophie
Je dis toujours à mes jeunes qu’il faut voir grand ! On limite ses ambitions en pensant qu’on n’y arrivera pas. Lorsqu’on se laisse de la place pour rêver, on se découvre des capacités insoupçonnées…
Nathalie H. Tremblay, 50 ans, est présidente de Marmott Énergie. Elle a une fille de 15 ans et des jumeaux de 14 ans.
Mon conseil aux femmes
Se déculpabiliser ! Même si c’est difficile, il faut apprendre à penser avec davantage de détachement, s’autoriser à déléguer certaines tâches et cesser de vouloir tout contrôler. En finir avec le syndrome de la femme parfaite, quoi.
Une leçon que j’ai apprise
J’ai perdu ma mère il y a quelques années et, durant les derniers jours de sa vie, j’ai pu voir ce qui comptait vraiment pour elle. Quand on allait la visiter à l’hôpital, mes fils étaient souvent accaparés par leurs jeux électroniques. Je leur disais d’arrêter, de profiter de leur mamie. Mais ma mère me rassurait : « Ce sont des enfants, laisse-les être des enfants. » Ça m’a permis de me reconnecter avec l’essentiel.
Co-présidente de Bio-K Plus International, Isabèle Chevalier est âgée de 40 ans et est la maman de trois garçons de 12, 10 et 6 ans.
Pour rester zen…
Je médite, je me fais masser, je dors sept heures par nuit et je fais beaucoup de sport, en nature le plus souvent. Dans la trentaine, j’ai failli tomber d’épuisement, avec une entreprise en déploiement et des petits aux couches. Pour m’en sortir, j’ai fait de ma santé une priorité, et je n’en démords pas. C’est important aussi pour nos équipes : on met à leur disposition un panier de fruits tous les jours et on a construit un gym avec douches.
Mes trucs pour la conciliation travail-famille
Autant j’adore avoir des enfants – je me suis arrêtée à trois, mais j’en aurais voulu six –, autant je mène ma carrière sans culpabilité. Oui, je voyage souvent par affaires, non, je ne soupe pas tous les soirs avec eux, mais je m’organise pour être présente autrement. On se texte, on se parle par FaceTime, je suis au courant de toutes leurs histoires… Notre relation est riche. Je me donne le droit de vivre différemment, sans m’attarder aux commentaires négatifs.
Directrice des communications et des initiatives territoriales pour le Conseil des arts de Montréal, Tania Ormejuste est âgée de 40 ans, et maman d’une bambine de 13 mois.
Pour survivre à un horaire chargé…
On doit apprendre à dire non même si c’est difficile et qu’il faille faire preuve de doigté. Et sortir du mode surbooking. Une chose que j’ai découverte et que j’applique autant que possible : au lieu de voir trois amies en coup de vent le même soir, je n’en rencontre qu’une seule, mais nous prenons notre temps.
Mon conseil aux femmes
Qui suis-je pour donner des conseils ? Respecter ses valeurs et essayer de faire des choix professionnels et personnels en harmonie avec celles-ci. C’est parfois difficile, même exigeant, mais à long terme, on gagne à être authentique. Avoir un emploi et un entourage qui correspondent à nos valeurs, ça nous donne une forme de paix intérieure.
Propriétaire de l’atelier Prune les fleurs, à Montréal, Nadine Jazouli a 35 ans et est la maman d’un garçon de 5 ans et de jumeaux de 2 ans.
La maternité, ça m’apprend…
Que ça n’existe pas, une mère parfaite ! Je ne suis pas à la hauteur des attentes que je m’étais fixées. De toute façon, elles étaient ridicules, ces attentes. Je fais ce que je peux. Oui, mes garçons mangent souvent la même chose pour souper ! Des pâtes, amenez-en. Mais j’essaie de faire en sorte que personne ne manque de rien et d’être heureuse à travers tout ça.
Mon conseil aux femmes
Ne vivez pas dans le regard des autres. Si j’ai mis tant de temps à ouvrir mon atelier alors que les fleurs étaient ma passion, c’est entre autres parce que je m’inquiétais de ce qu’on allait penser d’une fille qui abandonne son poste de gestionnaire. Moi, la « femme de carrière »…
Danseuse professionnelle et codirectrice artistique de la compagnie de danse contemporaine LIBERAME performance & films, Alisia Pobega a 38 ans, et est la maman de deux filles de 8 et 2 ans.
Mon conseil aux filles
Choisissez un métier qui répond vraiment aux besoins de votre âme. Si c’est la danse, apprenez vite à composer avec la critique, car on en reçoit beaucoup de la part de ses profs… Une danseuse est sans cesse à la recherche de la perfection. Bien sûr, ça n’existe pas, mais cette quête est intéressante parce qu’elle nous plonge dans un état d’exploration perpétuelle.
Une leçon que j’ai apprise
Avoir des enfants m’a fait réaliser à quel point j’étais auparavant axée sur moi. Sans doute à cause de la nature de mon métier, qui oblige à traiter son corps aux petits oignons et à constamment se prioriser pour performer. Tout tournait autour de la danse. Mais quand ta petite pleure parce qu’elle a faim, pas le choix de sortir de ta bulle ! C’est rafraîchissant.
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Contrôleuse aérienne à Nav Canada, 44 ans, maman d’une fille de 7 ans et d’un garçon de 5 ans.
J’ai renoncé…
Aux réseaux sociaux. Pour moi, il n’y a rien de vrai là-dedans. Maintenant, quand je rencontre mes amis, je ne sais pas où ils sont allés en vacances ni ce qu’ils ont vécu pendant la semaine et je trouve ça plus intéressant. On a bien plus de choses à se dire.
Ce que la maternité m’apprend
Je ne savais pas qu’on pouvait aimer autant, à un point tel que ça fait mal. Et c’est une fille qui, au départ, ne voulait pas d’enfant qui le dit. J’avais trop vu mes parents pleurer la mort de leur fils pour prendre le risque de vivre une telle souffrance. Puis j’ai rencontré Greg… et j’ai changé d’avis. Être mère, c’est accaparant, c’est éreintant, mais je reçois les plus beaux bouquets de pissenlits du monde !
Directrice de l’organisme de soutien scolaire et familial Je passe Partout, à Montréal. Marie-Lyne Brunet est âgée de 36 ans et est la maman de deux filles de 5 et 10 ans.
Mon conseil aux filles
Le communautaire est un milieu de femmes, sauf à la direction ! Les salaires ne sont pas très élevés. Moi je leur dis : n’acceptez pas n’importe quoi sous prétexte que c’est votre « vocation ». Il faut apprendre à s’affirmer. C’est ce que j’ai fait quand j’ai été nommée directrice. C’est sûr, je ne gagne pas autant que si je travaillais dans le privé, mais je me suis négocié une bonne qualité de vie – par exemple, l’été, j’ai quatre semaines de congé.
Une leçon que j’ai apprise
La séparation d’avec le père de ma première fille a été pour moi un échec. J’ai fini par accepter que ma route ne soit pas comme je me l’étais d’abord imaginé. Et c’est très bien comme ça : j’ai refait ma vie avec un autre homme et notre famille recomposée se porte à merveille.
37 ans, productrice de contenus en médias numérique et maman d’un garçon de 3 ans.
Je conseille aux filles…
De ne pas attendre « le bon moment » pour ceci ou cela. Quand je suis partie vivre à Londres, j’étais en début de carrière et j’avais peur qu’on m’oublie. Finalement, je n’ai rien manqué. Même chose quand j’ai eu un enfant, je n’étais pas sûre d’être prête et je m’inquiétais encore pour ma carrière – allait-on se souvenir de moi ? Mais oui. Il n’y a pas de garantie pour l’avenir, alors aussi bien saisir les occasions lorsqu’elles se présentent.
Mes trucs de conciliation travail-famille
Chercher de l’aide. Quand on aborde ce thème dans les magazines, les femmes citées en exemple sont toujours en couple avec un ou une partenaire qui les appuie ! C’est une autre paire de manches quand on est séparée et que l’ex a un horaire atypique. Pour le moment, j’arrive à m’en sortir grâce à sa sœur que nous avons embauchée pour s’occuper de notre enfant pendant que nous travaillons.
Professeure agrégée au Département de génie chimique de l’Université McGill, 43 ans, maman d’une fille de 18 ans et d’un garçon de 15 ans.
Mes trucs pour alléger l’horaire
Je planifie mon menu pour la semaine le samedi matin. Aussi, depuis un an et demi, nous avons une femme de ménage. J’ai résisté longtemps parce que je n’aime pas qu’on fouille dans mes affaires, mais quand j’ai goûté au bonheur de rentrer le soir dans une maison impeccable, j’ai compris que je ne reviendrais pas en arrière !
Une leçon que j’ai apprise
Quand les enfants étaient plus jeunes, je travaillais parfois durant les périodes de temps qui devaient leur être dévolues et je me souviens d’avoir été impatientée par leurs demandes. C’était injuste pour eux et j’ai décidé de laisser tomber des activités. On pourrait toujours en faire plus au boulot, être plus reconnu, publier davantage dans des revues prestigieuses… Il faut apprendre à s’imposer des limites.
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